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1. Les Temps Modernes
C’est absolument génial, du début à la fin, tout, rien à jeter. Le voir au ciné, c’est une grande expérience de bonheur collectif (c’est con à dire mais ça se ressent).
2. La Règle du jeu
Il faut absolument voir ce film en évacuant le côté « grand classique » parce que c’est vraiment jouissif : corrosif, noir, ironique, continuellement en mouvement, incroyablement moderne au niveau de la structure. Le constat final est glaçant.
3. Vampyr
Du pur formalisme, mais quel talent ! Chaque image regorge d’inventions, comme si on découvrait le cinéma en voyant le film (un peu comme avec Jeanne d’Arc). Et le dernier quart d’heure fait partie des moments les plus intenses du cinéma.
Et je préfère mille fois le Dreyer du début à celui de Gertrud ou Ordet qui a tendance à me faire gravement chier.
4. Les Lumières de la ville
Parfois un chouilla laborieux au niveau gags (quoique ça reste du très très haut niveau), mais c’est absolument bouleversant.
5. Freaks
Il suffit de comparer ce film avec celui d'Herzog, Les Nains aussi ont commencé petit, pour se rendre compte qu’il n’a pas pris une ride. Comme on dit, une « œuvre à part » d’un réalisateur que j’aimerais bien mieux connaître.
6. M le Maudit
Encore un grand classique, mais encore une fois pas un film de patrimoine, truc chiant qu’on se doit d’aimer. Y a une qualité de mise en scène (le début, les raccords sons, les rues désertes, le tribunal) et d’interprétation incroyables pour l’époque. Ainsi qu’une vision singulière de l’individu et de la société, sans aucune concession ou fausse note (à l’inverse de Metropolis, par exemple).
7. La Kermesse héroïque
Je l’ai découvert sans rien connaître du réalisateur, et ça a été une claque. Grosse production, décors et mouvements de caméra impressionnants, mais c’est pas vide, pas un bel exercice de style, le fond ressemble par exemple beaucoup à la Règle du jeu. Et le rapprochement avec l’actualité de l’époque est éloquent.
8. Pépé le Moko
Je pensais détester, et finalement j’ai été pris dans le film, malgré son romantisme limite kitsch et ses aspects un peu puants. L’itinéraire du personnage, l’efficacité dramatique de la réalisation de Duvivier, ça m’a vraiment emporté. J'adore la fin.
9. La Grande Illusion
Souvenir assez lointain d’un beau film humaniste. Mais à revoir.
10. Le Bonheur
A la première vision, j’étais assez déçu, après les louanges de la critique actuelle ou de Marker. En le revoyant, on se rend compte que toutes les images du film restent en tête, que sa douce folie en fait un croisement entre du Chaplin et du Kusturica. Y a des côtés qui m’agacent un peu (la fin est pas tip top, Medvedkine fait parfois du montage Vertovien/Eisensteinien un peu déplacé), mais ce Candide au pays des Soviets est dans l’ensemble franchement réjouissant.
11. La Terre
Le début, l’enterrement, ces cadres assez incroyables qui déréalisent les visages et les décors, la longueur de certains plans, tout ça devait vraiment être nouveau à l’époque. Et ces aspects décalés ici et là (« Je meurs », pissons dans le moteur, etc.) renforcent la poésie sèche du film. Mais dès que c’est un peu trop « bavard » ou « politique », ça sombre.
12. King Kong
Gros film jouissif.
13. Terre sans pain
Le film ne me passionne pas plus que cela, mais ça reste un modèle de documentaire, de réflexion politique par l’image, et qui évite génialement tout pathos et misérabilisme. Après, le qualifier de « grand film surréaliste », je trouve ça un peu abusé.
14. Cœurs brûlés
Plus le film avance, plus on s’imprègne de son rythme très particulier, de sa pesanteur, de la quasi-absence d’intrigues et d’action, jusqu’à un final puissant. Le désert, c’est franchement cinégénique.
15. La Femme du boulanger
Drôle, jamais emmerdant, un chouette divertissement.
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