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MessagePosté: 25 Aoû 2014, 12:19 
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#12 - Le cinéma New-Yorkais, est-ce autre chose que des américains qui se rêvent européens ?

Quand bien même il est né à New-York, le cinéma américain n'y a pas fait long feu, et il me semble qu'il faut attendre les années 60, avec le courant underground, pour y voir apparaître un pôle cinématographique alternatif digne de ce nom. Mais ce mépris du cinéma hollywoodien a-t-il pour autant abouti à la création d'un nouveau cinéma ?

C'est une lapalissade, loin d'être fausse je trouve, que de dire que la modernité n'a jamais été le truc du cinéma américain - et que toutes les tentatives en ce sens ont été soit boiteuses, soit l'occasion d'un retour final aux studios et au néoclassicisme (le Nouvel Hollywood), soit l'occasion de détruire ou d'exiler la carrière des réals que ça picotait (Welles, Fuller...). Le pôle New-Yorkais semble pouvoir prétendre à cette place laissée vacante, mais de l'extérieur, peut-être superficiellement, on a l'impression d'un cinéma uniquement tourné vers l'Europe, malade de ne pas en être, singeant parfois artificiellement un cinéma d'AAAuteurs. Allen tourné vers Bergman, le mumblecore tourné vers le dogme... Le cinéma new-yorkais a-t-il réellement proposé quelque chose, ou n'est-ce qu'une pâle copie de son modèle européen fantasmé ?

En somme : est-ce que ce n'est pas un cinéma aussi problématique et vain que celui des français qui, laborieusement, tentent actuellement de faire du cinéma bis...


+ Si besoin : Quelques cinéastes new-yorkais (impression d'avoir oublié plein de noms) : Woody Allen, Kenneth Anger, Noah Baumbach, Stan Brakhage, John Cassavetes, Hollis Frampton, Spike Lee, Jonas Mekas, Joshua et Ben Safdie, Lynn Shelton, Michael Snow, Whit Stillman, Andy Warhol.
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MessagePosté: 25 Aoû 2014, 12:39 
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Je ne sais pas si Ferrara se "rêve européen" même si l'Europe finance ses films (comme Allen), et si Scorsese se révait plus européen qu'américain.
De Palma a débuté à New York aussi, en lien avec la scène théâtrale underground, et même si sa première période adore Godard, ce n'est pas si simple car en soit elle s'étend jusqu'à "Phantom of the Paradise"...

Oui mon premier réflexe des CDV : toujours chercher à démonter la question du prof *cancre*


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MessagePosté: 25 Aoû 2014, 12:53 
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Ah bah non justement, le but c'est pas forcément de répondre oui (sinon je me poserais pas de questions !)

Ferrara je saurais pas trop de dire, tellement je connais pas du tout son cinéma. Scorsese tourne ses films à New York, et a clairement un rapport fort à cette ville, mais il me semble que ça devient très vite, niveau prod, du cinéma de studio californien, non ? (tu vas me dire, c'est peut-être le cas aussi pour Allen)


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MessagePosté: 25 Aoû 2014, 13:15 
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Tu prends DiCillo, Spike Lee, ou même dans une moindre mesure, Jarmusch, je ne trouve pas qu'ils soient hantés, complexés ou dans le mimétisme du cinéma européen.

Je développe plus tard, c'est l'heure de manger.

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MessagePosté: 25 Aoû 2014, 13:50 
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Tiens je vois que j'avais lu trop vite ta réponse, Chow, et que j'avais zappé De Palma (je croyais que tu parlais de Scorsese tout le long) : mais justement, lui aussi, n'est-il pas le cas parfait du réal vite affilié au cinéma californien/hollywoodien ? C'est le trajet de beaucoup de réals US à cette époque (Georges Lucas commence dans l'expérimental, après tout), et plus largement la problématique de tout le Nouvel Hollywood.

Puck a écrit:
Tu prends DiCillo, Spike Lee, ou même dans une moindre mesure, Jarmusch, je ne trouve pas qu'ils soient hantés, complexés ou dans le mimétisme du cinéma européen.

