Fini aussi. Bon bon bon... Ça aura été les montagnes russes du j'aime / j'aime pas, cette saison.
Avant tout, du bon : c'est sûrement les deux meilleurs épisodes depuis les tous premiers de Korra. Le flash-back des deux frères est particulièrement touchant, entre autres parce que pour une fois on leur donne un peu de TEMPS, putain. Toute la confrontation finale, même si improbable (le public et les gardes disparaissent et réapparaissent quand ça arrange les scénaristes) est simple et puissante. Et surtout, l'air (qui est quand même le titre du chapitre de la saison !) a enfin un rôle, et quel rôle, même si on peut tiquer sur le fait que la maîtrise qui en est faite a pas grand chose à voir avec ce qui rend la maîtrise de l'air séduisante (grâce, ingéniosité, esquives... là c'est utilisé à grands coups, comme le feu - mais je pinaille).
Je trouvais le postulat final couillu :
C'était une idée inattendue, forte, et enthousiasmante. Malheureusement, comme le note Mufti, la saison est close sur elle-même, et ses enjeux avec. Le revirement de la toute fin, qu'on aurait sans doute pu accepter sans mal comme apogée d'une deuxième saison, après tout un cheminement spirituel et dramatique qui lui donne de la légitimé, apparaît ici comme une facilité. Et comme toujours, ce genre de procédés précipités vole de façon très inélégante au spectateur le tragique des évènements (leur irréversibilité) qu'il a pu ressentir dans les épisodes précédents...
Les autres soucis, c'est donc tout le reste : une bataille un peu déconnectée des persos (pearl harbor bis) qui prend toute la place, des personnages secondaires sacrifiés (Bolin, les enfants) ou inutiles (le général, le frère de Tenzin), la romance complètement clichée + Asami qui confirme donc qu'elle était là pour que dalle (sérieux, à quoi elle aura servi là-dedans ? vu comment la série court après chaque minute utile, sa présence aura été un beau gâchis).
L'autre défaut maousse, c'est le statut de la ville, aka le gros ratage de cette saison. D'abord présentée comme LE sujet principal (labyrinthique, pleine de bas-fonds et de secrets, grouillante de personnages divers, mais aussi symbole de la république et de la modernité), comme un vaste territoire à explorer et apprivoiser, elle est vite devenu un décor vide et inerte. Ça fonctionne je trouve encore jusqu'à la fin du tournoi, car la focalisation sur le stade donne une raison de la laisser hors-champ, on a l'impression que la série continue à la "suggérer" dehors. Mais par la suite, quand on doit s'y confronter, c'est la cata : la cité n'existe plus (elle n’oppose aucune résistance topographique ou dramatique, on s'y déplace comme dans du beurre), sa population non plus (les rares passages avec habitants, comme les clodos dans cet épisode, sont misérables tant ils font peau de chagrin), la question des non-bender devenant du coup assez vite théorique... Le face à face entre Korra à sa fenêtre et la cité moderne, image leitmotiv du début de la série, perd très vite de son sens au fur et à mesure des épisodes.
Pour résumer : de gros risques sur le concept qu'il faut saluer, des débuts ambitieux et prometteurs, mais qui s'épuisent faute de se laisser du temps. Ça reste très plaisant, le goût si particulier d'
Avatar est toujours là, mais l'ensemble est constamment frustrant. Mais pourquoi une saison seule ? Pourquoi 12 épisodes seulement, alors que ça vient après le succès énorme d'
Avatar premier du nom ? C'est complètement con. Je veux pas forcer le trait non plus, à commenter épisode par épisode on aurait sûrement trouvé à redire à bon nombre de choses dans la série précédente. Mais ici c'est le mouvement d'ensemble qui est abîmé : si les scènes d'action locales resteront en mémoire, ça ne suffira pas à faire passer cet arrière-goût de gâchis.