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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 11:16 
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Truffaut a fini par faire un film anglais aussi, avec Roeg à la photo, tout en ayant démoli cette cinématographie en étant critique, donc est-ce que ça se limite à une relation avec le ciné US / Hollywoodien?
Michel Blanc aussi a essayé de faire du cinéma en Angleterre et là c'est Patrice Leconte qui a la lubie...
Et sinon Ivory est américain de mère française, mais ses films sont-ils "anglais" ? Voilà pour compléter les quatre heures :) Demain on parlera du cinéma canadien anglophone :mrgreen:
edit : quelles relations entre le ciné anglais et australien ou néo-zélandais? :)


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 11:18 
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Tetsuo a écrit:
Rien de précis. J'ai l'impression que les fresques se sont développés un peu partout en même temps, et que c'est surtout les US qui ont perpétré la tradition (pour des questions économiques, surtout).

Justement, pour des questions économiques, je le vois pas vraiment associé à d'autres cinémas. Si on prend les grosses fresques de Griffith pour point zéro, je vois pas trop qui on peut aller chercher avant, sinon peut-être les italiens des années 10, ou les sagas littéraires danoises (que j'ai pas vu), qui dans les deux cas n'ont pas perduré (j'en retrouve rien dans la suite de leurs histoires du ciné respectives). Du coup je vois pas vraiment d'autres modèles que l'américain.


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 11:19 
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Mr Chow a écrit:
edit : quelles relations entre le ciné anglais et australien ou néo-zélandais? :)

J'ai failli les lier à la question : c'est un peu le même statut ambigu, de par la langue et les coproductions que ça permet. Mais pour le coup, une identité du cinéma australien... J'aurais des doutes, ne serait-ce que parce que c'est super récent et que le pays me semble pas avoir eu une histoire forte en dehors de ses années de relation à Hollywood. Les anglais ont fait des propositions autrement plus tranchantes (et ont peut-être aussi, à la base, une culture plus forte qui aide.


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 11:25 
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Tom a écrit:
J'ai jamais voulu en faire quelque chose de représentatif, mais une partie du puzzle : un blockbuster étranger, ça ressemble à quelqu'un qui essaie de faire comme les américains. Un blockbuster anglais, ça ressemble à un film hollywoodien tout court. Mais si c'est majoritairement financé US (ce que je ne savais pas), ça explique déjà beaucoup.

De nombreux films US sont tournés en Angleterre. N'est-ce pas une question de savoir-faire et de collaboration technique ? Les anglais et les américains travaillent constamment ensemble, ils ont le même niveau technique et une pratique commune.
Après, ce n'est peut-être dû qu'à la présence et à l'héritage de la BBC.

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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 11:31 
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Sont-ils si bons que ça ? (je veux dire : forcément meilleurs, question niveau technique, que les français par exemple ?). La coprod existe à cause de la langue, mais pour le reste ?

Après il y a peut-être aussi une question de connivences esthétiques. Un exemple m'avait beaucoup frappé : c'était une amie, à la Femis, qui montait le son du film d'un réal nourri aux films anglophones, et qui butait sur une scène à la plage. Deux personnages se battaient au premier plan, et à 30m derrière, y avait la mer. Le réal voulait qu'elle baisse au maximum le bruit de mer, et je pense même qu'elle aurait pu carrément supprimer ce son (laisser à la limite un vague mini filet de vent, dans lequel l'oreille aurait mis ce qu'elle veut) : la mer à 30m derrière, ce n'est pas ce que raconte la scène, ça n'a pas d'importance narrative, notre attention n'est pas dessus, ça ne fait aucunement sens. Mais elle avait une formation liée à des films naturalistes, et de rendu minutieux et délicat du réel, et elle essayait d'abord de rendre à la perfection l'ambiance de ce qu'elle voyait à l'image, plutôt que de penser les éléments de la scène comme des outils narratifs.

Peut-être ce genre de différence esthétique très larges (néo-classique/naturaliste), qui va bien au-delà des styles de chacun et qui concerne une manière plus générale de s'adresser au spectateur, est aussi un frein qui se rencontre à tous les niveaux techniques (techniciens qui peuvent être excellents, mais qui sont aussi dans un autre trip). La différence son post-synchronisé / son direct en est un autre exemple fort.

