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MessagePosté: 04 Aoû 2008, 20:38 
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Localisation: bah un cimetière, tiens...
Tetsuo a écrit:
Arnotte a écrit:
skip mccoy a écrit:
Barry Lyndon et son héros pantin manipulé par un autiste dont le principal objectif est de copier des tableaux d'époque.
Dans Mort a Venise, on ressent l'intérêt et l'amour de Visconti pour ce qu'il filme et raconte. Il y a un lien profond entre l'artiste et son sujet.

J'hallucine.


Fais comme moi, passe à autre chose.


Qu'est ce qui se passe,? J'ai raté un truc? Ils sont tous lâchés?

_________________
C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

Espace branleurs


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MessagePosté: 11 Fév 2015, 00:53 
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Morte a Venezia ou Death in Venice en VO, selon celle qu'on se choisit...

Image

C'est assez bizarre de voir un film qu'on a déjà vu tellement par bouts, connu par tellement d'extraits (y compris la fin), d'images, de textes critiques et de discours...

Ayant laissé Visconti en 1954 avec Senso, où la décadence hurlait comme à l'opéra, furieuse et virtuose, j'ai vraiment l'impression ici d'arriver à la toute fin d'un trajet compliqué que Senso ne faisait qu'entamer, au bout d'un épuisement touchant jusqu'à la fascination morbide pour la décadence, comme si Visconti en avait désormais fait le tour. Comme si la filmo elle-même agonisait... Venise au cinéma n'aura décidément été qu'un lieu du pourrissement, et le film l'exploite en ce sens bien sûr, mais le saumâtre ne tient pas qu'aux eaux stagnantes de la ville : l'ingratitude de ce héros défait, de cette image terne et de ces vacances couvertes, l'ankylose de ces zooms lents et rêveurs, tout y participe. Dès le début qui vient extraire son navire du noir et du néant, le film est à l'agonie, mais Visconti ne la poétise finalement pas tant que ça (quelques passages "choléra" finaux mis à part, dans la ville dévastée) : son film est diurne, pas crépusculaire, et l'agonie est laide, banale dans son aspect pathétique, sur-maquillée plutôt que lyrique. C'est sur ce plan le film m'apparaît d'abord étonnant, dans ce côté sobre et déconfit, rendant d'autant plus salvatrices les rencontres avec Tadzio (même scène répétée 20 fois, pourtant).

Il y a quelque chose d'à la fois pathétique et touchant à voir se former un récit sur une série de riens, se créer un rapport autour de non-évènements (un sourire, un arrêt), les deux personnages rentrant dans un jeu inégal, le vieux y jouant sa vie, y trouvant "l'âme sœur" (la beauté recherchée dans l'art, enfin à portée de main), et assez de quoi démarrer une intense aventure interne - le jeune (de toute façon bien peu personnage) n'y participant qu'en passant, y trouvant simplement un petit outil de pouvoir satisfait et anecdotique, qui lui donne des airs d'ange mortuaire venu faucher le vieux débris. Le meilleur du film me semble être dans les élans que le film construit à partir de son héros : par exemple, le retour à l'hôtel inespéré après le passage de la gare, les retrouvailles autour des poteaux, ce genre de moment où l'on épouse son regain d'espérance et de vie, ou au contraire ses rechutes. La torpeur languissante du film parvient très bien à accompagner ce genre d'humeurs, ces variations d'états mentaux, qui semblent évoluer presque imperceptiblement, aussi lentement que la météo. Pas sûr, du coup, que la multitude de flashbacks, souvent assez ingrats (les discussions théoriques pas nécessaires avec le compagnon, les scènes en famille semblant vouloir donner une explication superflue à l'état de son héros), soient une si bonne idée, puisqu'ils viennent souvent casser la pureté et le huis-clos de cette longue glissage.

J'ai un problème avec la fin, que j'avais déjà eu en la voyant en extrait seul :

Bien qu'elle soit puissante, je pige pas trop ce que fait Visconti. D'un côté on a une plongée dans le ressenti de Bogarde, la lumière qui avale tout comme pour un coucher de soleil en plein jour, la figure idéalisée qui se fond dans le décor, la musique qui sublime cette fusion, l'ensemble qui à l'approche du mystère de la mort glisse vers l'abstraction comme pour un simili-2001... Et puis en face ces contre-champs très "extérieurs", éclairés de manière très réalistes, qui insistent sur le pathétique du mec, sur le maquillage qui coule, sur l'expression pathétique : qui imposent une distance. Comme un yoyo qui nous obligerait à avoir un avis sur ce type tout en nous faisant partager sa transe. Je trouve ça un peu bizarre, je comprends pas trop le but.


Globalement, je trouve que le film est réussi, même si moins hypnotique que je l'attendais, et au final tout de même un peu terne, défait, ingrat - je me répète, mais c'est le mot, ça m'a frappé.



Concernant le DVD (Warner France) : il est bien (image pas toujours très définie mais ça tient peut-être au cinemascope), et il faut donc choisir la piste anglaise, où Bogarde se double lui-même, et où les autres persos parlent leur propre langue. Une curiosité pas très grave dans les sous-titres : aucun point en fin de phrases.


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MessagePosté: 11 Fév 2015, 11:52 
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Citation:
ces contre-champs très "extérieurs", éclairés de manière très réalistes, qui insistent sur le pathétique du mec, sur le maquillage qui coule, sur l'expression pathétique : qui imposent une distance. Comme un yoyo qui nous obligerait à avoir un avis sur ce type tout en nous faisant partager sa transe.


Visconti ne nous oblige pas à avoir "un avis", il nous montre en revanche que cette transe, si belle soit-elle, est purement mortifère. C'est tout le principe du post-romantisme qui traverse le film (qui n'est pas romantique, donc, et c'est ce que tu relèves quand tu parles de tout ce tragi-comique pathétique, de ce drame en plein jour): on ne se complait pas dans la contemplation mystique du monde, au contraire on montre sa dualité, le piège - délicieux - que cela représente.


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MessagePosté: 11 Fév 2015, 12:10 
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Ok, mais je suis un peu surpris, tant l'idée de "piège consentant", de piège délicieux, de mortifère, me semble déjà présent dans le romantisme. A la limite le maquillage qui coule ne me gêne pas, il participe de cette transe, c'est vraiment l'espèce de dualité dans la manière dont c'est filmé que j'ai du mal à appréhender : si le but est de faire ressentir cette ambiguïté, j'ai l'impression qu'on aurait pu trouver une articulation plus riche, plus subtile, que cette façon de te happer dans la scène puis de te foutre une claque pour en sortir toutes les 5 secondes (j'exagère un peu, mais grosso-modo c'est le sentiment que j'ai).


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MessagePosté: 11 Fév 2015, 13:44 
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L'articulation est là mais effectivement plutôt brutale. En même temps, l'idée est de provoquer un certain effroi, si tu rends le tout fluide, tu cours le risque de la complaisance, non? En tout cas le film n'est pas plaisant, il bouscule et tant mieux.


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MessagePosté: 20 Nov 2020, 11:45 
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Giuliani nous fait un remake de Mort à Venise en direct et Cosmo ne réagit même pas.

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