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MessagePosté: 02 Nov 2014, 16:14 
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Mais c'est précisément pour échapper au côté complice que j'ai préféré être avec la victime justement (d'où la rupture)... et du coup, ne plus être avec le chasseur comme lorsqu'il suit la rousse la veille au soir, mais bien avec la proie (si tant est que de son point de vue à elle, c'est possiblement la cale en carton qui a cédé et la porte qui s'est refermée toute seule). C'est peut-être ce qui te dérange justement ? Mais ce que tu écris me fout le doute.

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MessagePosté: 02 Nov 2014, 16:17 
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Karloff a écrit:
comme Leo en parle, j'adore les plans sur les immeubles, je trouve que c'est une excellente idée de nous faire ressentir la trajectoire trouble du gars.


Je ne savais pas dans quelle mesure ils allaient servir au montage, ces plans, mais comme il y a toujours besoin de plans de coupe - et que généralement ce sont des plans d'ensemble de la ville - j'avais envie de rester resserré sur le personnage d'une façon singulière. Ces plans permettent de lier la ville et son état d'esprit, du coup c'est double bénef. Encore une fois, dans le résultat, c'est 50/50. Certains adorent, d'autres trouvent que ça ne marche pas du tout. Question de sensibilité et de projection - preuve que ce n'est pas bien maîtrisé de ma part. Mais j'apprends, j'apprends...

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MessagePosté: 02 Nov 2014, 18:57 
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Z a écrit:
Mais c'est précisément pour échapper au côté complice que j'ai préféré être avec la victime justement (d'où la rupture)... et du coup, ne plus être avec le chasseur comme lorsqu'il suit la rousse la veille au soir, mais bien avec la proie (si tant est que de son point de vue à elle, c'est possiblement la cale en carton qui a cédé et la porte qui s'est refermée toute seule). C'est peut-être ce qui te dérange justement ? Mais ce que tu écris me fout le doute.



Je sais pas, d'un coup je trouve que l'on plonge dans le cliché du thriller Hollywood Night, avec les talons, le mec flou en arrière plan, le faux-suspense (car on sait qu'il est là, vu que sinon on ne verrait pas une scène aussi anodine). pas fan, donc, mais je trouve la fin très bien.


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MessagePosté: 02 Nov 2014, 19:27 
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C'est fou le talent qui existe sur ce forum. Dans dix ans ont parlera de vous comme une "nouvelle nouvelle vague" et le forum FDC sera réputé à travers le monde entier 8)

En tout cas et plus sérieusement, si tout ne m'a pas plu dans Errance, tu as des qualités de metteur en scène et de direction d'acteur qui sautent aux yeux et je te vois très bien être à la hauteur pour mener un long métrage dans peu de temps.

ça se sent d'entrée, dès les premiers plans dans le train avec la discussion entre Djé et la fille. Je n'aime pas trop les dialogues (un peu bateau pour le coup alors que la séquence d'après est super bien écrite et captivante), mais ces plans resserrés sur ton acteur, la façon dont il occupe le cadre, la voix de la fille qu'on entend hors champ... ça donne envie d'en voir plus, et c'est tout de même l'objectif d'une scène d'intro, surtout pour un format court.

La scène du SiNon (qui devait être bien galère à traduire d'ailleurs :) ) juste après finit de me captiver: elle parvient à être à la fois tendue et comique, c'est original, et en quelques minutes elle nous présente et nous familiarise avec ce personnage pourtant ambiguë de façon ultra efficace.

La séquence devant la boite est ensuite, dans un premier temps, un peu plus classique mais elle est admirablement bien jouée, très crédible. C'est vrai que c'est un peu étrange que le videur tombe dans une escalade de provoc' un peu gratuite mais dans un sens ça fonctionne bien puisque j'ai pas pu m'empêcher de penser qu'il allait se faire défoncer par Djé qui a quand même l'air plus costaud, surtout qu'il y'a plus son collègue barraque à côté de lui. De toutes façons ça peut se justifier, le fait de se faire recaler est pris comme une insulte et un manque de respect pour lui, je suis pas totalement catégorique sur ce point mais peut-être qu'il fallait passer par ce genre d'échange pour réellement se mettre à sa place, recevoir comme lui l'insulte et la frustration.

