Vieux-Gontrand a écrit:
Ça n'en vaut pas la peine tellement le texte est inconsistant et démagogique
C'est marrant, ça commence avec une sorte de phénoménologie pour les nuls
Citation:
S’avançant dans le pavillon 4B d’une unité psychiatrique, que voit l’écrivaine? « Des portes, des couloirs ». L’écrivaine l’écrit ainsi et c’est bien ainsi que ça doit l’être : « Des portes, des couloirs ».
L’écrivaine est Joy Sorman. Ici comme au café je l’appelle Joy car je la connais depuis plus de vingt ans. En vingt ans je l’ai vue devenir l’écrivaine qu’elle était. « Des portes des couloirs », écrit-elle, lis-je, et c’est bien vu me dis-je. Pour que les yeux pensent il faut réduire ce qui est vu ; le simplifier en lignes et ainsi ce qui est vu tient en une ligne.
C’est qu’ici penser passe par le voir. Joy exerce dans la littérature. Certains c’est dans la banque, la maroquinerie, la gendarmerie, la permaculture, le chant lyrique. D’autres dans la philosophie. Le philosophe de gauche dirait que l’hôpital psychiatrique et l’école sont des dispositifs disciplinaires cousins. Joy qui exerce dans la littérature dit « Des portes, des couloirs ». Et ajoute : « J’aurai bientôt la conviction de circuler dans un espace strictement délimité par ces deux éléments ». C’est simple comme une ligne, ou comme deux lignes qui se croisent et la vérité à leur intersection. Une école : des portes, des couloirs. Une prison : des portes, des couloirs. La caserne de Tours où j‘ai été conscrit en 1997 : des portes, des couloirs. Bâtissez un bâtiment gros comme vingt maisons, creusez des couloirs, percez-les de portes pour qu’ils distribuent des pièces, vous avez une institution. Par cette opération maçonne quelque chose s’institue qui en impose.
La porte est, avec le couloir donc, un « élément essentiel de l’organisation psychiatrique, son organisation spatiale et symbolique ». Zoomez sur la porte, « la porte qu’on ferme à clé, que d’autres verrouillent à notre place, qu’on claque, devant laquelle on patiente, contre laquelle on s’acharne, on tambourine, on cogne, avec son poing ou sa tête », vous comprenez beaucoup de la psychiatrie.
De la porte c’est la réversibilité qui d’abord donne à penser. La porte est réversible parce qu’on l’ouvre ou la ferme, et que selon le point de vue on la pousse ou la tire. Mais réversible aussi en ce qu’elle « apaise autant qu’elle emmure ». La porte « à la fois protège et enferme – certains étouffent de la voir close, d’autres paniquent de la voir ouverte, sur l’hostilité du monde extérieur ». Tant structurée que symbolisée par la porte, l’unité psychiatrique en possède l’ambivalence : elle aussi protège et enferme, apaise et emmure. L’hôpital psy est constitutivement ambivalent. Entre ses murs on soigne et neutralise. Ses murs protègent les fous d’eux-mêmes (soin) et protègent des fous la société (surveillance).
Et là je lisais le livre d'un passionné de fait divers sud-africain consacré à celui qui sert de sujet au documentaire dont il est question ici. C'est de la psychologie écrit dans un langage sans apprêt, mélodramatique, un peu grossier mais pas si mauvais et on y lit des extraits comme ça :
Citation:
« Houses have walls. On the outside, the walls keep people out. On the inside the walls keep people in. There’s a design architecture to the structure, and an interior design too. There’s supposed to be safety and utility behind those walls. And in these safe places, and safe spaces, pictures are hung, families gather and conversations are had. Precious and everyday moments are shared. The saying “safe as houses” comes from this everyday idea of suburbia as a conventional place where people live, eat and can simply be themselves.
In our homes we have our preferences, and those we live with tend to honor or at least remember them, if there’s to be any kind of harmony. Communication is direct, in lounges, the dinner table or in the kitchen, while meals are prepared. Television however can interfere with the conversations within, in the sense that it brings news from outside inside. Television can cause conversations, but more commonly it prevents them. In many modern families there are arguments over whose turn it is to watch what, or how long one can be allowed to not participate in family activities, in favor of some pressing entertainment opportunity.
Facebook also has walls. It also has security features and barriers to entry, or at least, it pretends to. Most people don’t pay much attention to the design architecture of Facebook, focusing more on how their walls look to the outside world. In a sense it’s intended to be public, and for network marketers like Shan’ann and Nickole, their accounts are explicitly public. It’s the equivalent of leaving the front door and windows of one’s home open day and night, and hoping someone who wanders in might be converted into a customer. One of the reasons this is such a sensational case is because of the public access to the Watts family via these settings, along with the impression that the Watts family life was “picture perfect” on Facebook. »
C'est marrant c'est le même style sauf que l'un est un écrivain reconnu français et l'autre un auteur qui autoédite des livres électroniques à l'allure sensationnelle.