Spike Lee, du peu que j'en connais, ça me semble en effet complètement éloigné de l'Europe (et j'ai rien vu de DiCillo :oops:). Jarmush plus, quand même, on sent les influences et perfusions européennes, mais c'est vrai que cette posture qu'il prend tient d'un dandysme pas forcément rattaché à l'Europe, son cinéma ne regarde pas forcément vers là oui.

Après, même s'il y a une tendance générale à dénicher, il y aura forcément des exceptions, et le fond de la production (les films moyens - ceux du Mumblecore par exemple) seront plus révélateurs de cette tendance que les grands noms ayant su se forger une œuvre personnelle (Allen a beau être goinfré de Bergman, le cinéma qu'il fait est devenu un modèle à part entière, pas une pâle photocopie). Il faudrait surtout voir si ces cinéastes sont de rares exceptions, ou si j'invente complètement un truc.

Je suis notamment pas sûr de moi concernant le cinéma underground. Dans les faits, ça explose un peu après la nouvelle vague française, mais en même temps les racines du courant me semblent plutôt tenir d'un rapport aux autres arts, comme ce qui se passait en Europe dans les années 20 avec les avant-gardes. Le cinéma expérimental, me semble-t-il, était assez moribond dans l'Europe des années 30 à 50, et s'il y a une ligne à suivre dans son Histoire (celle de Maya Deren et cie), elle est proprement américaine.


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MessagePosté: 25 Aoû 2014, 14:47 
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Tom a écrit:
Tiens je vois que j'avais lu trop vite ta réponse, Chow, et que j'avais zappé De Palma (je croyais que tu parlais de Scorsese tout le long) : mais justement, lui aussi, n'est-il pas le cas parfait du réal vite affilié au cinéma californien/hollywoodien ?


Faut quand même voir ses premiers films, ils ont peu à voir avec les genres forts du type de THX, ou des American Grafiti.
De Palma a un parcours atypique à ce niveau : après Greetings et Hi Mom, Warner l'a appelé assez tôt à LA pour faire un film , Get to know your Rabbit, tentative de lancer un comique à la mode au ciné, où il s'est fait "virer" à la post-prod + flop monstrueux... retour à la maison donc ensuite.
Jusqu'en 1980 au moins et Home Movies, il est resté un peu fidèle au cinéma fac-underground de New-York, même en plein début de succès (j'exclue les films mafieux de new-york comme "Mafia Salad" et "L'Impasse'").
Je pense même que De Palma ne s'est jamais vraiment fondu à LA et à la Californie, alors que Coppola est un semi paria qui y reste (Twix est un film californien) : hors New-York, c'est vraiment l'étranger depuis 15 ans maintenant pour De Palma.

Sinon un film comme Greenberg délocalise son ton vers LA assez facilement (rien à voir ou presque, il n'y a pas de Mumblecore hors LA?)... Puis Wes Anderson et Linklater, texans, seraient parfois bien aussi "européens" que des new-yorkais dans la filière indé (?)


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MessagePosté: 25 Aoû 2014, 16:26 
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L'Europe a de toute façon récupéré son dû depuis longtemps : https://www.youtube.com/watch?v=qi_X5PepTOU

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MessagePosté: 25 Aoû 2014, 17:34 
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Mr Chow a écrit:
Sinon un film comme Greenberg délocalise son ton vers LA assez facilement (rien à voir ou presque, il n'y a pas de Mumblecore hors LA?)... Puis Wes Anderson et Linklater, texans, seraient parfois bien aussi "européens" que des new-yorkais dans la filière indé (?)

Ça ramène à savoir ce qu'est exactement un indépendant dans le cinéma américain. A part le très court épisode Miramax, vite racheté, les boîtes indépendantes sont des filiales des gros conglomérats. J'ai du coup du mal à penser ces deux cinéastes comme "indépendants" - sinon dans le sens d'une étiquette hype, et de plus petits budgets, mais bon.

La question est du coup peut-être plutôt de savoir ce qui se pense et se pose comme un pôle alternatif au système de production hollywoodien entier, gros et petits films compris (et où l'on peut alors peut-être voir émerger des préoccupations communes, une forme commune pensée à tort ou à raison comme un contrepied et un outil de résistance). Mais peut-être que je suis naïf, et que la plupart des cinéastes listés ci-dessus, depuis les années 70, participent de ce système.