La scène d'effraction est sans doute ma préférée, je la trouve très jolie, mais du coup je regrette un peu tout ce qui se passe après, ce basculement. Personnellement ce qui me plaisait c'était justement l’ambiguïté autours de ce personnage, un peu creepy, inquiétant, mais qui en retour se mange une violence exagérée et injustifiée. Il provoque la flippe et on comprend que les autres perso soient méfiants, pourtant dans son comportement il ne fait rien de mal et il est plutôt agréable avec tous ces gens qu'il rencontre. Cette scène donc où il observe la femme qui est à sa fenêtre est peut être celle où cette dualité est le plus mise en avant, où il frôle les limites acceptables dans son comportement mais cette action, de rester dans le couloir pour regarder la fille je ne l'ai pas trouvée perverse. Pour moi c'était plus le prolongement d'une espèce de rêverie, c'est peut être le seul moment du film où je l'ai senti apaisé, relâché. C'est silencieux, la violence ne pointe pas pendant ces quelques secondes, en tout cas c'est de cette façon que j'ai ressenti ce passage.

Alors du coup je suis déçu de le voir passer à l'acte après, ce n'est pas un prolongement qui me plait. Je ne sais pas trop comment aurait du se finir le film, je pourrais pas mieux savoir que toi de toutes façons, mais le faire basculer dans la violence ça détruit un peu ce qui avait été si subtilement mis en place jusqu'ici, ça fout en l'air l’ambiguïté géniale qui existait sur lui, ça brise l'attrait mi-curieux mi-méfiant et le pouvoir de fascination qu'il détenait.

Enfin c'est quelque chose qui m'arrive tout le temps, dès qu'un cinéaste essaye de faire tenir son film sur un fil, en jouant l'acrobate entre plusieurs approches, en laissant planer le doute de manière à forcer le spectateur à se positionner lui-même face à ce qu'il voit, et que d'un coup le réalisateur décide de se jeter d'un côté ou de l'autre, moi j'ai souvent tendance à lâcher le film avec lui.

En soi la dernière scène est pas mauvaise, j'aime beaucoup l'idée de l'ellipse avec le casque par exemple, mais moi elle ne me convient pas par rapport à ce que tout le film nous présentait jusqu'ici, c'est un peu dommage.

Mais après honnêtement je trouve que c'est déjà tellement abouti sur pleins d'aspects que je vais seulement te féliciter, t'en es qu'a tes débuts (je sais plus si tu avais montré d'autres films ?) et ce qui me gêne c'est d'une part très subjectif mais c'est surtout des choses qui évolueront au fur et à mesure que tu tourneras et que tu commenceras à avoir des certitudes sur la façon dont tu dois te positionner entre ce que tu désires montrer à l'écran, ce que tu souhaites faire ressentir à tes spectateurs et la façon dont eux vont recevoir tout ça. Moi je te dis les choses comme je les ai ressenties mais c'est toi qui trouveras ces réponses de film en film. Je te souhaite bon courage en tout cas, je pense que tu es bien parti !


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MessagePosté: 02 Nov 2014, 19:41 
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Karloff a écrit:
le faux-suspense (car on sait qu'il est là, vu que sinon on ne verrait pas une scène aussi anodine)


Exactement, c'est parce qu'on sait qu'il est là à coup sûr que je me permets ce décrochage de point de vue. En réalité, on continue de voir ce qu'il voit - pour moi la rupture est donc mineure vis-à-vis du reste du court. Après, c'est pas tant un suspense que je construis, qu'une empathie pour la victime, qui une fois coincée n'a pas d'autres solution que de sortir et ouvrir la porte. Je voulais pas qu'on la juge stupide comme dans la plupart des films de genre. Elle repère le mec, elle le tient à l’œil, puis une fois prise au piège se protège en fermant les portières, rationalise, se calme. Bref, c'était plus ça l'idée.

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MessagePosté: 02 Nov 2014, 19:54 
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Oui, je comprends, c'est plus les scènes sur les talons qui me gênent dans l'ambiance empathie/répulsion que tu crées.


