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MessagePosté: 15 Mar 2021, 22:28 
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Si Begaudeau filme les autonomes de la même manière qu'il écrit de prétentieuses inepties radical-chic sur les hôpitaux psy sur son blog, ça promet.

_________________
Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


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MessagePosté: 15 Mar 2021, 22:55 
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lien ?
Je suis un hater de bégaudeau et donc ça me donne envie, avec réticence, de voir à la fois Enorme et ce film et d'écouter les podcasts qui leur sont consacrés, ce qui dissuade d'être un hater à vrai dire, étape sur la voie de la sagesse maybe.


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MessagePosté: 15 Mar 2021, 23:03 
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Ça n'en vaut pas la peine tellement le texte est inconsistant et démagogique. Entre lui à gauche et Natacha Polony à droite et Onfray, qui se tâte au milieu, sans parler de Zemmour, les intellectuels médiatiques français sont ridicules, ineptes et opportunistes. Des tribuns incultes mais pédants ,et autoritaires de surcroît. Et leur public leur accorde sans broncher un rôle politiquement et culturellement prescripteur, c'est le plus désolant. Tout cela sent mauvais. Les Flamands ont un David Van Reybrouck qui est quand-même plus intéressant et plus honnête intellectuellement (outre qu'il a su trouver un discours informé, à la fois ouvert et dépassionné sur la mémoire
du colonialisme, il est vrai que le sujet l'intéresse réellement et qu'il ne prétend pas avoir raison tout seul). Je vais me naturaliser.

Comment la France a pu passer de Foucault ou de Blanche ou l'Oubli à ça ?

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
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MessagePosté: 04 Avr 2021, 13:52 
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Le principal intérêt de cette histoire, c'est qu'elle a été filmée en intégralité. De mystère policier, il n'y en eut jamais vraiment et quant au mystère existentiel, psychologique qui fait vriller quelqu'un au point de d'étrangler ses filles, le film, qui pousse le voyeurisme et l'exhibitionnisme typiquement américains à leur maximum, ne fait que l'effleurer. Il nous fait croire qu'il nous met dans la peau des enquêteurs, proches, partager ce sentiment d'inconfort et d'embarras devant un comportement pour le moins étrange. On ressent une dose d'inconfort devant le drame humain transformé en distraction cheap.


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MessagePosté: 04 Avr 2021, 15:21 
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T.Rex a écrit:
Bégaudeau assez intéressant sur le film (épisode 20):
https://soundcloud.com/la-gene-occasionnee


Ce mec enfile les poncifs en croyant être intelligent. C'est fascinant. S'y ajoute une posture ringarde de narrateur omniscient dont, et c'est un comble, les aperçus psychologiques sont très discutables quand ils ne sont pas complètement à côté de la plaque. Un mix de vision déterministe et de posture de gauche chelou fait par ailleurs qu'il ne reconnaît pas de responsabilité personnelle. Tout est de la faute de tout le monde pour lui, rien n'est de celle de personne.

Sinon le film consiste en un habile mais facile travail de montage. Toutes les vidéos sont présentes sur internet depuis le déroulement de l'affaire en 2018. L'extrait le plus étrange en fait est une sorte de discours du mari sur le couple et la fidélité dont on ne sait pas d'où il provient ni à quel public il était destiné.
Le film ne mentionne pas les difficultés financières du couple (plusieurs articles expliquent que Shannan, qui s'occupait des finances de la famille, venait de devenir la principale source de revenus de la famille, ce qui reste discutable - les patchs qu'elle porte en permanence proviennent en fait de la société de vente multi niveau, procédé illégal ou sévèrement réglementé dans bien des pays, dont elle était l'une des promotrices).


