Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 22 Nov 2024, 19:44

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 7 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 09 Mar 2007, 21:32 
Hors ligne
Matou miteux
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 05 Juil 2005, 13:48
Messages: 12933
Localisation: From a little shell, at the bottom of the sea
Et oui, le TMG de Gagny fait maintenant Ciné-Club :!:

Image

Mais ça flippe quand même pas mal *si y'a pas assez de monde on annule hein*

Monika, jeune fille éprise de liberté, et Harry, jeune livreur, fuient leur famille et partent vivre sur une île.

Du Bergman jeunes années qui suit un couple de quasi ados dans son utopie de paradis perdu. Alors ça y va dans ses corps alanguis au bord des grands lacs, reflets dorés du soleil dans l'eau, wabadabada brut, sensuel et assez enivrant, avec une figure féminine moderne qui dynamite souvent l'action. Bon comme d'hab chez Ingmar, l'alcool amoureux tourne vite au bad trip et le segment du retour, plus amer, est moins immédiatement séduisant, d'autant que moins fluide au niveau du rythme. Histoire de dire hein. A noter un magnifique plan de Monika en fuite dans les hautes herbes, je t'aurais bien fait une capture mais on n'a pas le matos sous la main là.

4/6

Et amusant de voir comment les affiches américaines font de Monika une vraie evil bitch:

Image

Image

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Nov 2021, 22:21 
Hors ligne
Robot in Disguise
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36698
Localisation: Paris
Je pensais que le film s'appelait juste MONIKA, j'ai donc été d'abord surpris de découvrir son vrai titre suédois ("Sommaren med Monika" même si dans ma version c'était sous-titré un truc style "Monika et le désir" :shock: ). Bref tout ça pour dire que le titre original replace notre point de vue là où il doit être: aux côtés de Harry, ce mec lambda et gentillet, sorte de mini-Jean Marais suédois, qui s'éprend de Monika. Monika devient l'objet de notre attention mais c'est avec Harry qu'on est, charmés, emportés par Monika, puis circonspects face à elle, légèrement gavés... Un vrai objet de fascination et un personnage traité dans toutes ces facettes. D'ailleurs Monika ne manque pas de nous renvoyer son regard vers la fin au cours d'un regard-caméra "impactant".

Concernant la construction du film, je pensais que ça allait être programmatique (le quotidien assommant, l'évasion vers la nature en mode A L'ABORDAGE !, puis la désillusion du retour à la civilisation). Et s'il y a un peu de ça, Bergman pousse les potards plus loin, faisant de la nouvelle vie conjugale de Harry et Monika un enfer qui va rapidement spiral out of control, une sorte de précipité en 1h33 (alors que d'autres auraient pris 2h20 pour dire la même chose) de comment la vie te broie et les belles jeunes femmes vont toutes se transmuter en mégères.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Nov 2021, 23:29 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Déc 2008, 02:29
Messages: 14010
SPOILERS.

Au risque que tu me trouves un texte de Bergman prouvant le contraire, ce n’est pas DU TOUT comme ça qu’il faut interpréter la fin, à savoir comme une condamnation de la gent féminine. Ce que le film condamne et empêche au contraire, et ce pour mieux nous inciter à l’auto-critique, c’est notre empressement à vouloir juger le personnage de Monika dont la liberté s’avère irréductible. Elle ne devient pas une mégère, elle reste ce qu’elle a toujours été, une femme libre. C’est bien ce que dit le regard-caméra à nos yeux de spectateurs conformistes : « Osez me juger ! » Et il le dit en 1952. En revanche je t’accorde que le constat sur la vie de couple est assez défaitiste, mais ça tient plus au fait qu’ils sont trop jeunes pour les responsabilités et que leur vie insulaire restera un paradis perdu, illusoire aussi.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Nov 2021, 23:33 
Hors ligne
Robot in Disguise
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36698
Localisation: Paris
Déjà-vu a écrit:
SPOILERS.

Au risque que tu me trouves un texte de Bergman prouvant le contraire, ce n’est pas DU TOUT comme ça qu’il faut interpréter la fin, à savoir comme une condamnation de la gent féminine. Ce que le film condamne et empêche au contraire, et ce pour mieux nous inciter à l’auto-critique, c’est notre empressement à vouloir juger le personnage de Monika dont la liberté s’avère irréductible. Elle ne devient pas une mégère, elle reste ce qu’elle a toujours été, une femme libre. C’est bien ce que dit le regard-caméra à nos yeux de spectateurs conformistes : « Osez me juger ! » Et il le dit en 1952. En revanche je t’accorde que le constat sur la vie de couple est assez défaitiste, mais ça tient plus au fait qu’ils sont trop jeunes pour les responsabilités et que leur vie insulaire restera un paradis perdu, illusoire aussi.
Je n'y ai point vu un constat sur la gent féminine dans son ensemble, juste une désillusion express du point de vue de Harry entre la Monika du début (certes déjà butor) et la version mégérifiée de la fin.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Nov 2021, 23:35 
Hors ligne
Vaut mieux l'avoir en journal
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 22922
Localisation: Paris
A noter qu’il me semble qu’on avait discuté de ce regard caméra dans le topic consacré aux… Parapluies de Cherbourg.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Nov 2021, 23:59 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5844
Le film ne raconte qu’un amour de jeunesse, qui ne dure qu’un été et il ne faut pas l’interpréter pour plus que ça pour ce qui concerne le film en lui-même. Remis dans le contexte, les cinéphiles le découvraient sans doute avec 10 ans de retard et Monika était sans doute comme la Bardot de Dieu créa la femme, tentatrice et émancipatrice à la fois, une femme fatale de la vie quotidienne, selon un point de vue toujours éminemment masculin.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 22 Nov 2021, 00:19 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 6394
Pour moi le film forme un dyptique étrange avec Au Travers du Miroir, comme si c'était deux versions de la même femme (deux destins opposés mais pareillement incompris par les hommes), et en effet l'immoralisme apparent de Monika est une question de resistance et de survie, de fidélité au réel. Mais c'est vrai qu'il ne semble alors pas y avoir de moyen terme entre l'inceste et l'infidélité.

_________________
Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 7 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. L'Attente des femmes (Ingmar Bergman - 1952)

Blissfully

3

1633

10 Juil 2006, 22:27

Jericho Cane Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Silence (Ingmar Bergman - 1963)

Blissfully

10

2339

14 Aoû 2020, 10:04

Art Core Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Communiants (Ingmar Bergman - 1962)

Blissfully

5

1852

06 Aoû 2020, 09:10

Art Core Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Source (Ingmar Bergman, 1959)

BuzzMeeks

7

2148

10 Oct 2022, 22:58

Baptiste Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. L'Œil du diable (Ingmar Bergman - 1960)

Blissfully

1

1582

08 Aoû 2007, 22:49

Jericho Cane Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Saraband (Ingmar Bergman - 2004)

Art Core

3

1501

15 Fév 2008, 13:44

Tonton Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Honte (Ingmar Bergman - 1968)

Blissfully

2

1797

21 Sep 2006, 00:00

Jack Griffin Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Rite (Ingmar Bergman - 1969)

DPSR

3

1779

28 Mai 2009, 10:40

Qui-Gon Jinn Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Visage (Ingmar Bergman - 1958)

Tom

8

1865

12 Avr 2011, 02:54

David Swinton Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Persona (Ingmar Bergman, 1966)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3, 4 ]

Mr Chow

47

6372

24 Oct 2021, 21:10

Qui-Gon Jinn Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 34 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web