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La première moitié est une sorte de JEANNE DIELMAN de la vie professionnelle d'une assistante de boîte de prod: les tâches routinières, les rapports distants et business like, la déshumanisation des coulisses du cinéma... On est dans l'anti DIX POUR CENT, on n'est même pas non plus dans la satire à la SWIMMING WITH SHARKS. C'est vraiment le quotidien qui te broie à coups de lumière grise et de mise en scène clinique à la Fincher. Ca saisit bien la dévitalisation de ce monde des boîtes de prod, avec ces photocopieuses qui sortent à la chaîne mille photos d'actrices à la fois toutes différentes et toutes exactement les mêmes, chacune rêvant d'avoir leur chance. Le film montre une réalité certes un peu caricaturée dans sa déshumanisation (les américains sont quand même un chouïa plus friendly que ça, faut pas déconner...) mais loin des clichés usités dans les "films sur le cinéma" (le glamour superficiel, les stars, que sais-je): ici il ne s'agit que de booker des avions, photocopier des plannings, ranger des boîtes de DVD, empêcher des collègues de se faire violer, bref la routine quoi.

Car justement, on capte progressivement qu'on est dans une grosse boîte de prod newyorkaise gérée par un méga-producteur dont on n'entendra jamais le nom (c'est juste "He", "Him"... -- d'ailleurs l'assistante éponyme - parfaite Julia Garner, ni belle, ni moche - n'a pas de prénom non plus). Du coup le roman à clé est (un peu trop) aisément déchiffrable dans sa dénonciation du système qui a permis à un Harvey Weinstein de prospérer en toute impunité.

Le film est un peu programmatique aussi bien dans son déroulé stoïque que dans son aspect parfois surligné et démonstratif, mais au final il dégage une entièreté et une cohérence qui le rend fort.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

La bande-annonce etait montée comme un thriller mais le film est en réalité un court métrage étiré chroniquant sans surprise les coulisses d'une boîte de prod avec un Rudin/Weinstein-like invisible à l'oppression omniprésente. Plus froid que tendu, actuel mais vain.

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