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MessagePosté: 02 Nov 2014, 19:54 
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Mickey Willis a écrit:
La séquence devant la boite est ensuite, dans un premier temps, un peu plus classique mais elle est admirablement bien jouée, très crédible. C'est vrai que c'est un peu étrange que le videur tombe dans une escalade de provoc' un peu gratuite mais dans un sens ça fonctionne bien puisque j'ai pas pu m'empêcher de penser qu'il allait se faire défoncer par Djé qui a quand même l'air plus costaud, surtout qu'il y'a plus son collègue barraque à côté de lui. De toutes façons ça peut se justifier, le fait de se faire recaler est pris comme une insulte et un manque de respect pour lui, je suis pas totalement catégorique sur ce point mais peut-être qu'il fallait passer par ce genre d'échange pour réellement se mettre à sa place, recevoir comme lui l'insulte et la frustration.


En fait sur le plateau, j'ai soufflé aux deux comédiens plusieurs répliques en sus de celles déjà écrites, et on a essayé différentes choses. Djé tout doux, Djé défoncé, Djé agressif... et chaque fois le videur devait réagir en conséquence avec des répliques travaillées au préalable. J'aime bien que le mec se foute de sa gueule gratuitement. Et j'adore ses vannes. J'aime assez construire les scènes façon dialogues à choix multiples, comme dans les jeux Telltale :D où les embranchements ont été pensés et laissés à la libre interprétation des comédiens.

Citation:
La scène d'effraction est sans doute ma préférée, je la trouve très jolie, mais du coup je regrette un peu tout ce qui se passe après, ce basculement. Personnellement ce qui me plaisait c'était justement l’ambiguïté autours de ce personnage, un peu creepy, inquiétant, mais qui en retour se mange une violence exagérée et injustifiée. Il provoque la flippe et on comprend que les autres perso soient méfiants, pourtant dans son comportement il ne fait rien de mal et il est plutôt agréable avec tous ces gens qu'il rencontre. Cette scène donc où il observe la femme qui est à sa fenêtre est peut être celle où cette dualité est le plus mise en avant, où il frôle les limites acceptables dans son comportement mais cette action, de rester dans le couloir pour regarder la fille je ne l'ai pas trouvée perverse. Pour moi c'était plus le prolongement d'une espèce de rêverie, c'est peut être le seul moment du film où je l'ai senti apaisé, relâché. C'est silencieux, la violence ne pointe pas pendant ces quelques secondes, en tout cas c'est de cette façon que j'ai ressenti ce passage.


Je suis d'accord.

Citation:
Alors du coup je suis déçu de le voir passer à l'acte après, ce n'est pas un prolongement qui me plait. Je ne sais pas trop comment aurait du se finir le film, je pourrais pas mieux savoir que toi de toutes façons, mais le faire basculer dans la violence ça détruit un peu ce qui avait été si subtilement mis en place jusqu'ici, ça fout en l'air l’ambiguïté géniale qui existait sur lui, ça brise l'attrait mi-curieux mi-méfiant et le pouvoir de fascination qu'il détenait.


C'est un effet recherché cette déception.
Mais ça avait davantage été pensé pour le long que pour le court, et du coup ça a été au centre de mes interrogations pendant le montage.

De même, le film aurait été monté complètement différemment avec un autre comédien. C'est fou à quel point Paul Hamy a orienté le film vers autre chose que mon scénario de base - dans lequel j'avais pensé une progression et des effets etc., mais que le comédien avec son jeu, ses regards et ses silences a totalement renversé. C'est assez passionnant d'avoir vécu ça.

Citation:
Mais après honnêtement je trouve que c'est déjà tellement abouti sur pleins d'aspects que je vais seulement te féliciter, t'en es qu'a tes débuts (je sais plus si tu avais montré d'autres films ?)


C'est le tout premier.
Merci ;)

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MessagePosté: 02 Nov 2014, 19:57 
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Karloff a écrit:
Oui, je comprends, c'est plus les scènes sur les talons qui me gênent dans l'ambiance empathie/répulsion que tu crées.


C'est juste de la temporisation, ces plans. C'était pour permettre d'étirer au montage s'il y avait besoin. Et le monteur les a rentabilisé.

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MessagePosté: 02 Nov 2014, 20:44 
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En fait Z, sur les points positifs, tout à déjà été dit ou presque, donc je vais me contenter de relever certains points qui me font tiquer, en espérant que tu ne le prendras pas mal. Je répète quand même que ton court a un vrai cachet, ça tient à l'acteur, au cadre (c'est fou ce que le 1.33 compose "naturellement"), au fait même de soigner la forme (je me suis fadé tellement de court-métrages amateurs), donc je te félicite et c'est encourageant pour la suite.

