Forum de FilmDeCulte

Au milieu des années 50, un couple de banlieusards qui ont tout pour être heureux (enfants, maison...) sont confrontés à un dilemme: écouter leurs désirs ou s'adapter à la société.

Heureuse idée de Mendes que de réunir le couple du mélo ultime des années 90 pour leur faire interpréter un jeune couple déchiré. Après la première scène de la rencontre, il enchaîne d'ailleurs tout de suite avec une autre de dispute, qui porte déjà les germes du malaise et d'une déliquessence inévitable.

Discret mais essentiel à la mise en scène, académique parfois mais dans le meilleur sens du terme, Mendes sublime cette confrontation faite de rage rentrée et d'espoirs déçus, de perte d'un sentiment d'absolu au profit d'un conformisme rassurant mais moribond. Il rejoint la puissance transcendantale de l'écriture limpide et cinglante du dernier roman de Ian McEwan Sur la plage de Chesil, particulièrement bien aidé par Di Caprio et Winslet, absolument impériaux et habités. On retrouve également le fulgurant Michael Shannon déjà vu dans Bug, dans le rôle d'un fou on ne peut plus lucide. Grand film en mode mineur.
5/6

Tu fais plaisir.. Grosse attente! Je vais aimer.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Un 5/6 aussi pour moi pour ce American Beauty (banlieue oppressante, désillusions...) meets Mad Men (années 50, place de la femme - et du mari -, apparences youpi tralala qui cachent les tourments domestiques, aube des révolutions sexuelle, sociale et intellectuelle - le titre n'est pas là pour rien...), un duo d'acteurs très forts (on le savait déjà en même temps) qui nous fait croire qu'il s'aime à la folie ET se déteste profondément (les engueulades sont puissantes, mais quand ça surjoue à la Qui a peur de Virginia Woolf c'est agaçant), un personnage précieux aussi (Michael Shannon) pour les personnages comme pour nous...

Une grande tristesse devant les beaux rêves qui s'envolent, devant cette époque où la société dicte tous les comportements, après la bouffée d'espoir apportée par les envies de ce "couple parfait" (et une petite résonance perso quand leurs voisins/amis répondent "what for ?" à leur annonce de départ à l'étranger, comme quoi y a des choses qui n'évoluent pas)...

Petit aparté perso : Kathy Bates étant déjà dans Titanic, je m'attendais presque à voir Victor Garber débarquer, mais non...

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Janet

Petite déception même si je m'y attendais : le sujet me tentait pas alrosque je mets 5/6 aux 3 précédents films de Mendes.

Pour la faire simple : tout est bien, voire très bien, dans la mise en scène, dans le scénario, et surtout dans les performances d'acteur mais c'est pas la folie non plus.
Disons que je trouve pas que le film apporte grand chose de plus au genre que Far From Heaven ou The Hours, encore très récents. Et je suis pourtant pas non plus le fanatique de ces films.

L'académisme de luxe, diablement efficace et approprié à American Beauty, dont le metteur en scène avait su s'éloigner peu à peu avec Road to Perdition et surtout Jarhead, refait son apparition ici et si Mendes a toujours du talent pour créer un visuel en apparence aussi parfait que l'image de la famille américaine de la banlieue des années 50 mais en réalité aussi étouffant que l'est le mariage des Wheeler, l'ouvrage me parle moins.

De plus, dans l'écriture, y a quelques facilités un peu lourdes là où la majeure partie du film fonctionne sur le poids des non-dits. Je pense évidemment au personnage de Michael Shannon, a.k.a. La Note d'Intention Personifiée.

Les brefs épilogues ne me semblent non plus être indispensables.

Alors j'en ressors sans grand chose à reprocher mais également sans grand chose à adorer.
Y a quelques scènes très fortes, qu'il s'agisse des explosions ou des souffrances silencieuses, une photo fabuleuse, une musique pas envahissante...nan c'est bien. Mais c'est un peu "tout".

4/6

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Je trouve pour ma part ce film totalement académique, justement.

C'est un peu décevant.

