Forum de FilmDeCulte

aka Double mise aka Sydney



John has lost all his money. He sits outside a diner in the desert when Sydney happens along, buys him coffee, then takes him to Reno and shows him how to get a free room without losing much money. Under Sydney's fatherly tutelage, John becomes a successful small-time professional gambler, and all is well, until he falls for Clementine, a cocktail waitress and sometimes hooker.

J'ai dû découvrir le film en louant le DVD quelque part juste avant ou juste après Punch-Drunk Love et je n'avais gardé strictement aucun souvenir de ce premier long encore relativement méconnu de Paul Thomas Anderson. On est à des kilomètres de ce qu'allait devenir le cinéma de l'auteur, on est même somme toute assez loin de ses deux films suivants, qui marquèrent sa consécration, et pourtant j'y ai retrouvé certaines des qualités et aussi certains des défauts que je pourrais tracer jusqu'à Phantom Thread.

Comme pour ce dernier, je suis globalement séduit par la première moitié, plutôt atypique, comme une longue exposition de près d'une heure qui semble ne pas s'embarrasser de la nécessité d'une "intrigue" à proprement parler et verse plutôt vers le character study '70s. Si on pense à Scorsese, ce n'est pas tant pour les quelques travellings avant rapides sur un personnage ni pour l'espère de version alternative de Casino qui arrivera à mi-film, mais pour la peinture d'un microcosme défait de son glamour, avec une bonne dose d'errance. Plus Mean Streets et Taxi Driver quoi.

La façon qu'a la caméra d'Anderson de s'intéresser au visages de ses comédiens, face caméra avec l'éclairage clair et net de Robert Elswitt, témoigne déjà d'une sensibilité et son écriture parvient à la fois à intriguer sans frustrer dans ce portrait elliptique et cryptique d'un bienfaiteur providentiel.

Cela étant dit, le choix de faire avancer masquée son histoire finit quelque peu par nuire au récit. Lorsque ce dernier effectue un virage à mi-film vers L’Élément Déclencheur que tout autre scénario classique aurait situé à la fin de son premier acte, vers 25 minutes grand max, cela paraît un peu trop arbitraire/artificiel et je décroche un peu. La révélation qui arrive aux deux-tiers donne évidemment une autre couleur à l'ensemble mais demeure sans doute trop tardive pour résonner émotionnellement comme Anderson le souhaite et la mécanique qui s'enclenche avec le personnage de Samuel L. Jackson paraît là aussi un peu trop cliché pour que s'incarne mieux la réflexion sur les aléas de la vie et les paris que fait le protagoniste sur le sort potentiel des autres personnages.

On décèle les récurrences thématiques à venir sur la paternité/filiation, le destin et les losers et la capacité du cinéaste à cerner un sense of place mais l'ensemble apparaît encore relativement inabouti.

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Vu en salles à la Cinémathèque de Lyon, aucun souvenir à part John C.Reilly (je crois) qui a la poche de son jean qui prend feu à cause d'une allumette.

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CroqAnimement votre

Haha littéralement un flashback d'un plan vers le début.

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