- pendant le jeu du "si/non", qui est une excellente situation, je trouve dommage qu'elle soit désamorcée par "on savait pas si tu jouais ou non", mais j'ai tendance à faire une fixation sur ce genre de réplique qui met en abyme la pensée du spectateur/le procédé du scénariste
- pendant que je regardais le film, je me suis demandé si la première scène et le premier plan "peinture murale" étaient utiles. La première scène parce qu'ensuite c'est la nuit qui domine et que cette unité ferait peut-être une meilleure entrée en matière voire une meilleure continuité, le premier plan "peinture murale" parce qu'il interrompt brutalement la filature, mais tu les doubles donc tu y tiens et ça fait sens dans le premier cas, moins dans le second (on se dit que tu veux travailler un motif, mais finalement, il n'y en a "que" deux).
- le plan subjectif ou semi-subjectif sur le videur qui regarde la caméra (là je vais prendre parti donc il faut me lire avec des pincettes) : pour que le plan fonctionne, il me semble que tu aurais dû le rattacher à ton personnage principal, qui est l'objet du regard au début du plan. Quand la caméra se détache du sujet et recule, tu peux te permettre un point de vue flottant, mais il "faudrait" montrer le personnage de Paul Hamy dans la continuité, en panotant vers lui jusqu'au contrechamp ou avec une amorce à la fin du mouvement de recul. En l'état, je trouve que le point de vue n'est pas flottant mais se perd.
- ce qui me gêne dans la scène du garage, c'est l'ellipse. Au risque d'être bête, je me dis qu'après tout, on ne sait pas ce qu'il lui fait. Il pourrait même simplement lui avoir volé son casque. Tu invoques la déontologie pour justifier ce changement de point de vue, et à la limite, je te dirais que tu "dois" au personnage féminin de montrer ce qui lui arrive.
- je n'aime pas trop que ce casque et la reprise de la musique deviennent une sorte d'alibi émotionnel pour mettre la victime et l'agresseur sur le même plan. En fait je me demande si on tombe dans une posture victimaire. C'est une question du coup : qu'est-ce que tu entends par là finalement ?

Je termine quand même sur une note positive et "inédite" : j'adore le moment où on voit la rousse sortir du métro et que le plan file ce moment où il change de proie, c'est mortel.


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MessagePosté: 02 Nov 2014, 22:31 
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Déjà-vu a écrit:
- pendant le jeu du "si/non", qui est une excellente situation, je trouve dommage qu'elle soit désamorcée par "on savait pas si tu jouais ou non", mais j'ai tendance à faire une fixation sur ce genre de réplique qui met en abyme la pensée du spectateur/le procédé du scénariste


En l'occurrence, c'est une impro du comédien pour garder la face devant ses amis. C'est amusant, ça ne m'a jamais gêné.

Citation:
(on se dit que tu veux travailler un motif, mais finalement, il n'y en a "que" deux).


Il y en a trois : un visage qui regarde pendant la filature de la rousse, un autre qui fait chut pendant le vol du scooter, et une bête à cornes avant la pluie.

Citation:
- le plan subjectif ou semi-subjectif sur le videur qui regarde la caméra (là je vais prendre parti donc il faut me lire avec des pincettes) : pour que le plan fonctionne, il me semble que tu aurais dû le rattacher à ton personnage principal, qui est l'objet du regard au début du plan. Quand la caméra se détache du sujet et recule, tu peux te permettre un point de vue flottant, mais il "faudrait" montrer le personnage de Paul Hamy dans la continuité, en panotant vers lui jusqu'au contrechamp ou avec une amorce à la fin du mouvement de recul. En l'état, je trouve que le point de vue n'est pas flottant mais se perd.


C'est un champ/contre-champ classique, ce n'est pas un plan subjectif. Je vois pas trop ce que tu veux dire.

Citation:
- ce qui me gêne dans la scène du garage, c'est l'ellipse. Au risque d'être bête, je me dis qu'après tout, on ne sait pas ce qu'il lui fait. Il pourrait même simplement lui avoir volé son casque. Tu invoques la déontologie pour justifier ce changement de point de vue, et à la limite, je te dirais que tu "dois" au personnage féminin de montrer ce qui lui arrive.


