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Samuel aide des migrants à passer la frontière montagneuse entre l'Italie et la France

Thaïs d'Escufon aime ce film.

Je savais pas grand chose du pitch en rentrant en salle et on a en fait l'adaptation de l'histoire de Cédric Herrou mais en style Rambo. Bon j'exagère mais Renusson a opté pour une approche de film de genre assez musclé qui fonctionne bien. Plutôt que de pleurer pendant 90 minutes sur le sort des migrants, il propose un genre de survival ou Ménochet et une afghane sont poursuivis par des méchants de Génération identitaire. Et vu que la partie survival assure, ben on se prend plutôt au jeu et le message social passe comme une lettre à la poste. Car la traversée des Alpes, on voit assez vite à quel point ça peut être une horreur. Renusson le fait bien ressentir et c'est le principal intérêt du film. Et en cela, il est bien aidé par un Ménochet qui apporte toute son humanité dans le rôle du pseudo Herrou.

Il y a certains effets qui sont grossiers (la musique) mais malgré tout on ne peut s'empêcher de penser au Skolimowski de Essential Killing. C'est évidemment moins inspiré mais Renusson a un certain talent et avec 2 francs 6 sous, il rend sa poursuite dans les montagnes enneigées haletante. Bon après ça pisse pas trop loin, les méchants sont méchants et les gentils sont gentils mais c'est efficace et la tension est au rendez-vous. Je ne suis pas totalement convaincu mais ça reste recommandable et réussi dans l'action proposée.

3/6

Je connais Guillaume, c'est un de mecs les plus adorables du monde et je suis content qu'il ait fait son film (la saison 2 de 3615 MONIQUE, c'est aussi lui !).

Sur un canevas sociétal classique, Guillaume tisse un récit, ou devrais-je dire il tend un simple fil: celui de la survie. Abyssin fait fausse route quand il parle de Cédric Herrou car le personnage de Ménochet n'a pas de vocation, c'est juste un gars au bon (mauvais ?) endroit au bon moment. Embarqué dans l'aventure contre son gré, il doit juste faire un bout de chemin avec une migrante.

Dans l'air raréfié des Alpes, dans ses paysages virginaux, le film se dépouille d'une partie de ses atours "film à message" (même si le message reste bien entendu là tout du long): tous les débats médiatiques ne se réduisent qu'à quelques "corps" (les fameux) dans la neige, un petit groupe d'identitaires, un petit refuge de gauchos abandonné... Rien de plus. Ça évite ainsi de devenir un pensum, ça évite même la plupart des dialogues tout court, et ça fait fi de tout remplissage. Y a genre 5 personnages et demi et c'est tout. Aucune tentative de multiplier les intervenants ou les antagonistes. Et pas trop de psychologie relou, même si évidemment on n'échappe pas au désormais obligatoire personnage endeuillé. Sec.

J'ai apprécié que le personnage de Victoire du Bois,
Par contre petite déception sur la fin avec un épilogue où le film "redescend" littéralement. C'est bête car quelques secondes plus tôt, dans la voiture, on avait les ingrédients parfaits d'une fin à la Michael Arndt,

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'est quoi son parcours ?

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C'est le fils du PDG de Warner France, Pierre-Henri Renusson.

Je plaisante, c'est un mec normal, je l'avais rencontré en 2014 au festival de Saint-Etienne, il avait un court-métrage là-bas.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Des détails là. Comment il s'est retrouvé à faire un long et la saison 2 de 3615 Monique?

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Le long a été tourné y a longtemps, ils ont même eu le tournage interrompu par le Covid. Après pour 3615 je sais plus, il m'avait raconté dans une ruelle de la Rochelle mais j'ai fait un coma éthylique après.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

You're useless.

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Je maintiens le Cédric Herrou, tu as raté un dialogue du film où on apprend que Samuel n'est pas à son coup d'essai. C'est pas un gars au bon endroit au bon moment. Il l'a fait plusieurs fois, il n'est pas embarqué contre son gré, on peut dire que l'opportunité le fait replonger même. C'est un peu un pro du passage de frontière quand-même qui agit par solidarité désintéressé et idéalisme. A la Cédric Herrou quoi.

C'est ce que j'ai apprécié dans le film. Finalement, plutôt que d'asséner son message très simple de manière appuyée et tomber dans le piège du film à thèse, j'aime bien l'amour du film de genre qui transpire tout le long. Et surtout que, OK on n'est pas au niveau d'un Novembre, mais la partie action est très solide et bien nerveux comme il faut.


J'aime bien ce que tu mets en spoil mais le souci c'est que ces méchants sont peu caractérisés et un peu pauvrets sur le plan psychologique. C'est dommage car au début quand il les rencontre dans la station, je pensais qu'il allait développer la psychologie du beau gosse rital mais Renusson reste à l'imagerie Génération identitaire qu'on connait.
Par contre, ce que tu cites sur le pas trop de "psychologie relou" est très juste. Il se repose sur la puissance d'incarnation de Ménochet. Pas besoin d'en faire plus, il a un côté banal qui fgait qu'on s'identifie très facilement à lui (quelques kilos en moins pour ma part, il a pris de la bidoche).

Ah oui j'ai oublié de mentionner dans ma critique

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Comprends pas ton spoiler. Rafraichis moi la mémoire stp.

Il a roupillé.

Ah d'accord, je pensais qu'il parlais de la scène dans le chalet. Il devait être fatigué notre ami Liam car j'ai beau ne pas être convaincu complètement du résultat, le côté sec et l'histoire ramassée en 1H30 fait qu'on ne s'ennuie jamais.

Et aussi très bon score de l'omniprésent Rob.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je vous trouve gentils.

Le parti-pris du film d'avoir un fond social pour un film de survie est effectivement bienvenu mais je trouve que le film ne va pas assez loin, il reste un peu le cul entre deux chaises, avec des méchants qui sont méchants dans le jeu et les répliques grossières pour les caractériser mais dans les faits, ils sont un peu faiblards. Comme le film. Qui est quand même très répétitif. Pour montrer que c'est dur de traverser la frontière dans la montagne, on a plusieurs scènes interminables de marche dans la neige et à deux reprises, les protagonistes se retrouvent confrontés aux antagonistes mais l'étrangère se cache alors après un petit coup de pression, parfois avec violence, les antagonistes laissent le français et repartent...
Et c'est comme ça que ça se dénoue (avec effectivement cet épilogue relativement superflu).

Il se passe vraiment pas grand chose et l'arc de Samuel est totalement torché en mode sous-Gravity.

Et dans la mise en scène, j'ai trouvé ça pas inspiré du tout.

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