Perso je trouve qu'il y a toujours une couille dans cette saison 2, d'autant plus voyante maintenant qu'on a quitté la ville, et qu'on revient à des décors plus familiers invitant directement à la comparaison avec l'ancienne série.
Sur le papier, la découpe en deux saison qu'on découvre ici est intelligente : dans les deux cas, la série parle donc bien de l'arrivée de la modernité, de la mort des légendes. Dans la première saison, c'est par la menace d'un désenchantement (la suppression des pouvoir "magiques" par les égalitaristes - via un décor urbain et technologique). Dans cette seconde saison, cela semble donc passer par la menace de la magie oubliée qui revient hanter (vengeance des esprits devenus mauvais - via un décor naturel devenu hostile). Une saison matérielle, une saison spirituelle, pour l'instant la découpe a du sens.
Mais dans les faits je trouve que ça peine encore et toujours à retrouver le goût si original de la série d'origine, ou même de s'en forger un nouveau qui ait de la gueule. L'héroïne reste (je maintiens) un personnage con aux réactions caricaturales, sur lequel on a toujours l'avance : impression qu'ils ont voulu faire une ado tête brûlée pour que le jeune public puisse s'identifier, mais du coup elle ne porte rien, elle ne fait encore et toujours que subir les évènements (même la résolution, ici, ne tient qu'à l'état d'Avatar, pas à elle). Elle n'est pas très habitée, sa romance non plus, l'aspiration à la pose cool qui poursuit les trois jeunes persos est assez misérable. On est toujours pris dans le filet de conflits entre adultes assez peu charismatiques, dans la peinture ironique du décalage temporel (= "en un siècle, qu'est-ce que ça a changé") ou de la décadence des années folles. Quant aux esprits eux-même, le fait qu'ils se matérialisent via un bestiaire Myazakien plutôt que dans l'évocation, le frôlement évasif, les face à face mystérieux (qui rendaient leur monde et leur existence assez flous et fascinants), ce n'est pas forcément une super nouvelle.
Ce qui me frappe, encore une fois, c'est combien la série est plus à l'aise lorsqu'il s'agit de décrire le passé, pourtant pas très lointain (20 ans, 30 ans) : le flashback du père de Korra, comme le Flashback des deux frères l'an passé, semble beaucoup plus fluide narrativement, beaucoup plus habité, dans une énergie qui m'évoque d'avantage l'ancienne série. Peut-être parce qu'on est alors revenu à un certain degré d'abstraction, de simplification des enjeux centrés sur les persos, et non dans la description de lieux ou de situations.
Sinon l'animation, tout en gardant ce trait réaliste, s'est fait plus lâche que l'an passé. Le nouveau duo comique impassible est plutôt pas mal, mais semble promis au gimmick. Bref, je suis pas du tout rentré dedans, et pour l'instant je suis pas très rassuré...