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MessagePosté: 05 Avr 2021, 18:33 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Ça n'en vaut pas la peine tellement le texte est inconsistant et démagogique

C'est marrant, ça commence avec une sorte de phénoménologie pour les nuls

Citation:
S’avançant dans le pavillon 4B d’une unité psychiatrique, que voit l’écrivaine? « Des portes, des couloirs ». L’écrivaine l’écrit ainsi et c’est bien ainsi que ça doit l’être : « Des portes, des couloirs ».
L’écrivaine est Joy Sorman. Ici comme au café je l’appelle Joy car je la connais depuis plus de vingt ans. En vingt ans je l’ai vue devenir l’écrivaine qu’elle était. « Des portes des couloirs », écrit-elle, lis-je, et c’est bien vu me dis-je. Pour que les yeux pensent il faut réduire ce qui est vu ; le simplifier en lignes et ainsi ce qui est vu tient en une ligne.
C’est qu’ici penser passe par le voir. Joy exerce dans la littérature. Certains c’est dans la banque, la maroquinerie, la gendarmerie, la permaculture, le chant lyrique. D’autres dans la philosophie. Le philosophe de gauche dirait que l’hôpital psychiatrique et l’école sont des dispositifs disciplinaires cousins. Joy qui exerce dans la littérature dit « Des portes, des couloirs ». Et ajoute : « J’aurai bientôt la conviction de circuler dans un espace strictement délimité par ces deux éléments ». C’est simple comme une ligne, ou comme deux lignes qui se croisent et la vérité à leur intersection. Une école : des portes, des couloirs. Une prison : des portes, des couloirs. La caserne de Tours où j‘ai été conscrit en 1997 : des portes, des couloirs. Bâtissez un bâtiment gros comme vingt maisons, creusez des couloirs, percez-les de portes pour qu’ils distribuent des pièces, vous avez une institution. Par cette opération maçonne quelque chose s’institue qui en impose.
La porte est, avec le couloir donc, un « élément essentiel de l’organisation psychiatrique, son organisation spatiale et symbolique ». Zoomez sur la porte, « la porte qu’on ferme à clé, que d’autres verrouillent à notre place, qu’on claque, devant laquelle on patiente, contre laquelle on s’acharne, on tambourine, on cogne, avec son poing ou sa tête », vous comprenez beaucoup de la psychiatrie.
De la porte c’est la réversibilité qui d’abord donne à penser. La porte est réversible parce qu’on l’ouvre ou la ferme, et que selon le point de vue on la pousse ou la tire. Mais réversible aussi en ce qu’elle « apaise autant qu’elle emmure ». La porte « à la fois protège et enferme – certains étouffent de la voir close, d’autres paniquent de la voir ouverte, sur l’hostilité du monde extérieur ». Tant structurée que symbolisée par la porte, l’unité psychiatrique en possède l’ambivalence : elle aussi protège et enferme, apaise et emmure. L’hôpital psy est constitutivement ambivalent. Entre ses murs on soigne et neutralise. Ses murs protègent les fous d’eux-mêmes (soin) et protègent des fous la société (surveillance).


Et là je lisais le livre d'un passionné de fait divers sud-africain consacré à celui qui sert de sujet au documentaire dont il est question ici. C'est de la psychologie écrit dans un langage sans apprêt, mélodramatique, un peu grossier mais pas si mauvais et on y lit des extraits comme ça :

Citation:
« Houses have walls. On the outside, the walls keep people out. On the inside the walls keep people in. There’s a design architecture to the structure, and an interior design too. There’s supposed to be safety and utility behind those walls. And in these safe places, and safe spaces, pictures are hung, families gather and conversations are had. Precious and everyday moments are shared. The saying “safe as houses” comes from this everyday idea of suburbia as a conventional place where people live, eat and can simply be themselves.

In our homes we have our preferences, and those we live with tend to honor or at least remember them, if there’s to be any kind of harmony. Communication is direct, in lounges, the dinner table or in the kitchen, while meals are prepared. Television however can interfere with the conversations within, in the sense that it brings news from outside inside. Television can cause conversations, but more commonly it prevents them. In many modern families there are arguments over whose turn it is to watch what, or how long one can be allowed to not participate in family activities, in favor of some pressing entertainment opportunity.