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MessagePosté: 27 Aoû 2014, 08:44 
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Le cinéma indépendant reste pas mal marqué du sceau de Cassavetes non? Shadows c'est très différent de la nouvelle vague française, je trouve ça plus "concret", moins existencialiste... Je connais mal le reste du cinéaste, mais le souvenir d'un film comme Love Streams me fait penser à ce qu'on étiquette "sundance" ou "mumblecore" aujourd'hui...
Anderson a toujours été un cinéaste de studio en fait, et même pas que des branches indé, dés son premier film... mais son esprit est un peu atypique dans ce cadre, même si à son arrivée, je me souviens qu'on parlais de Solondz light... Ce dernier est un cas intéressant, c'est plutôt un cinéaste des banlieues propres du New Jersey, peuplées de névrosés et de pédophiles dans le placard (*caricature*), mais son cinéma n'a pas grand chose d'européen : on peut parler eventuellement de Bunuel, mais c'est peut-être une référence en forme de lapalissade dés qu'on flirt avec le malaise et l'onirique insidieux. Même si on en a beaucoup parlé pour Palindromes avec le même perso joué par plusieurs actrices, le même film a des scènes références à La nuit du Chasseur ou à Naked Kiss (énorme influence de Solondz en général pour moi) . Et puis, il va pas mal de pair avec toute une BD indé US façon Daniel Clowes qui a peu à voir avec l'Europe je trouve (et marrant, Clowes a fait des affiches pour Solondz et... le critérion de Naked Kiss), et ses jeux narratifs sont tous sauf Nouvelle Vague, il y a une construction souvent très originale...


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MessagePosté: 27 Aoû 2014, 14:52 
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Vu sa position géographique, New-York est forcément inspiré par la culture européenne et le cinéma n'y échappe pas. Mais cela n'empêche pas le cinéma new-yorkais d'être fondamemtalement américain, au moins sur certains aspects.

Si l'on revient à Scorsese, ses premiers films relèvent clairement d'une inspiration "nouvelle vague" dans leur approche formelle mais la représentation de la violence y est typiquement américaine (je pense à Mean Streets par exemple).


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MessagePosté: 27 Aoû 2014, 18:10 
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Cassavetes est sans doute fondamental oui. Je me demande de qui se réclament des gens comme les Safdie, par exemple : des dogmeux, des naturalistes européens, ou de lui ? Il y a néanmoins une brutalité et une sauvagerie chez Cassavetes (de ce que j'en connais, en tout cas) qui me semble pas tout à fait correspondre à la posture plus ironique/dandy de la production newyorkaise actuelle, quand bien même c'est la shakycam fiesta.

Nada a écrit:
Si l'on revient à Scorsese, ses premiers films relèvent clairement d'une inspiration "nouvelle vague" dans leur approche formelle mais la représentation de la violence y est typiquement américaine (je pense à Mean Streets par exemple).

Oui, y a une sorte de couveuse, ça rejoint l'exemple DePalma dont parlait Chow.

Il y a peut-être aussi une tension dans le cinéma newyorkais (celui qui y est resté) par rapport à la politique des auteurs. Le petit film indé naturaliste semble s'en réclamer, en oubliant que c'est l'opposant hollywoodien qui, à l'époque, recevait les éloges des jeunes turcs français.


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MessagePosté: 27 Aoû 2014, 22:40 
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Ca doit être la fatigue, mais il y a en fait plein de questions intéressantes dans ce dernier CDV, et je ne parviens pas à rassembler mes idées.

Attention possible soliloque...

Tom a écrit:
est-ce autre chose que des américains qui se rêvent européens ?

Ca dépend de la période, non ? Maintenant ? Années 60 ? 70 ? 80 ? 90 ?
La jeune génération de New Yorkais contemporains (de ce que j'en connais)... malheureusement, je les vois vraiment comme des european wannabees (Campos, Durkin, Safdie bros, etc...). Faut peut-être attendre une dizaine d'années et voir ce qu'ils font, mais pour l'instant, ils ne révolutionnent pas plus le cinéma que les Brac, Quillévéré, et Triet (au hasard des noms de jeunes dont j'ai vu les films récemment) en France... Pas de vraies nouvelles propositions...