C'est peut-être aussi (mais je lance ça un peu au hasard) ce qui sépare l'Angleterre du reste des cinémas européens.


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 11:40 
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Tom a écrit:
Mais pour le coup, une identité du cinéma australien...

Ça répondra pas à ta question, mais si tu connais pas il y a l'excellent documentaire Not quite hollywood sur la spécificité du cinéma d'exploitation australien.

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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 11:41 
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Ah non, je connaissais pas. Merci !


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 12:02 
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Tom a écrit:
Sont-ils si bons que ça ? (je veux dire : forcément meilleurs, question niveau technique, que les français par exemple ?). La coprod existe à cause de la langue, mais pour le reste ?

On parle anglais dans de nombreux pays... ce n'est pas la seule raison. C'est un tout.

Comme tu le dis ensuite, peut-être que leurs qualités et leurs savoir-faires correspondent à une manière de penser le cinéma qui fonctionne aujourd'hui. Pourquoi la moindre série anglaise a naturellement plus de gueule que la plus propre des séries Canal +, qui elle sent l'effort et la patine ? C'est bien qu'il y a quelque chose d'intégré qui ne l'est pas ailleurs. Et qui, en Europe, peut faire Peaky Blinders ou Ripper Street ? Le fait que ça soit deux séries historiques est d'ailleurs significatif : ils ont une tradition de la reconstitution historique qui est sans doute sans équivalent, et supérieure aux USA. Sur ce plan-là, ils sont effectivement très bons. C'est une expérience, une tradition, un savoir-faire, liés à des formations et à une culture. En France, on a un autre ensemble (qui est un peu foireux).

Et ils ont aussi les meilleurs acteurs du monde (on dit que c'est dû au vieux Bill, ce qui est plutôt crédible).

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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 12:18 
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Tom a écrit:
Mr Chow a écrit:
edit : quelles relations entre le ciné anglais et australien ou néo-zélandais? :)

J'ai failli les lier à la question : c'est un peu le même statut ambigu, de par la langue et les coproductions que ça permet. Mais pour le coup, une identité du cinéma australien... J'aurais des doutes, ne serait-ce que parce que c'est super récent et que le pays me semble pas avoir eu une histoire forte en dehors de ses années de relation à Hollywood. Les anglais ont fait des propositions autrement plus tranchantes (et ont peut-être aussi, à la base, une culture plus forte qui aide.


Et encore en australie il y a un cinéma aborigène très confidentiel mais qui existe.
Les deux matrices du cinéma australien sont souvent désignées comme étant Wake in Fright et Walkabout qui sont des films anglais. Je n'ai vu que le second, mais je le trouve clairement plus "exotique" dans sa relation au territoire que plusieurs films australiens, moins contemplatif et languissant aussi (les délires de montage de Roeg veulent ça sans doute). Le sentiment aussi que l'Australie sert de terrain d'"expérimentation", un désir d'altériré?
Pour Weir il y a clairement une influence européenne multiple sur ses premiers film, il assimile énormément de choses en sortie d'école (difficile de lier "Les Voitures qui ont mangé Paris" et "Le Plombier" à du cinéma anglais, et je pense qu'il doit avoir Antonioni et Bergman en tête sur plein de choses dans "Hanging Rock" / "La Dernière vague").
J'ai un peu le sentiment que les écoles là bas ont formé pas mal de chefs opérateurs, que c'est particulièrement axé sur la photo et un visuel fort comme cinéma, en étant aussi souvent plus iconoclastes que les anglais, même quand la mode est aux esthétiques pubs et clips. Je pense à Freedom, le second film de Scott Hicks sur un mec qui rève de belles bagnoles, ou même Balroom Dancing et Roméo + Juliet. C'est un cinéma qui parait parfois vouloir être "survisuel", même avec des sujets très simples.
J'aimerai voir les premiers Schepisi et Beresford qui sont assez réputés, pour comparer à leur suite de carrière composée de films très génériques.

