Forum de FilmDeCulte

Je voulais le voir depuis les cours de cinéma de monsieur V., qui nous en parlait avec amour. Puis il y a la réputation du film de couple marquant (j'aime bien les films de couple). Et puis il y avait l'autre collaboration Frederic Raphael-Stanley, un autre Stan expatrié en Angleterre, qui est littéralement un de mes films préférés.

La musique de Mancini qui passe très très bien et les lieux, cet atmosphère extérieur, ces chambres d'hôtel, la pluie, la piscine... tout ça a quelque chose qui envoute, qui laisse défiler l'histoire comme elle est, doucement, avec beaucoup de mélancolie.

Impossible de ne pas parler des acteurs, Hepburn en retenue et Finney qui bouffe l'écran avec une folie-amertume qui passe par son regard, qui change, ou pas justement. L'alchimie crée entre les acteurs par le réalisateur est d'autant plus forte que le film, par sa structure ne se contente pas de changer les cheveux d'Hepburn, mais veux installer chez le spectateur un malaise, où les moments de joie et ceux d'ennuie et ceux de haine ne sont jamais que le même chemin, celui d'une vie (bon, j'écris ça sur le ressenti, désolé si le style part en couille).

Il y a des fautes de gout. La visite de Chantilly en acceléré ne passe pas, comme certains moments de fantaisie qui sont un peu trop à l'Ouest.

Parfois maladroit, souvent touchant, drôle, parfois même "parlant"...

5/6

Ah ouais, carrément "parlant", même ! Ca me parle même tellement que je sais pas en parler... Enfin bon, j'adore !
Faut dire que j'ai toujours eu un faible pour la Audrey de cette époque... Et puis Finney aussi était à son apogée.
Et comme Donen et Mancini ne sont pas en reste, c'est la grande classe.

j'adoooooore !!

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Sans problème l'un des 20 ou 30 meilleurs films de tous les temps... Ah ben oui.

J'aurais encore plus aimé si le film était parfois moins lisse, moins englué dans le Mancini, plus rugueux-moins champagne (sans demander Gertrud à Donen) même si ça demeure évidemment assez amer.

Mais en l'état ça reste très bon, grâce au regard de Frédéric Raphael, la façon dont le film se joue très habilement de la temporalité, la complicité Hepburn/Finney, ce dernier ayant droit au vrai rôle en or de l'affaire.

4-5/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

c'est ça qui est bon, ce cote doux-amer, des sentiments assez profonds et parfois tristes exprimés sous un vernis ravissant. je suis friand de ce genre de cinéma, Diamants sur canapé, Ariane... j'adore Audrey faut dire aussi.
a part les passages en accéléré, j'avais adoré celui-ci.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

Je trouve que ce côté ravissant laisse parfois certaines choses un peu en surface. Ca reste du détail cela dit.

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Doll, it's a heartbreaking affair

C'est vraiment très chouette.
J'aime comment la corruption s'insinue de façon douçâtre au fur et à mesure que la chronologie avance, et ce dans chaque élément du cadre : la relation Hepburn/Finney, bien sûr, mais aussi les habits et les voitures de plus en plus tape-à-l'oeil, l'embourgoisement progressif, et les plages méditerranéennes peu à peu écrasées par le tourisme de masse et la construction immobilière débridée.

Donen parvient aussi à faire de son montage super-cut non pas un simple gimmick dans l'air du temps, mais une vraie idée de réalisation, qui lui permet de sauter entre les époques avec plein de cuts inventifs et sexys, qui donnent une unité à cette narration qui jongle entre cinq différentes époques.

Et puis je m'en voudrais d'oublier la virtuosité avec laquelle les scènes de joie se mélangent à l'amertume, sans que jamais l'une ne contamine l'autre : ça donne à voir quelque chose de très émouvant, jamais neutre, toujours à fleur de peau.
On regrettera quand même que le film soit souvent trop écrit, que Finney ne la ferme jamais, et qu'il fasse sans doute un petit quart d'heure de trop.

Mais dans l'ensemble j'aime beaucoup, une jolie pépite.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Très chouette ce Voyage à deux où il est question d’un couple anglais, en vacance sur le continent, qui traverse la France en voiture et dont le point d’arrivée, au vu de leurs rapports peu chaleureux, pourrait bien être la fin de leur union.

L’argument m’a fait penser au Voyage en Italie *, à ceci près que dans le Donen, on ne se contente pas de voyager sur la route, on vagabonde également dans le temps, le film jonglant avec pas moins de 5 strates temporelles. Et vu que les lieux par lesquels le couple passe sont souvent les mêmes, le tout a un petit côté « éternel retour », cocasse et légèrement angoissant à la fois.

De façon générale, le film est très drôle, jouant sur tous les registres de la comédie y compris le burlesque le plus échevelé qui lorgne du côté de Blake Edwards (cf. la voiture en feu qui finit avec ses occupants dans un bain de mousse n’est pas sans rappeler le bain final de The Party). Mais le plus réussi en la matière reste pour moi cette description féroce par Donen et son scénariste de leurs compatriotes américains à travers le portrait d’une famille sur laquelle une petite fille règne en despote. Désopilant.

Seul regret à propos du film : que le personnage féminin Joanna ne prenne jamais son envol, au sens figuré j’entends car on la voit un moment voler en planeur avec son amant. Elle a beau traiter son mari de « bastard » et le trouver « bad-tempered, disorganized, conceited »**, il suffira qu’il l’amuse ou qu’il lui dise « je t’aime » pour qu’à chaque fois elle revienne au bercail. Comme portrait de femme « libérée », on a vu mieux.

Petite anecdote amusante glanée sur IMDB : Steven Spielberg aurait déclaré que lorsqu'il était plus jeune, il utilisait ce film (ainsi que Un gars qui s'appelle Joe) comme un "test décisif" pour déterminer s'il devait continuer à sortir avec une fille. Si la fille n'aimait pas le film, il ne l'invitait plus. On pourrait lancer un sondage comme ça : aviez/avez vous aussi un film « test décisif » ?

*Le film se termine au moment où le couple passe la frontière italienne : clin d’œil au film de Rossellini ?
** et c’est vrai que, comme dit Castorp plus haut, on a souvent envie de lui fermer son clapet à ce rustre.