Tom a écrit:
Le cinéma new-yorkais a-t-il réellement proposé quelque chose, ou n'est-ce qu'une pâle copie de son modèle européen fantasmé ?
Mekas, Warhol, Jarmusch, Spike Lee, Jerry Schatzberg, Ferrara, Cassavetes m'ont marqué. Je les ai tous découvert après avoir découvert le cinéma européen des années 50-60 et c'était vraiment nouveau pour moi : chacun leur voix et vraiment en prise avec une forme de violence et de brutalité de l'Amérique.
Je ne connais pas tout le mouvement expérimental et underground des années 60-80.
Ces 6-7 là je ne les vois pas comme des pâle copies d'un modèle européen...

Tom a écrit:
est-ce que ce n'est pas un cinéma aussi problématique et vain que celui des français qui, laborieusement, tentent actuellement de faire du cinéma bis...

tu veux dire quoi par "les français qui, laborieusement, tentent actuellement de faire du cinéma bis..." c'est qui ? c'est quoi ? cinéma bis ?

Mais pour revenir à New York, en réfléchissant rapidement, je me dis quand même que quelque chose se joue, (s'est joué ?) à New York d'assez important : si ce n'est pas pour inventer quelque chose de nouveau, du moins pour contrer ou rester à l'écart de l'hégémonie Hollywoodienne et de l'industrie et ouvrir un espace d'indépendance "visible".

Sans doute que la présence de Columbia University, NYU, Broadway, l'Actor's Studio, etc... une scène théâtrale/littéraire/musicale/intellectuelle importante y est pour quelque chose aussi dans l'indépendance..

Quelques noms de cinéastes contemporains que je nommerais indépendants et qui ne sont pas seulement des "european wannabees" - et qui sont tous passé par, ou sont encore, sur ce qu'on appelle "la scène indé" à New York - aucune vocation à être exhaustif, je parle simplement de ceux dont je connais un peu les oeuvres et les cheminements dans le temps :
Kelly Reichardt, Hal Hartley, Todd Solondz, Gus Van Sant, Jim Jarmusch, Todd Haynes, Lodge Kerrigan,...
Plusieurs d'entre eux sont passés par les studios, mais je trouve que leurs oeuvres continuent à être marqué par un désir d'indépendance d'Hollywood et aussi de renouveau, sans pour autant être des américains qui se rêvent européen... (peut-être Kerrigan maintenant ?)

Ils ne sont pas tous originaires de New York, mais ils y sont bien passés.
Ils sont tous de la même génération (né entre 59 et 64 à part Van Sant en 52).
Reichardt, Hartley et Haynes se sont rencontrés à NY dans les années 80.
Haynes, Reichardt et Van Sant sont tous les trois dans l'Oregon maintenant et investis sur la scène indépendante à Portland (pas uniquement de cinéma) (un peu comme Linklater, Malick et Nichols au Texas, bizarre ces petits pôles d'indépendance à l'écart des côtes)
Hartley et Kerrigan peinent à produire...
Jarmusch et Solondz restent farouchement indépendants quand même.

Parce que derrière tout ça, il y a la question de l'indépendance des studios et d'Hollywood.

Qui nomme-t-on "cinéaste indépendant" aux Etats-Unis et pas seulement à New York ? Pourquoi ?
Et en quoi sont-ils différents des Auteurs européens ou français ?
Qu'est-ce qui se joue dans leur cinéma pour qu'ils cherchent cette indépendance, ou pour qu'ils refusent Hollywood ?
Pourquoi se rêver européen ? Et quelle sont leurs particularités par rapport aux auteurs européens ?

Ce qui amène la question des "indépendants" en Europe ? Qui sont-ils ?
Y a-t-il un cinéma indépendant européen ? Qui sont les indépendants en France ?
Et y aurait-il un autre mouvement qui se dessine de ce côté-ci de l'Atlantique, d'un cinéma européen qui se rêverait américain et indépendant ?
(Rafael Nadjari pourrait en être une des incarnations avec sa trilogie new yorkaise.)

