Forum de FilmDeCulte

Le laitier d'un petit village du sud de l'Ukraine a bien du mal a marier ses cinq filles qui veulent en matière de mariage n'en faire qu'a leur tête. Chef d'une famille juive, Tevye doit en plus faire face aux pogroms de plus en plus violents.

Hey encore un musical où le seul but des protagonistes féminins est de se marier...

Bon, pour être tout à fait honnête, le protagoniste est davantage leur père et si la question du mariage est au coeur de l'intrigue, c'est pour mieux remettre en question le carcan de la "tradition" qui donne justement son nom à la première, et drôle, chanson du film. Cette dernière a tôt fait de nous plonger dans ce microcosme si typique - le studio avait peur que le film soit "trop juif" pour le grand public et c'est clairement une immersion sans tampon - et, en vrai, assez attachant, malgré la grosseur du trait. Quand les paroles revendiquent aussi ouvertement les conventions patriarcales, tu te doutes que la suite du récit va venir les remettre en question. D'ailleurs, je me demandais : de quand date ce trope en fiction, le coup de la fille (princesse ou non) qui doit faire accepter à son père qu'elle ne veut pas épouser celui que les codes lui imposent d'épouser?

Ainsi la première moitié du film expose-t-elle ce petit monde, son fonctionnement, ses habitants (Paul Michael Glaser en professeur errant révolutionnaire!) et la découverte se fait plutôt entraînante, Jewison reproduisant (j'imagine) la narration de la version scénique (Tevye s'adresse à la caméra) tout en apportant un Scope indéniable (tournés à moitié en décors naturels en Yougoslavie et en studios à Shepperton et Pinewood).
Il y a pas mal d'humour dans la caractérisation des personnages, notamment ce patriarche désargenté qui invective régulièrement Yahveh, et quand arrive l'inévitable mariage juif, t'as envie de porter le marié sur sa chaise toi aussi.

Par contre, je trouve que la deuxième trame du film, concernant la persécution du peuple juif par la Russie tsariste, s'articule moins bien avec la première et demeure trop superficielle pour s'avérer réellement intéressante. Et malheureusement, ce fil narratif occupe la majeure partie de la deuxième moitié du film et si elle informe inévitablement l'intrigue principale (aka la particularité des deux autres prétendants aux filles de Tevye), elle débouche sur une conclusion à l'effet un peu flétri. Ou alors était-ce peut-être moi qui n'en avait plus rien à foutre au bout de 179 MINUTES.

Je retiens tout de même quelques chansons, "Tradition" donc ainsi que l'inévitable "If I Were a Rich Man" mais surtout la très belle "Sunrise, Sunset".

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T'inquiète, ils feront un remake où leur but sera d'arriver au pouvoir.

(je crois pas être arrivé au bout de ce truc imbouffable, mais ça fait longtemps)

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Huhuhu...blague à part, un remake est prévu par le metteur en scène de Hamilton et le scénariste de tick, tick...boom!

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