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MessagePosté: 20 Oct 2012, 11:27 
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A la veille de la guerre civile espagnole, un groupe d’enfants insensibles à la douleur est interné dans un hôpital au cœur des Pyrénées.
De nos jours, David Martel, brillant neurochirurgien, doit retrouver ses parents biologiques pour procéder à une greffe indispensable à sa survie. Dans cette quête vitale, il va ranimer les fantômes de son pays et se confronter au funeste destin des enfants insensibles.


On disait la vague du cinéma fantastique espagnole finie et bien cet Insensibles vient brillamment démontrer le contraire. Gros coup de coeur pour ce film que je suis un peu allé voir par hasard sur les quelques bons échos entendus ici ou là sans rien en savoir auparavant.

Le film est remarquable par sa singularité. On n'est vraiment pas dans un cinéma qui joue sur les clichés du film d'épouvante mais plus dans un cinéma d'horreur psychologique qui prend pour cadre une Espagne déchirée par la guerre civile. Mais je ne crois pas, comme j'ai pu le lire, que le film ait tellement une conscience historico-politique. Pour moi c'est simplement un écrin pour développer ce récit ambigüe sur la douleur. Douleur physique et psychologique où l'une se substitue à l'autre. Tout cela dans deux parties parallèles, une partie contemporaine et une partie s'étalant des années 30 à 60. Au départ on peut trouver la partie contemporaine superflue face à la beauté de la partie historique qui se déploie dans les Pyrénées espagnoles au sein d'un cadre magnifique et de décors qui respirent l'authenticité. Mais au final le scénario est suffisamment fort et malin pour faire de ces deux parties un seul et même récit qui se fusionnent d'une manière superbe et très émouvante.

Et là où le film m'a bluffé c'est vraiment au niveau de l'ambiance. Une ambiance malsaine qui gangrène littéralement tout le film. Cela m'a évoqué un autre film espagnol peu connu mais pourtant très fort, Prison de Cristal d'Agustin Villaronga où un nazi totalement paralysé vivant lie une relation sado-maso avec le jeune garçon engagé pour s'occuper de lui. Tout ça dans l'espagne franquiste. On retrouve également cette esthétique de sanatorium du début du siècle qui m'a fait penser à Boutonnat à son meilleur (Giorgino). Je retrouve ce côté film d'exploitation dégueulasse, fasciné par le Mal mais en même temps chargé d'une vraie émotion, de personnages qui ont un sens et d'un univers qui se déploie avec grâce.

Dommage que le film ait parfois les yeux plus gros que le ventre et que les SFX ne suivent pas (cela gâche en partie la magnifique fin) et que malgré tout il y a quelques trous (certains diront ellipses) dans le scénario qui mettent à mal la crédibilité du récit. Mais c'est vraiment bien peu face à cette ambiance, cette mise-en-scène, cette noirceur romantique et émouvante (sublime séquence d'ouverture) et surtout le sentiment d'avoir un cinéaste passionné et totalement investit dans son sujet et qui ne fait aucune concession.

Un cinéma singulier et pour cela infiniment précieux. Un cinéma qui n'existe tout simplement pas en France voire même ailleurs en Europe.
Très très beau premier film et naissance d'un auteur définitivement à suivre.

En sortant j'étais à 4.5 et aujourd'hui avec le recul le film mérite vraiment 5/6.

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MessagePosté: 20 Oct 2012, 12:18 
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Quelques bons moments, Médina arrive bien à instiller la tension mais la partie moderne souffre de la comparaison avec la partie historique et la fin est ridicule.
Il y a ausi des grosses erreurs et maladresses d'écriture interdite :

le début dans le village où on explique que les enfants doivent être internés ad vitam est mal écrit, confus et on a du mal à convaincre le spectateur de cette décision assez radicale


le pire c'est surtout le moment où le docteur allemand décide d'euthanasier les enfants parce qu'ils ne veulent pas qu'ils meurent de faim. Et l'explication que cela ne sert à rien de les rendre à leurs parents parce qu'ils doivent être morts avec le guerre civile. Mais pas la peine de les vérifier, je préfère les piquer comme des chiens, c'est juste NON


Bon après, c'est pas désagréable à regarder, série B de bonne facture et soignée mais ça va plus loin. C'est quand-même un petit film.


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MessagePosté: 20 Oct 2012, 12:45 
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ça m'a un peu fait penser à "Dans ses yeux" avec un versant fantastique dans la construction, sauf qu'au sens du romanesque et de la narration, j'y ai trouvé un dispositif assez artificiel et illustratif qui gâche là plupart du potentiel (toutes les scènes d'enfermement, le sens de la durée sont survolées, au profit de quelques passages de gore froid assez facile) ; quand à la dimension historique elle m'a semblé très plaquée... C'est plein de bonnes intentions, mais j'ai eu le sentiment de ne voir que des intentions justement. La mise en scène manque de corps, et si le film a un vague intérêt en seconde partie c'est surtout grâce à l'acteur principal qui est vraiment très bon, parce que le final est vraiment bâclé. Dommage...


