Une semaine à goûter aux joies de la gastro, c'est aussi l'excuse rêvée pour se remettre en mode mercredi après-midi...
Découverte de la saison 1, donc.
Et c'est donc d'une assez improbable qualité, comme si on avait pris le meilleur de l'animation japonaise et de l'animation occidentale pour les lier en un tout supra-efficace. Je suis assez soufflé de voir combien, à quelques exceptions près, la plupart des épisodes s'échinent à participer directement au cheminement du récit général, à enrichir le pot commun sans se contenter de petites digressions faciles. L'univers ici est pas donné/gavé dès les premières secondes, comme tout cuit : il est semé d'épisode en épisode, il s'apprivoise, il apprend à être doucement crédible, et vraiment dans le double final il explose, ca donne un truc réellement épique et majestueux.
Même si on reste dans un certain cadre de conventions liées aux dessins animés pour enfants, on sent directement un travail de structure narrative et de mise en scène rares dans ce genre de DA. A commencer par les combats, réellement découpés et réfléchis, jamais expédiés en deux trois plans lambdas. Mais ca sent aussi plus sérieusement dans des épisodes-exploit conçu au millimètres, comme l'évasion de la forteresse toute entière rythmée à coup d'apparitions de grenouilles, ou encore aux jeux de couleur passionnants de ce finale.
Je suis grave pressé de découvrir la suite, mais puisque c'est aussi l'occasion de juger du travail d'adaptation de Shyamalan, je dois dire que j'ai été assez agréablement surpris des choix dramatiques faits (des épisodes à conserver, en gros) ainsi que des raccourcis utilisés (l'eau comme moyen de laisser couler les émotions de colère, ce qui est absent du DA, est une passerelle plutôt bien vue). Il manque cependant trois trucs essentiels :
- La sensation de ce gigantesque voyage sud > nord, colonne vertébrale de toute la saison réduit dans le film à une phrase de voix-off
- La disparition de la bouffonnerie ambiante (l'oncle du prince, le héros...) qui maintient un réel équilibre, et qui permet aux passages plus graves de réellement marquer lorsqu'ils adviennent.
- Le casting-catastrophe du siècle concernant le trio de personnages principal. On le sentait déjà, certes, mais ca devient d'autant plus évident tant une grosse partie de la force de la série repose sur le caractère de ses personnages, notamment sur la personnalité hyper dessinée du duo soeur / avatar.
Bref, trois gros problèmes qui condamnent limite d'emblée le film, malheureusement.