Non mais typiquement, chacun a un avis sur la façon de filmer ce genre de scène, c'est amusant. Quant au fait qu'il s'agisse d'un vol... on se doute que non. Mais ce n'est pas important d'insister là-dessus. Il est marqué au visage, il a le casque, on a vu un contact d'agression - that's it.

Citation:
- je n'aime pas trop que ce casque et la reprise de la musique deviennent une sorte d'alibi émotionnel pour mettre la victime et l'agresseur sur le même plan. En fait je me demande si on tombe dans une posture victimaire. C'est une question du coup : qu'est-ce que tu entends par là finalement ?


C'est assez évident, non ? Moi mon but, c'est de créer de l'empathie avec le personnage, peu importe ce qu'il est. On passe tout le film à essayer de deviner, et même quand on sait, je pense qu'on le trouve encore sympathique et qu'on est capable de le comprendre. Je trouve ça très intéressant. D'habitude, dès qu'un homme tue gratuitement, les gens ont tendance à le considérer monstrueux, moins qu'un homme. Cette distanciation de défense, pour se rassurer, m'a toujours intrigué.

Citation:
Je termine quand même sur une note positive et "inédite" : j'adore le moment où on voit la rousse sortir du métro et que le plan file ce moment où il change de proie, c'est mortel.


Ah merci... j'ai lutté pour avoir ce plan.
Sur le plateau, personne n'y croyait et ça a mis deux plombes pour se décider.

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MessagePosté: 02 Nov 2014, 22:40 
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Z a écrit:
Sur le plateau, personne n'y croyait et ça a mis deux plombes pour se décider.

Ça je comprends toujours pas.
Qu'ils ouvrent leurs gueule, ok, mais avant d'être sur le plateau quoi...

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MessagePosté: 02 Nov 2014, 22:46 
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Benoit a écrit:
Mickey Willis a écrit:
Ah bah moi aussi !


Pareil !



Moi aussi, moi aussi.


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MessagePosté: 02 Nov 2014, 23:03 
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Film Freak a écrit:
Ça je comprends toujours pas.
Qu'ils ouvrent leurs gueule, ok, mais avant d'être sur le plateau quoi...


Je sais plus très bien si le plan était prévu, et puis dans la rue au milieu des vrais gens, il y a pas mal d'improvisation. J'aime bien avoir l'avis de tout le monde, c'est d'autant plus simple de trancher d'ailleurs que quand t'es tout seul à penser. Qu'ils argumentent, ça prouve qu'ils sont impliqués, c'est super. Mais qu'on perde deux heures là-dessus c'était un peu tendu... D'habitude y a toujours quelqu'un pour te back-uper, mais là j'étais seul tout.

Ce que je t'ai trouvé globalement marrant, c'est le souci de tout le monde apporté aux raccords entrée de champ sortie de champ... alors que les trois quarts du temps c'était un montage empirique dans leur tête qui n'avait pas d'existence concrète ; il n'y avait réellement que moi qui savait comment les plans s'emboîteraient (et bien souvent les plans n'avaient aucune chance d'être montés jusqu'à la sortie ou l'entrée de champ). Après c'est normal, c'était mon premier tournage, je n'étais pas forcément crédible, et le fait que je sois constamment de bonne humeur leur apparaissait suspect ahah.

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MessagePosté: 02 Nov 2014, 23:11 
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Z a écrit:
C'est un champ/contre-champ classique, ce n'est pas un plan subjectif. Je vois pas trop ce que tu veux dire.

J'ai cru que le videur regardait la caméra au début du plan.

Citation:
- that's it.

Ok then, je n'insiste pas.

Citation:
C'est assez évident, non ?

Non. On pense que tu veux établir son statut de victime, mais si on s'en tient à ce que tu nous montres (un type qui erre), c'est un peu dur de se dire que "chacun a ses raisons".

Citation:
Sur le plateau, personne n'y croyait et ça a mis deux plombes pour se décider.

Dingue, pour moi c'est le moment le plus cinématographique du film.


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MessagePosté: 02 Nov 2014, 23:31 
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Un truc me revient : j'aime bien aussi la façon dont tu fais savoir que le type sent mauvais, parce qu'on n'y pense pas et que l'odorat n'est pas un sens développé au cinéma.


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