Sinon récemment un réalisateur comme Stephen Eliott a un parcours très commonwealth : il débute en Australie (un film avec Phil Collins quand même, Priscilla folle du désert, avec... Terence Stamp, un flop), part au Canada (Eye of the Beholder) et termine en Angleterre avec une adaptation de Noël Coward et un film de gangster...


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 12:41 
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The Scythe-Meister a écrit:
Pourquoi la moindre série anglaise a naturellement plus de gueule que la plus propre des séries Canal +, qui elle sent l'effort et la patine ?

Oui c'est clair que les séries là-dessus sont un révélateur violent de ces différences d'approches. Mais ça me semble plus parler de la France que de l'Angleterre pour le coup : y a des séries danoises ou israélienne tout aussi efficaces, on doit être les seuls au monde à pas avoir su prendre le pli à un niveau aussi pathologique. Après on pourrait aussi dire : ça marche aussi dans les pays qui n'ont pas une identité cinématographique très marquée...

The Scythe-Meister a écrit:
En France, on a un autre ensemble (qui est un peu foireux).

lol !


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 12:48 
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Mr Chow a écrit:
Et encore en australie il y a un cinéma aborigène très confidentiel mais qui existe.

Ça donne quoi ?

Mr Chow a écrit:
Les deux matrices du cinéma australien sont souvent désignées comme étant Wake in Fright et Walkabout qui sont des films anglais. Je n'ai vu que le second, mais je le trouve clairement plus "exotique" dans sa relation au territoire que plusieurs films australiens, moins contemplatif et languissant aussi (les délires de montage de Roeg veulent ça sans doute). Le sentiment aussi que l'Australie sert de terrain d'"expérimentation", un désir d'altériré?

Oui, ça me semble évident. Un nouveau Far West (voir Mad Max...). Le renouveau du ciné Australien arrive certes à l'époque où il y un grand nombre de techniciens formés (après les réformes des années 70), mais aussi dans une décennie (les 80') qui essaie, en premier lieu à Hollywood, de renouer avec le dépaysement des grandes productions d'antan. L'Australie a une carte à jouer sur ce plan-là. Le fait que le film australien ayant cartonné aux states soit Crocodile Dundee me semble pas être un hasard...

Pour le côté sur-visuel, je ne sais pas. Je vois pas trop ça au-delà de Luhrmann, mais en même temps j'ai vu tellement peu de films du coin... Chef-op oui, sans doute, mais si y a une manne que l'Australie a laissé filer, c'est ses acteurs, une vraie saignée (Nicole Kidman, Cate Blanchett, Geoffrey Rush, Hugh Jackman, Eric Bana, Naomi Watts, Toni Collette, Heath Ledger, Hugo Weaving, Sam Worthington, pour reprendre la liste wiki).


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 12:51 
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Faux constat que vous faîtes sur les séries françaises. Au moins regardez les chiffres, vous verrez que même les anglais nous jalousent des Engrenages et Mafiosa.


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 12:52 
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On parle pas des chiffres mais de la qualité. Je peux pas te répondre sur ces deux séries, que je n'ai pas vues, même si les extraits que j'en ai vus sont pas pour me rassurer...


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 12:59 
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Sinon, pour revenir un peu sur le cinéma anglais, je lis dans un bouquin qu'une partie de la masse de la production classique était caractérisée par les adaptations littéraires (et la présence de scénaristes venus de la littérature et du théâtre, mais bon ça c'est pareil en Amérique).

Faudrait aller ratisser les films pour voir, mais c'est marrant parce qu'on retrouve ça dans pas mal de pays anglophones ou colonisés. L'Australie, dans les années 50, carbure aux adaptations de livres nationaux (même si c'est des coprods), l'Inde à l'époque du muet a revendiqué son indépendance cinématographique (face aux films anglais faits sur place) en adaptant en masse les légendes locales...


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MessagePosté: 02 Aoû 2014, 13:30 
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Antichrist
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Discussion intéressante, comme pour le cinéma français, je pense que le cinéma britannique est influencé par sa littérature, en France, nous avons Molière, Balzac et Proust comme influences, pour l'Angleterre ce sera Shakespeare, Jane Austen et Dickens...

d'ailleurs Nolan, j'avais oublié son origine anglaise, alors que ses Batman tiennent beaucoup de la tragédie shakespearienne.


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