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Mais c'est quoi ce procès d'intention ?
Tout ce que je dis, c'est que le Donen est à l'image de la période, et je ne dis pas qu'il s'agit d'une qualité ni d'un défaut : il est simplement le reflet d'un pays qui commence doucement à se libérer et à rejeter certains préétablis. Et comme c'est un film très mainstream, je trouve ça très intéressant.

Quand à tes histoires de machins libidineux, tu fumes de la colle : Sérénade à trois est un de mes films préférés de l'histoire du cinéma. Tout ce que je te dis, pour la 1000ème fois, PUTAIN, c'est que l'Hollywood pré-code n'est pas à l'image de la société dans laquelle il existe, qui est encore extrêmement conservatrice.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Aucun procès d’intention, j’essayais de comprendre cette qualité que tu trouvais à ce film. Qualité pour le coup que je trouve assez mineur, en tout cas pas suffisante pour qu’un jour je sois tenté de lui redonner sa chance

Non, les principales qualités du film, ce sont ses chorégraphies, ses chansons, et son énergie (et son superbe montage, comme toujours chez Donen).
Sinon, j'écris :
"C'est vraiment fascinant de comparer cette Amérique au sortir de la guerre, qui se raconte pleine d'espoir et d'enthousiasme adolescent, qui commence à se libérer sexuellement, et celle d'aujourd'hui, cynique est désespérée. "

C'est juste le sujet du film, quoi : l'optimisme de l'après-guerre. C'est pas une qualité, ni un défaut.
Mais retente pas, c'est pas la peine.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

C'est peut-être la première fois que les scènes ENTRE les chansons me sont plus agréables que les séquences chantées.

Non pas que le scénario soit particulièrement brillant (l'histoire se limite encore une fois de plus à "est-ce qu'on va pécho?") mais la bonne humeur constante, la jovialité de l'ensemble, l'euphorie de ces trois mecs largués dans New York est communicative et la caractérisation des personnages féminins, qui draguent ouvertement, assument leur sexualité, comme un non-événement (pas de "oh c'est une fille de petite vertu" ou à l'inverse "regardez comme je m'émancipe") a quelque chose de frais, même si on n'est loin du cynisme d'une représentation similaire dans les musicals plus vieux de 15 ans genre Chercheuses d'or.

Et en effet, les chansons ne me mettent pas par terre. "New York New York" est sympa parce qu'elle illustre bien cette vivacité heureuse évoquée plus haut mais je retiens finalement davantage les deux numéros dansés que les numéros chantés et ce pour une bonne raison : ce sont les deux séquences où la caméra ne se place pas immobile face à une "scène". J'avais déjà cette réserve à propos de Chantons sous la pluie :


Ici, je ne crois même pas avoir vu de mouvements de caméra intéressants en dehors des deux séquences de "ballet". Ce qui est étrange car ce sont deux séquences qui assument justement l'artifice et prennent place sur une scène de théâtre ou un décor présenté comme tel car il s'agit de deux projections mentales du personnage de Gene Kelly.
J'aime beaucoup l'idée derrière la première, que la meuf ne chante justement pas car ce n'est pas une scène où elle s'exprime mais une vision du protagoniste masculin qui s'imagine qui elle est à partir de la description faite d'elle sur l'affiche Miss Turnstiles.
Pareillement, c'est le caractère illusoire de la seconde, accentué par la nature méta de la séquence (Kelly revoyant sa journée par le prisme d'une comédie musicale, ou plutôt d'un ballet parce qu'à la base, c'est un ballet de Bernstein qui fut adapté en musical sur scène et ce dernier fut adapté en film) qui lui donne une profondeur douce amère intéressante.
Et comme dit plus haut, ce sont les deux seules scènes où la caméra ose tourner autour des comédiens/danseurs et ça paraît du coup beaucoup plus vivant et réel que les numéros chantés censés se situer non pas dans la tête de Kelly mais dans le monde réel. Mais ceux-là demeure tristement figés... Chez Minnelli, même quand la caméra ne bouge pas, le cadre est autrement plus intéressant.

D'ailleurs, Un Américain à Paris est le prochain sur ma liste. Hâte de voir Kelly, dont je me lasse pas, chez Minnelli.

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Les chansons sont moyennes niveau mélodies, mais je les trouve excellemment écrites, et c'est un point fort du film.



J'ai beau avoir beaucoup apprécié ce Donen, Un Américain à Paris, c'est quand même beaucoup mieux. Avec un final hallucinant, d'une beauté plastique à tomber par terre. Tu vas kiffer.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

un riche topic qui traverse les décennies !

et effectivement ce n'est pas le haut du panier.

c'est vraiment le cliché de la comédie musicale que de dire que c'est une petite bulle hors du temps et de la réalité, l'aspect feel good machin et la force du film est que ça colle fondamentalement à l'histoire, celle de 3 marins à la sortie de la guerre qui ont une journée de perm' et veulent donc profiter de cette parenthèse enchantée pour... ken, principalement, hein, mais enfin sinon sortir, boire, danser, visiter, profiter des belles choses. et effectivement, on a un shot d'un état d'esprit collectif de la sortie de la guerre, la vie est merveilleuse n'est il pas ?, c'est aussi marrant de voir comment l'amérique se voyait que d'imaginer le pouvoir de fascination qu'elle a pu avoir - les mecs sont venus sauver notre pays et 5 ans plus tard c'est cette image là qu'ils renvoyaient. incr.

alors du coup tout le monde est beau, joyeux, rien n'a d'importance, c'est sympathique. je suis vraiment toujours émerveillé devant le charme de l'époque, les couleurs, les visages, les cadres, tout, j'adore m'y lover, ce ton, cet univers, j'adore, y être avec eux pendant 1h30 est toujours un plaisir, c'est incroyable le cinéma. il y a aussi plusieurs choses qui sont visuellement vraiment splendides.

mais bon ça reste quand même effroyablement léger, pour ne pas dire : rien, cette histoire pretexte, ces scènes-sketchs très très inégales - et ça peut descendre très bas mais ne monte jamais très haut... et non seulement les chansons (de leonard bernstein) ne sont pas folles, mais il n'y en a pas beaucoup - j'ai l'impression que la bo du musical en a le triple, dont des trucs relativement populaires.

la restauration était belle et c'était sympa à voir au ciné, je rajouterai 2 ou 3 titres à ma playlist comédies musicales, et je suis content d'écrire un petit truc dessus parce que je serai rigoureusement infoutu de me souvenir de quoi que ce soit dans 3 mois.

le meilleur numéro musical à mon gout :
https://www.youtube.com/watch?v=xIIialLFIaM