On retrouve le Mendes un peu caricatural d'American Beauty, essentiellement en ce qui concerne les seconds rôles. En gros, il faut que tu comprennes tout, tout de suite. Les voisins sont des relous contents de leur conformisme. Le gros patron est un requin qui mange comme un requin. La secrétaire... je n'ai pas besoin de continuer. Et le pire personnage, même si c'est un bon personnage de comédie et qu'il est bien interprété, revient à Michael Shannon, une note d'intention sur pattes comme le note justement Freak, le perso qui, alors que la tension repose sur un non-dit que le couple ne peut se balancer à la face malgré leurs engueulades, ne sert que de stabylo qui montre chacun du doigt en sous-titrant ce que tu dois comprendre de lui, et d'elle, des fois que tu n'aies pas compris. Il a bon dos, le simple d'esprit. Ce traitement-là est quand même très très lourdingue.

Dommage que Mendes voie le mélo de cette façon. Ca fait sans cesse penser au décor archétypal d'un Far from Heaven, mais sans la distance ludique d'un Todd Haynes. Le perso de Winslet semble échappé de The Hours, mais sans le traitement d'un Daldry ou d'un David Hare.

Le meilleur exemple, très symptomatique, c'est cette fin. Je trouve qu'il y a quelque chose d'absolument sublime, une vraie fin de grand film, avec cette séquence où



Quelque chose de tragique, d'acerbe, qui aurait fait une fin sublime. Ben Mendes, il faut absolument qu'il



Mais tu le comprends sans ça. Pas besoin d'avoir deux scènes en plus encore derrière. C'est dommage car il y a de bien belles qualités aussi. Belle mise en scène, belle photo, et un personnage en or massif pour Kate Winslet (celui de DiCaprio est à mon sens moins intéressant, l'impulsion vient d'elle, c'est elle qui refuse les règles, lui est plus conventionnel dans un film qui l'est déjà).

Je suis pas très fan des scènes d'hystérie, comme l'indique Janet, ça me rappelle un peu Virginia Woolf. Elizabeth Taylor et Richard Burton ont beau être géniaux, je trouve qu'il y a une lourdeur un peu artificielle dans leurs face-à-face. C'est un peu ça ici, surtout le dernier, où je ne peux m'empêcher de voir clignoter, en bas de l'écran, un bonhomme doré.

J'adore, en revanche, ces moments muets, ceux qu'April réclame, ce plan sur elle près de l'arbre, ce matin où tu sens qu'elle joue la comédie, je trouve que le film en dit tellement plus en en disant tellement moins. Il y parvient parfois, mais pas tout le temps.

4/6

Je serais curieux d'entendre une partition de Thomas Newman qui ne soit pas tout le temps la même, sinon, comme ça, pour voir. Au contraire d'un Glass qui, d'un The Hours à Chronique d'un scandale, reste dans la même couleur mais donne pourtant une teinte complètement différentes à ces deux films.

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Doll, it's a heartbreaking affair

je vois ce que toi et Freak vous voulez dire, mais moi ce que j'aime bien dans la présence de ce perso c'est que quand même, la seule personne qui speaks the truth, c'est ce qu'on nomme banalement un "fou", je trouve que ça en dit long justement...

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Janet

Les grandioses retrouvailles de Leonardo di Caprio et Kate Winslet, qui feraient pardonner à elles seuls les petites maladresses de ce film peut-être académique mais malgré tout très élégant et très limpide. C'est juste du bonheur de revoir ce couple... Sans oublier Deakins et Shannon en super-bonus de luxe.

5/6

Et le titre français est encore plus CON que je pensais.

Je comprends ce que tu veux dire mais je trouve que ça en dit trop long tout le temps en fait. Du trop long de persos-notes d'intention.

Ou alors faut jouer vraiment la carte de la fable mais c'est pas vraiment le but visé à mon sens...

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Doll, it's a heartbreaking affair

Je pense que c'est beaucoup plus pour accentuer la cruauté de la situation, plutôt qu'une explication de non-dit. Mais je vous comprends, ça fait un peu stabilo.

Puis ce Shannon est décidément génial, donc ça m'a pas trop gêné.

0,5/6 pour Michael Shannon, j'adore de plus en plus cet acteur.

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jerichozadification des avis de tba...

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Tu sais que j'aime pas écrire sur les films que j'ai détesté, j'y prends aucun plaisir.

Mais si tu veux vraiment que je développe, si c'est demandé avec amour, je peux le faire.

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Ca donne juste envie de baffer.

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Vous ajoutez à ça, le bruit et l'odeur...

LOL le culot ultime.

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