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MessagePosté: 20 Oct 2012, 13:19 
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Mouais c'est tout à fait ça, j'ai trouvé pas mal de facilités dans les effets horrifiques. C'est pas déshonorant, assez habile d'ailleurs, mais la mise en scène est affreusement passe-partout. C'est dommage car l'idée de départ est excellente mais finalement assez mal exploitée.


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MessagePosté: 20 Oct 2012, 13:42 
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Des facilités ? Là j'avoue je vois pas. Comme je le dis le scénar est un peu trop elliptique mais c'est largement rattrapé par l'ambiance et cette histoire assez saisissante (qui aurait mérité c'est vrai un traitement plus dense, plus ambitieux). Et j'adore la fin, elle va au bout de l'idée sans peur du ridicule, sans concessions et je trouve ça beau et rare.

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MessagePosté: 20 Oct 2012, 14:02 
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J'ai eu particulièrement du mal...
Avec le personnage de la mère biologique prétexte dont on ne sait rien, ni sur le passé politique, ni sur les "consentements" quand à son "bourreau", ni sur la grossesse enfermée (!) : ce sont des ellipses mais elles viennent quand ça arrange l'auteur qui est dans une impasse je trouve...
Ce personnage arrive d'un coup pour relier les deux récits et je trouve ça particulièrement artificiel, comme leur rencontre politiquement extrème au delà du "belle et la bête" qui n'est pas traité. Pour finir elle apparaît momifiée dans un final symbolique qui cherche à emporter le spectateur un peu facilement dans une dernière vague romantique et de conte, mais c'est grossier à mon goût, d'autant que de cette mère on en aura rien connu à part quelques cris et visages apeurés furtifs.
Le film ne se gène pas à mêler narration omnisciente et littérale, et des moments de "révélations" où l'on est purement du point de vue du héros (la bande audio)... c'est pas très fin je trouve
Sinon on finit encore dans une iris... (faut en finir avec les iris au cinéma lol :) ).


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MessagePosté: 20 Oct 2012, 15:19 
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Art Core a écrit:
On retrouve également cette esthétique de sanatorium du début du siècle qui m'a fait penser à Boutonnat à son meilleur (Giorgino).



Que le paparazzo en herbe qui réussit à choper la seule copie du home video d'Art Core remakant Pourvu qu'elle soient douces dans le rôle titre me contacte par MP.


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MessagePosté: 20 Oct 2012, 15:43 
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Art Core a écrit:
Des facilités ? Là j'avoue je vois pas. Comme je le dis le scénar est un peu trop elliptique mais c'est largement rattrapé par l'ambiance et cette histoire assez saisissante (qui aurait mérité c'est vrai un traitement plus dense, plus ambitieux). Et j'adore la fin, elle va au bout de l'idée sans peur du ridicule, sans concessions et je trouve ça beau et rare.


C'est quoi cet avatar absolument atroce, Art Core? J'exige des explications :shock:


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MessagePosté: 20 Oct 2012, 15:43 
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Art Core a écrit:
Des facilités ? Là j'avoue je vois pas. Comme je le dis le scénar est un peu trop elliptique mais c'est largement rattrapé par l'ambiance et cette histoire assez saisissante (qui aurait mérité c'est vrai un traitement plus dense, plus ambitieux). Et j'adore la fin, elle va au bout de l'idée sans peur du ridicule, sans concessions et je trouve ça beau et rare.


Pas au niveau des scénars les facilités mais plus sur les scènes gores un peu froides
le chiot, les moments de violence par le gosse
mais bon je t'avoue que ce n'est pas ce qui m'a le plus gêné et sur un tel sujet, je trouve que Medina évite toute complaisance et se focalise plus sur l'ambiance.

La scène de la fin, cf Mr Chow.

Bon après ça se regarde, et je t'avoue que dans le genre espagnol je m'y suis moins emmerdé qu'à L'orphelinat.


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MessagePosté: 21 Oct 2012, 00:05 
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DPSR a écrit:
Que le paparazzo en herbe qui réussit à choper la seule copie du home video d'Art Core remakant Pourvu qu'elle soient douces dans le rôle titre me contacte par MP.


Sicko !

Baptiste a écrit:
C'est quoi cet avatar absolument atroce, Art Core? J'exige des explications :shock:


Une image/même qui traîne sur Internet depuis quelque jour. Je trouve ça drôle (mais j'ai l'impression que je suis le seul).
La voilà en grand :
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MessagePosté: 21 Oct 2012, 08:56 
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J'ai juste pas compris si c'est la même personne qui dit choo choo et motherfucker.


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MessagePosté: 21 Oct 2012, 09:12 
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Oui mon analyse c'est que c'est le train version badass qui te dit "Choo choo motherfucker" en mode Ghost Rider ferroviaire. C'est un peu nul hein mais j'ai trouvé ça amusant.

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