Facebook also has walls. It also has security features and barriers to entry, or at least, it pretends to. Most people don’t pay much attention to the design architecture of Facebook, focusing more on how their walls look to the outside world. In a sense it’s intended to be public, and for network marketers like Shan’ann and Nickole, their accounts are explicitly public. It’s the equivalent of leaving the front door and windows of one’s home open day and night, and hoping someone who wanders in might be converted into a customer. One of the reasons this is such a sensational case is because of the public access to the Watts family via these settings, along with the impression that the Watts family life was “picture perfect” on Facebook. »


C'est marrant c'est le même style sauf que l'un est un écrivain reconnu français et l'autre un auteur qui autoédite des livres électroniques à l'allure sensationnelle.


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MessagePosté: 05 Avr 2021, 18:39 
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Si vous êtes maso, les interviews "politiques" de Bégaudeau avec un petit soupçon de philosophie et de déconnexion bobo tendance gauche caviar, c’est un régal de connerie.
Par certains côtés, il fait un peu penser à Juan melon Branco.


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MessagePosté: 05 Avr 2021, 21:04 
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Je te conseille de lire, même si tu ne le feras pas, En guerre, paru en 2018 et qui anticipait d'une certaine manière le mouvement des gilets jaunes et décrivait une partie de ce que la macronie se refuse toujours à comprendre sur le malaise social en France, en n'épargnant pas la gauche caviar au passage.


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MessagePosté: 05 Avr 2021, 21:07 
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Oui Begaudeau gauche caviar c'est total contresens, on peut difficilement faire pire.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 05 Avr 2021, 22:15 
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Côté hors-sol, Begaudeau s’impose dans ses interviews à mon sens. Pas le seul à la souligner, ce qui ne veut pas dire que j’ai raison, mais faites pas les surpris de ce genre de remarques. Chacun se fait son avis, le mec divise et c’est pas nouveau. Confère les messages même de ce topic. Ni le premier ni le dernier à lui attribuer ce genre de qualificatif (j’aime bien le "gauche de salon" aussi). Et tant mieux si vous l’appréciez.

@Jero : Je ne lis pas de livre politique ou sociologique (a l’exception de celui d’un pote). C’est un genre qui m’emmerde profondément. Pas assez de temps pour lire assez par rapport à ce que je voudrais dans l’idéal et je le réserve aux romans. En retour, je te conseille Avidité d’Elfriede Jelinek (La pianiste) sur lequel je suis. Je sais que tu ne le liras pas mais c’est un échange de bons procédés :wink:


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MessagePosté: 05 Avr 2021, 22:20 
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En guerre est un roman, et au moins j'étais dans le sujet en te répondant sur Bégaudeau.


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MessagePosté: 05 Avr 2021, 22:21 
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En guerre est un roman mais hormis l'humour forcé et pas drôle, il tient en effet plus du traité de sociologie pour les nuls.


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MessagePosté: 05 Avr 2021, 22:47 
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En espérant donc que tu as appris quelque chose.


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MessagePosté: 05 Avr 2021, 22:53 
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Sir Flashball
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Abyssin a écrit:
@Jero : Je ne lis pas de livre politique ou sociologique (a l’exception de celui d’un pote). C’est un genre qui m’emmerde profondément. Pas assez de temps pour lire assez par rapport à ce que je voudrais dans l’idéal et je le réserve aux romans. En retour, je te conseille Avidité d’Elfriede Jelinek (La pianiste) sur lequel je suis. Je sais que tu ne le liras pas mais c’est un échange de bons procédés :wink:


Quel magnifique exemple de ce bon vieux dicton mettant en scène confiture et culture.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


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MessagePosté: 05 Avr 2021, 23:44 
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Quelle magnifique exemple de bêtise typique du Castorp.
Comme d’habitude mon charmant petit message à ta glorieuse connerie
TA GUEULE


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