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La vie de l'anarchiste Sakae Osugi, assassiné par la police en 1923, et ses relations avec trois femmes : Yasuko Hori, sa première épouse, Noé Ito, la seconde, qui mourut avec lui, et Itsuko Masaoka, alias "Mlle K", une militante des droits des femmes qui tenta de l'assassiner dans une maison de thé en 1916.
Parallèlement, deux étudiants d'aujourd'hui cherchent un sens aux théories politiques d'Osugi et à ses idées sur l'amour libre. Les personnages du passé et du présent se rencontrent, s'entrecroisent et dialoguent.

Vous vous souvenez de la femme japonaise que rencontre Antoine Doinel dans "Domicile Conjugal"? Elle lui confiait lors d'un dîner : "Tu vois, si je me suicide avec quelqu'un, j'aimerais beaucoup que ce soit avec toi." Ce qui paraîssait donc incongru dans cette scène se dévoile au grand jour ici, comme si Yoshida explorait jusqu'au bout la bizarrerie de cette drôle de philosophie. La référence n'était sans doute pas anodine...

Eros + Massacre est un manifeste de la nouvelle vague japonaise, violent et poétique, mais surtout complètement radical dans sa démarche ambitieuse qui reste d'une étonnante modernité. Une très complexe structure narrative s'y déroule, où passé et présent s'entremêlent, tout comme la reconstitution historique et sa mise en abîme. La recherche esthétique est assez incroyable, avec des cadrages déroutants. On pense beaucoup à Godard, pour sa liberté de ton, et son exploration de la pensée politique, notamment sur l'anarchisme et la théorie de l'amour libre...
Le film est difficilement abordable (2h45 et encore il ne s'agit que de la version courte), donc il ne devrait intéresser que les nipponphiles... Ca mérite sûrement une seconde vision pour mieux aborder toute sa richesse thématique. Pour être honnête, j'ai été beaucoup plus surpris et décontenancé que vraiment ému, mais ça reste vraiment passionnant.

La bande-annonce pour vous faire une idée :
http://www.allocine.fr/video/player_gen ... &hd=1.html

Pour info, ça sort en DVD collector demain (avec les 2 versions). Carlotta prévoit aussi une intégrale Yoshida en DVD.

Ca me rappelle JP Leaud dans Pour Rire, lorsqu'il croise une infirmière dans un hôpital et lui dit "on ne s'est pas déjà vu ?", et c'est une des actrices de La Maman et la Putain (infirmière aussi dans le film je crois bien).

Cet acteur trimballe la mémoire du cinéma avec lui.

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Pré Carré

Tout pareil. Y a quand même des trucs extrêmement lourds (), d'autres involontairement risibles ()... A côté de ça, c'est clair qu'il y a une utilisation du scope souvent bluffante, une certaine richesse formelle et narrative (mais qui a tendance à larguer et ennuyer plutôt qu'impressionner)... Mais ça se la pète un peu trop.