Forum de FilmDeCulte

Histoire:

Dans un faubourg populaire du nord de Paris en 1936, l'élection printanière du gouvernement de Front Populaire fait naître les plus folles espérances et favorise la montée des extrêmes. C'est là que trois ouvriers du spectacle au chômage décident d'occuper de force le music-hall qui les employait il y a quelques mois encore, pour y monter un "spectacle à succès".
Le lieu sera le théâtre de la plus éphémère des belles entreprises.


Avis:

En 2004, "Les Choristes" avait, à grands renforts de miévrerie, fait venir en masse les familles dans les salles obscures de l'hexagone.
En 2008, Christophe Barratier, réalisateur dudit film, compte bien rééditer cette performance, grâce à un film plus ambitieux, mais paradoxalement, peut-être moins puissant émotionnellement.


Tout d'abord, et c'est le moins que l'on puisse dire, les moyens sont là pour offrir au public un "grand spectacle".

Barratier a pu se faire plaisir en s'offrant un casting de choix: le très critiqué Clovis Cornillac (pour interpréter un syndicaliste bourru), le très en vogue Kad Merrad, Pierre Richard, Bernard Pierre-Donnadieu (dans le rôle du "méchant"), François Morrel (un ancien "Deschiens"), Julien Courbey (quasiment aussi hystérique que dans le navet "Old school"). Bref, des acteurs qui ont fait leurs preuves dans le domaine de la comédie légère, même si Cornillac a une malencontreuse tendance à surjouer. Sans compter sur l'inénarrable Gérard Jugnot, toujours aussi bon dans son rôle d'homme simple un peu dépassé par les événements, mais toujours de bonne volonté (un Bouvil aseptisé en quelque sorte). Seule la débutante Nora Arnezeder dénote un peu, mais s'en sort quand même très bien.

En outre, les moyens ont aussi été mis sur les décors: la reconstitution du Paris des années 30 est im-pres-sion-nante: rues pavées, bâtiments un peu délabrés recouverts par les affiches, faible éclairage des rues, circulation automobile quasi-inexistante... Si on ajoute le fait que la photographie est tout bonnement MAGNIFIQUE, cette vraie plongée dans l'environnement du Paris ouvrier de cette époque est bluffante, même si les protagonistes, pour des raisons qu'on comprendra, s'expriment comme nos contemporains.


Par ailleurs, alors que l'action des "Choristes" évoluait dans un microcosme fermé, "Faubourg 36" fait clairement le choix de s'inscrire dans le contexte historique de son époque.
C'est la fameuse année 1936, celle du Front Populaire et des fabuleux "progrès sociaux" (les vacances à Deauville), mais aussi une époque à l'ambiance d'avant-guerre où les partis nationalistes et xénophobes (dans le film: le SOC pour Salubrité-Ordre-Combat) avaient une bonne audience (se rappeler la journée du 6 février 1934, non évoquée dans le film).
Je n'ai pas apprécié qu'on montre uniquement l'extrême-droite comme le "méchant": à cette époque, le communisme faisait également très peur à une bonne partie de la population française, ce que le film émet de montrer.



Les thèmes développés par ce film sont des thèmes très traditionnels dans ce genre de production très grand public, et pourtant s'inscrivant bien dans notre temps.
Le combat de ces gens de basse souche pour faire revivre leur music-hall, s'inscrivant dans le contexte des revendications de l'époque, est, plus universellement, l'exaltation de la solidarité des couches sociales inférieures face aux puissants de ce monde (agent immobilier, grand producteur dans le film). A l'heure où il est de bon ton de critiquer les "parachutes dorés", et où un discours de gauche résonne chez un président de droite, nul doute que ce thème trouvera une résonance certaine auprès du public.

Plus traditionnellement, c'est l'exaltation du sentiment filial (mais le réalisateur, heureusement, ne l'use pas jusqu'à la corde, vous comprendrez si vous voyez le film), de l'amitié plus forte que l'argent, etc.
Mais ce film est bien plus qu'une simple comédie dramatique, c'est à la fois une comédie, à la fois une comédie musicale, à la fois un drame sentimental et humain. L'aspect comédie est principalement assuré par Kad Merad (bien qu'il tient une bonne part dans l'aspect drame). Ce qui fait que ce film est véritablement un vrai film grand spectacle, ne se contentant pas de filmer la médiocrité des existences ordinaires (comme "Le premier jour du reste de ta vie"), mais exaltant les sentiments nobles, en évitant en partie la miévrerie qui déservait les "Choristes".
De plus, le manichéisme est bien sûr présent, mais pas trop "primaire": même le méchant éprouve des sentiments, tombe amoureux.

L'aspect "music-hall" est filmé de façon vraiment naturelle, on ne sent pas qu'il en fait "trop" (sauf peut-être à la fin), mais je trouve que l'aspect "chanson" avec Nora Arnezeder prend une place trop importante. Dommage non plus qu'il n'y ait pas de seconds rôles intéressants parmi les membres de la troupe.
Les chansons sont toutefois très entraînantes, mais je ne conseille pas ce film à ceux qui seraient allergiques à l'accordéon-musette!

Cependant, l'ensemble est parfois trop pâlot: les scènes qui prennent au coeur ou aux tripes sont beaucoup trop rares. L'interprétation n'est pas à blâmer, mais bien un scénario qui a cherché à être trop consensuel, trop "familial" sans doute. Peut-être aussi qu'on n'arrive pas à s'intéresser vraiment à cette histoire d'amour partagé/non partagé. Ce grand film populaire, même s'il brasse différents genres (comédie, drame, ...) n'est finalement qu'un divertissement à gros budget.

3,5/6


P.S: une réplique de ce film m'a choqué! Clovis Cornillac, le syndicaliste, et Nora Arnezeder, la chanteuse protégée par un riche agent immobilier, devisent ensemble:
_Cornillac: "Tu sais, moi, j'aime pas trop ces soirées de rupins où tu te rends, je traîne plutôt avec les populos..."
_Arnezeder: "Mais moi je viens du même monde que toi, tu sais, JE SUIS DE LILLE"
sous-entendu: Lille est une ville de prolétaires, c'est bien connu

Et voilà des millions dépensés par la région NPDC en communication promotionnelle qui partent en fumée en une seule réplique. Rien que pour ça, je descends ma note à 3.

mais c'est pas possible...

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Putain, j'ai peur.
Non pas de cette réplique, mais de ta connerie.

Et moi j'ai peur de ton absence de second degré.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

De la part de Nijal??? Chez d'autres, je vois sans problème le second degré, mais chez Nijal, euh...

Horrible !!! Pire film de l'année ! C'est à vomir.
Nijal, tu sors...

-1000/6

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N'écoutez pas Film Freak

C'est bon, c'est un fake.

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Le fait qu'un film comme Faubourg 36 puisse exister, m'incite à penser que Nijal n'est pas un fake...

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N'écoutez pas Film Freak

Ouais... dis moi, qui t'a amené voir ça ? Tu ne me feras pas croire que tu y es allé de ta propre initiative. Ou alors c'est juste le bonheur de mettre un 0/6 ?

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Je devais en parler à la radio. Si jamais Barratier a pu m'entendre, il aura du mal à s'asseoir tellement je lui ai démonté le cul...

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N'écoutez pas Film Freak

oh! y'a un enregistrement?

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Nijal, c'est une troisième identité de léo vous croyez?

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Pourquoi tant de haine?
C'est juste du gros film populo... Rien de bien méchant.

L'affiche est interdite. La bande-annonce pourrave. Le réalisateur a un antécédent. Non, c'est bien de le taper.

ça existe ça?

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