Qui-Gon Jinn a écrit:
Il a reconnu sa culpabilité et ensuite il a fui, oui, mais dans un certain contexte, tel que décrit ici par Geimer:
Arguments qui auraient pu être employés par ses avocats à l'époque...s'il n'avait pas fui. Tu fuis, t'es coupable.
Citation:
Il a aussi indemnisé la meuf (tardivement sans doute et trop peu peut-être, mais il l'a fait), et ça on en parle peu.
Alors parlons-en correctement :
"En 1988, onze ans après le viol, Samantha Geimer poursuit Roman Polanski. "Je n'étais pas assez riche pour poursuivre en diffamation tous les tabloïds qui racontaient des horreurs sur moi. Et oui, avec trois enfants à charge, j'avais besoin de cet argent", dit-elle sans ambages. Samantha Geimer n'a pas non plus apprécié de voir Polanski donner une version très personnelle de l'histoire dans son autobiographie : "Le procès, c'était une manière de lui dire : 'Tais-toi.'" En 1993, elle obtient 500.000 dollars de dommages et intérêts. Polanski a interdiction d'évoquer les événements de 1977."http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/ ... merde.html"Geimer sued Polanski in 1988, alleging sexual assault, intentional infliction of emotional distress and seduction.[40] The case was settled out of court in 1993. After Polanski missed an October 1995 payment deadline, Geimer filed papers with the court, attempting to collect at least US$500,000. The court held that Polanski still owed her over $600,000, but it was unclear as of 2009 if this had since been paid."https://en.wikipedia.org/wiki/Roman_Pol ... abuse_caseCitation:
On est entièrement d'accord là-dessus. Pendant hyper longtemps c'est des trucs qui ont été tus et il y a maintenant une prise de conscience.
Mais c'est surtout le timing par rapport à ce mec-là qui me gêne. Et c'est pour ça que j'évoquais le droit à l'oubli et la prescription, même si pas forcément dans leur sens strictement légal. Le mec qu'on "punit" (si tant est que priver un mec de faire un discours dans une cérémonie pourrie serait une punition) n'est plus la même personne qu'il était il y a quarante ans. Je ne parle pas en bien ou en mal, j'en sais rien, mais c'est aussi le sens de la prescription: la personne n'est juste plus la même.
Sauf qu'il n'y a pas prescription dans les affaires de crimes sur mineurs.
Mais toi tu ne veux pas que le justice oublie, tu voudrais que le
public oublie. Et c'est dur à accepter quand le mec est encore en fuite.
S'il n'est plus le même, qu'il aille aux States.
Citation:
Alors après il y a la dimension symbolique de lui refuser tout honneur, mais là encore j'ai l'impression qu'il s'agit d'un défouloir a posteriori.
Minimisation.
Citation:
C'est même pas comme si ce viol n'avait été révélé que récemment, non, c'est un truc dont on a déjà parlé moult fois au cours des années ; ou comme si la victime réclamait encore justice.
La justice réclame justice.
Citation:
C'est juste qu'on est dans un moment culturel de backlash (et je dis pas ça de manière méprisante) contre la culture du viol, comme en atteste la libération de la parole sur Bill Cosby ou Donald Trump ou d'autres (c'est pas pour rien que maintenant un seul tweet a suffit à allumer la polémique, polémique qui n'a pas prise lors de sa dernière compétition à Cannes ou à la sortie de son dernier film), et que parfois on perd la notion de contexte.
Excuse-moi mais là tu es complètement à côté de la plaque. On est pas "dans un moment culturel de backlash" (tu ne le dis pas de manière méprisante mais de manière terriblement peu éclairée), si tu veux utiliser un terme en vogue, on est à l'ère du "woke". Parce que les gens se sont réveillés. Avant, ils ne l'étaient pas (ou moins, et/ou avaient moins de moyens de se faire entendre) donc avant ça pouvait passer (surtout qu'un film, c'est pas juste un gars, c'est une oeuvre et c'est collectif mais là c'est ériger le gars seul).
Citation:
- Le mec n'a pas purgé de vraie peine mais il a reconnu sa culpabilité, a indemnisé sa victime
On ne s'en sort pas en arrosant (badum-chss) juste parce qu'on le peut.
Citation:
n'a pas récidivé
Ça ne l'exempt pas du crime initial. C'est pour ÇA qu'il est jugé.
Citation:
- C'était il y a quarante ans (malheureusement ça fait aussi partie du contexte) - je ne dis pas que ça amoindrit la gravité du crime, juste que ce n'est plus la même personne dont on parle
Personne ne parle de le foutre en prison donc l'argument "il a changé, il a pas récidivé" ne marche pas. On parle juste de le juger.
PS : il est encore en fuite donc toujours dans l'illégalité donc ça reste un criminel techniquement.
Citation:
Tout ça pour dire que je trouve qu'il y a tellement d'autres cas récents/cachés/récidivistes/niés ou autre qui peuvent servir de wake up call que ressortir littéralement quarante ans plus tard cet affaire-là sur ce mec-là n'a pas vraiment de sens, si ce n'est celui de se défouler et montrer que "maintenant, on laisse plus rien passer" (même quand c'est vieux, même quand le mec a reconnu, même quand, etc, etc, etc.). Je comprend la position de principe mais il y a des choses qui me gênent.
Dire que ça n'a pas de sens à part se défouler, c'est profondément débile.
Personne n'est au-dessus de la loi. C'est pas parce que t'as réussi ta cavale et que le patriarcat te privilégie que tu es innocenté.
La révolte des gens sur cette affaire n'est un vulgaire défouloir de "l'Age of Outrage" exacerbé par les réseaux sociaux mais l'indignation sincère et justifié d'une génération plus éveillée sur les droits de chacun et le privilège de certains.
Et ton positionnement ne fait que perpétuer une façon de pensée qui doit disparaître.