La question de l'indépendance est intéressante dans la façon dont ça soulève la question de l'indépendance chez nous...


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MessagePosté: 27 Aoû 2014, 23:37 
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Bon, de toute façon il me semble que globalement la réponse à ma question est "oui" :D
Effectivement, je pense que tu as raison pour ce côté "lieu de passage" et trans-culturel... Pour revenir sur quelques questions :

Harry White a écrit:
Ca dépend de la période, non ? Maintenant ? Années 60 ? 70 ? 80 ? 90 ?

Je pense que j'imaginais surtout les années 60 + les années actuelles, parce que ce sont les deux moments où ça se cristallise sous forme de mouvement reconnaissable/revendiqué.

L'Underground (que je connais mal, moi aussi - mais Mekas et Warhol, que tu cites, en font partie), pour les raisons que je citais plus haut, n'est finalement probablement pas très lié au cinéma européen. A cette époque, les bouffeurs de Nouvelle Vague sont plutôt les réals à venir du Nouvel Hollywood, mais qu'on ne retient pas parce qu'ils vont très vite faire partie des studios, et d'un cinéma californien. C'est peut-être tout bêtement par eux que ce cliché m'est venu en tête (l'idée ancrée que le Nouvel Hollywood est un écho de la Nouvelle vague européenne - alors que finalement, dans les faits et les films, ça n'a plus grand chose à voir).

Les cinéastes récents (ceux que tu cites) serairnt donc peut-être les seuls à faire de la question de ce topic une réalité...

Harry White a écrit:
Qui nomme-t-on "cinéaste indépendant" aux Etats-Unis et pas seulement à New York ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui se joue dans leur cinéma pour qu'ils cherchent cette indépendance, ou pour qu'ils refusent Hollywood ?

Les définir, aux USA, c'est finalement assez simple : ce sont les cinéastes produits autrement que par les majors (les majors étant, selon la définition classique, les studios assurant la production ET la distribution ET l'exploitation - ou au moins deux sur les trois). C'est à dire faire un film hors du système des trusts, quoi.

À l'époque ça concernait donc dix studios : MGM, Paramount, Warner, 20th Fox, RKO (prod-distrib-exploitation) + Columbia, Universal (pas de salles) + United Artists (pas de prod).

Aujourd'hui ? C'est sans doute beaucoup moins clair à définir. D'une, parce que ces studios ont perdu leur réseau de salles en 1948, et que leur trust (et par là-même, ce qui s'y oppose) est moins visible. Ensuite à cause des filiales "indés" des studios et des coproductions, qui rendent tout cela moins clair. On pourrait donc dire, à l'aveugle, "films réalisés en dehors d'une filiale indé de studio". Mais bon...

Pourquoi il recherchent leur indépendance "contre" Hollywood, ça par contre ça me semble logique : un système de studios ne donne pas automatiquement le final cut aux réalisateurs. Même Miramax, pourtant indé à la base, fut dès les débuts tristement célèbre pour jouer du ciseau... Ce n'est pas étonnant, du coup, que les réals indés new-yorkais récents bavent à ce point devant une politique des auteurs (et par là-même, l'Europe dont elle est issue) dont ils se font une idée un peu superficielle.

Harry White a écrit:
Ce qui amène la question des "indépendants" en Europe ? Qui sont-ils ?
Y a-t-il un cinéma indépendant européen ? Qui sont les indépendants en France ?

Là, ça me semble plus périlleux. Il y a un label art et essai pour les salles, sans doute y a-t-il des réseaux de producteurs ou distributeurs labellisés de la même façon ? Mais bon, le cinéma européen est quasi-mort, et le seul cinéma encore debout, c'est à dire le français, est tout entier construit autour de la figure toute puissante du réal. En gros, à part Jean-Paul Salomé et 3/4 zouigues, tout le monde en France est "indépendant". Y a d'ailleurs pas vraiment de studios en face auquel opposer un tel statut (Pathé ? Europacorp ?).


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