Forum de FilmDeCulte

Si par "qualité" tu entends "forme", franchement il n'y a pas de quoi se réveiller la nuit non plus, quelques jolis plans léchés et puis voilà. Si je mets à part la "dimension réfléchie", le scénario est totalement nullard, pas entraîné dès le début par ces persos d'intellos noirs perdus en cambrousse pour élever des chevaux tout en chillant dans leur ferme aménagée façon appart cosy de Brooklyn pour bien les démarquer des rednecks qui doivent être plus nombreux ds le coin mais qu'on voit jamais (je sais, c'est pas un docu), une fois encore ça sent trop le cahier des charges : je vais faire un (voire le premier ?) film d'ovni dont des noirs seront les héros. Le trip OVNI est complètement con-con et déjà-vu mille fois, on ajoute juste un côté "ovni organique" dont l'idée pourrait être intéressante mais quasiment jamais développée même visuellement. Ne parlons pas des ressorts du suspense : les gamins sortis de nulle part déguisés en martiens, comme c'est original, pourquoi pas un chat qui saute dans le cadre et fait sursauter tout le monde ?! (ah non c'est une mante-religieuse)

Assez d'accord, versant moins sévère. Sur la forme, y a quand même plein de trucs qui tiennent du cliché à peine dévoyé.

Ok, je viens de retrouver le passage, je l'avais loupé.


Tu admets donc que même avec cette explication, il reste le problème de la réaction des spectateurs. Soit ils pensent que ce sont des effets spécieux comme tu le dis (mais impossible, dans un parc d'attraction miteux en plein désert, ce serait déjà invraisemblable dans un parc Disney bourré de fric, les gens ne sont pas si cons), soit ils pensent que tout est vrai, et alors ils filmeraient (malgré l'interdiction), ou feraient le buzz par d'autres moyens. Il me semble que ce n'est pas un chipotage, une "manière de chercher des noises" au film mais un gros problème de cohérence et de crédibilité qui m'a beaucoup gêné. Mais je semble être le seul, ça doit être moi.

T'es pas le seul, suspension of disbelief got FUBAR.

Non mais depuis Get Out, Peele est le champion de ça, tous ses films ont des plotholes gigantesques mais comme il est doué par ailleurs "ça passe".

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CroqAnimement votre

Non, c'est pas une manière de chercher des noises, ni du chipotage. C'est censé être une des illustrations d'un des thèmes centraux du film et c'est géré avec un immense manque de rigueur pour les raisons évoquées.

Le couronnement, c'est quand le type de TMZ débarque : TMZ c'est du scandale de stars type Depp/Heard, pas de l'ufologie ou du true crime versant conspi. Le motard arrive en mode "vous trouvez pas ça bizarre toutes ces disparitions ? et le coup de l'innondation vous y croyez ?" et la culture US regorge de types ou organisations de ce style, faciles à croquer ou caricaturer (surtout qu'elles sont souvent assimilées à une certaine extrême-droite, donc du pain béni pour Peele)... Mais non.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Oui j'ai trouvé ça naze aussi, mec qui débarque de nulle part, design complètement improbable, pas compris le rapport avec TMZ. Mais là encore comme visuellement ça a de la gueule, tu passes vite outre.

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CroqAnimement votre

Et tout ceci aurait été aisément réglé en situant le film en 1999. D'ailleurs c'est ce que j'ai cru au début car sur la radio du crâne de Keith David, il y a une date griffonnée et j'ai cru que c'était 1999 (alors que c'était peut-être la date de naissance de David, genre 1949...). Ca tenait la route car Kaluuya a un téléphone à clapet.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Oui le film a un positionnement temporel assez bizarre. Contemporain mais en même temps complètement anachronique.

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CroqAnimement votre

Je me demande si la postérité retiendra tout ce fatras qui a sa poésie et sa puissance d'évocation, ou le manque de rigueur.

Le manque de rigueur (qui n'en est pas un pour certains) est à peine évoqué, déjà oublié, je me fais pas de soucis pour le film.

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CroqAnimement votre

Mais clairement, y'a rien qui tient, c'est du pur fantasme.
Pour moi ça passe parce qu'on est dans lieu coupé du monde ultra-cinématographique, mais du départ, ce ranch et cette famille au fin fond d'une vallée, sans employés et quasiment sans chevaux d'ailleurs, sans un bâtiment ou équipement qui trahisse un peu de modernité post-50, ou ce petit parc d'attractions paumé et rutilant sans barrières, il faut fortement suspendre son incrédulité.

Attend un peu que l'étoile de Peele palisse, il refera le même film et soudain on lui reprochera.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Oui c'est pour ça que le scénario est très con, ce qui n'empêche pas de passer outre à cause d'une forme léchée (cette manière dont la caméra va fouiller le ciel, en accompagnant le regard de Daniel Kaluuya) et de décors sympas. Ce qui rend aussi le film con, ou artificiel, c'est cette manière en effet de répondre à un cahier des charges ou de lancer des pistes dans le noir pour donner l'impression d'un discours alors qu'il y a rien de plus bateau que la mise en abyme qui lui sert de sujet. Un peu comme le discours du songwriter dans Under the Silver Lake sur l'inanité de la pop culture.

Ça sent la rancune sur le traitement d'un Shyamalan.