Forum de FilmDeCulte

A la lecture de vos avis, avant d'y aller j'étais sûr de ne pas aimer mais voilà, comme pour les deux précédents j'ai l'impression que Cronenberg, malgré un habillage plus classique que la première moitié de sa carrière, est de moins en moins compris. Ca tient je pense au fait que ses films se font moins opératiques que par le passé, pas de grosses effusions à la The Fly ou Dead Ringers, un retrait certain vis-à-vis du drame à l'écran, etc. Cronenberg appuie un peu plus l'aspect "série" de ses films en fait, on passe de scènes en scènes avec une progression plus étalée, plus diffuse - mais réelle, à l'image de ce final superbe. Le rythme et le ton égal du film me font d'ailleurs penser à The Social Network, plus qu'à Mulholland Drive même si Cronenberg l'a forcément eu en tête en tournant.

Malgré cette différence de structure, de ton, par rapport à sa première période, le Cronenberg corrosif et révolutionnaire est toujours là, brûlant les icônes, dévoilant les monstres, précipitant les personnages vers le suicide, motifs récurrent de sa filmographie. La matrice de tout ça, l'enfance, servant ici de ligne directrice à l'explosion de la violence. Trop détestables, les personnages de Maps to the stars? Le caractère humain est pourtant bien là, mais il se réfugie - horreur poétique profondément dérangeante - dans le fruit de l'inceste, dans ce couple central, Siegmund et Sieglinde du XXIe siècle, qui aspire à la réunion, certes morbide mais seule solution pour s'opposer à la folie du monde.

Oui en fait sur le site de notes y a beaucoup de 5. Marrant, le topic donne l'impression d'un film médiocre.

Faut se méfier de la clique de Film Freak... J'ai trouvé ça très bon, super bien écrit, audacieux dans le ton et la démence générale d'Hollywood. J'aime moins le basculement des 2/3 dans un fantastique plus assumé mais la toute fin est très belle.

5/6

Mais j'ai pas bien compris pourquoi tout le monde parle de fantastique, alors qu'on pourrait simplement interprétercomme des hallucinations filmées du point de vue des personnages...? Ca ne m'a jamais paru hors-sol par rapport au reste du film en tout cas.

Oui, oui, je vois ce que tu veux dire: Cronenberg déteste d'ailleurs qu'on lui parle de fantôme.

Moi j'ai pris ça comme Peu importe que ça se soit passé ou pas, en fait. Comme dans Mulholland Drive pour le coup.

Tout le dernier tiers peut être perçu comme un rêve halluciné du gosse... ou de sa soeur dont on dit qu'elle est schizo à un moment du film.

L'argument préféré des nouveaux "Freak le grand gourou et ses suiveurs" a toujours été débile mais alors là... Arnotte, Tom et DPSR sont dans ma "clique" maintenant? Putain vous savez plus quoi inventer...


En quoi? Les stars sont tous des pourris gâtés capricieux qui jurent, partouzent, se droguent et croient à des thérapies new age débiles.
C'est à peu près aussi audacieux qu'un épisode de Californication.

_________________

@Karloff: J'ai beaucoup aimé leur évolution, surtout celle du garçon, qui est d'abord dépeint comme un horrible chiard à sa maman avant de virer mélancolique.

Ce qui fait la différence c'est les atmosphères créées, c'est quand même quelque chose (je n'ai pas mentionné la bande-son mais le travail de Shore est remarquable)... C'est des choses difficiles à expliciter sans accès à l'image là maintenant mais la mise en scène regarde ces thèmes avec une acuité singulière. Peu importe que le thème ait déjà été traité.

Mais justement, je ne vois pas où est l'acuité singulière quand Julianne Moore dit de sa rivale qu'elle laissait des producteurs lui pisser dans le cul. Qu'est-ce qu'il y a dans la mise en scène lors de cette séquence-là? C'est quoi l'acuité singulière avec laquelle la mise en scène regarde la scène où Moore pète sur le trône?

_________________

Oui enfin faut pas prendre des moments particuliers, tout se déploie avec un avant et un après. Après je n'ai pas trop aimé la scène de Julianne Moore sur le trône, même si elle débouche sur une saillie significative lorsqu'elle dit "ça pue ici", qu'elle répètera à l'endroit de son assistante plus loin dans le film: le spectateur est invité à comprendre que ces stars ne se rendent même plus compte de leur propre puanteur et en accusent leur entourage.

Je sais pas, j'ai vraiment trouvé ça fade formellement. Du coup, j'ai pas vraiment vu d'atmosphère créée sur les scènes hors hallu/fantômes/immolation.

_________________

Je parlais en général. Il y a souvent un différentiel entre l'impression du forum et les notes du tableau.

Motif à la mode, décidément.

_________________

*