Forum de FilmDeCulte

C'est somptueux, puisque Welles fait d'une histoire franchement banale un conte shakespearien déchirant, d'un noir profond et d'une grande violence. En refusant toute symétrie dans le cadre au fur à mesure que la folie s'installe, en jouant habilement de la contre-plongée et du gros plan (séquence "joyeuse" sous la neige en début de film, qui dit déjà toute l'horreur à venir), Welles construit une atmosphère de plus en plus pesante, de plus en plus asphyxiante : le manoir des Amberson se fait prison lentement gagnée par les ténèbres, les visages se marquent de souffrance (fabuleux monologue du Major Anderson, terrassant de violence), les échanges sont de plus en plus acerbes. Il y a infiniment plus de souffrance à l'écran ici que dans n'importe quel depression-porn de Von Trier, à un tel point que la vision de certaines scènes en devient douloureuse.

Dommage, donc, qu'il y ait cette abominable fin RKO qui laisse une sale impression au final.

5.5/6

Welles, c'est vraiment un grand de chez grand.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Merci, c'est tentant.

RKO, was ist das?

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

RKO a modifié la fin du film contre l'avis de Welles pour la rendre plus user-friendly. Et franchement, ça détonne...

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Ah purée je crève d'envie de le voir, celui-là.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Film tellement grand que même charcuté ça reste un chef d'oeuvre..

Crimson Peak m'avait donné envie de le revoir

Envie de le revoir aussi. Je l'avais trouvé moins maîtrisé que Citizen Kane mais sans que ce soit véritablement un reproche. L'impression que Welles était moins obsédé par les cadres et par la composition dans celui-là, il avait quelque chose de plus brut, de plus dur.

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CroqAnimement votre

Des Welles que j'ai vus, c'est celui que je trouve le plus violent, le plus désespéré. C'est un film vraiment très très noir, la parfaite incarnation du Gilded Age.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Le plus noir et sans concession reste Othello quand même.

Ca fait longtemps que je l'ai pas vu la Splendeur, tient, je le remettrais bien au programme de mes revisionnages de l'année...

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N'écoutez pas Film Freak

Qu'est-ce que tu penses de la fin RKO du film ?

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Elle ne me dérange pas vraiment dans le sens où beaucoup de vieux classiques ont ce problème et arrivent à le détourner, genre Le Dernier des hommes. La force émotionnelle de ces films résiste à l'artifice du Happy End, trop fade pour réellement s'imposer. Il y a un effet de : "qu'importe comment cela se finit, de toute façon c'est trop tard : le mal est fait".

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N'écoutez pas Film Freak

Vrai. N'empêche, ça fait quand même tache. Et ça se voit comme le nez au milieu de la figure que Welles n'a pas tourné cette fin.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

C'est quoi déjà la dernière scène (avant les gros plans au générique) ? Cotten et la fille bras dessus bras dessous qui marche dans un parc ?

Non, à l'hôpital.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."