Forum de FilmDeCulte

Enceinte, Nathalie Ravenna quitte le domicile conjugal pour prendre du recul vis à vis de son mari et de sa grossesse qu’elle a des difficultés à assumer. En chemin, elle fait la connaissance de Killer, un ancien champion de football qu’un accident a rendu simple d’esprit, et elle décide de lui venir en aide.

A ma grande surprise, j'ai été, dans un premier temps, plutôt charmé par ce road movie où une femme en fuite traverse les marges de l'Amérique (autoroute, motel, station-service, un zoo de fortune, un camp de caravanes) pour se trouver, sympathisant et développant une improbable relation avec un James Caan à contre-emploi en simplet qu'elle a pris en stop.
Pendant plus d'une heure, il est impossible de savoir où va le film mais Coppola a l'intelligence de ne pas traiter cette errance avec l'inintérêt que pourrait provoquer l'aimlessness du personnage. Au contraire, le film est plutôt léger et le déroulé paraît organique, le rapport naturel. A ce titre, la scène du motel est assez exemplaire dans l'écriture, comment on passe d'un ton joueur et vaguement sexy à quelque chose de plus troublant, à la fois touchant et dérangeant. Le portrait de la protagoniste est sans fard et ces "gens de la pluie", un peu paumés mais pas méchants, composent de vrais bons personnages.

Outre l'originalité de l'écriture, la mise en scène aussi m'est apparue comme fraîche et enfin assurée au bout de quatre films, qu'il s'agisse des gros plans qui enferment l'héroïne dans sa cabine téléphonique avec le son de sa voix au combiné alors qu'elle est dans le champ ou bien des mouvements de caméra qui passent du large au serré et se déplacent sans nécessairement être motivés.

Malheureusement, le récit devient vite répétitif (j'abandonne Killer, je le récupère, je l'abandonne, je le récupère) et bien que ce soit là pour servir le propos et la caractérisation de ce personnage indécis, elle devient tout de même un peu fatigante pour ne pas dire antipathique. Le dernier tiers, à partir de l'arrivée de Robert Duvall, m'a perdu, et la fin, très sincèrement, force de ouf dans la démonstration, l'écriture se faisant soudainement très grossière alors qu'elle avait été organique pendant la majeure partie du film.

Dommage.

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