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MessagePosté: 06 Aoû 2006, 01:17 
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Matou miteux
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Dans son genre, un titre qui claque aussi

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Anna, Ester et Joan font halte dans un hotel de luxe desuet et desert au cours d'un voyage, dans un pays desole et en guerre dont ils ne comprennent pas la langue. La solitude devoile leurs problemes affectifs.

Comme un petit labo au Persona à venir, parce que les liens entre les deux sont assez facilement visibles, dont le coeur - la confrontation et la tension entre les deux personnages féminin. Notamment une rage sexuelle rentrée, de laquelle déborde quelques séquences assez sensuelles (généralement la façon de filmer Gunnel Lindblom - nom ô combien bandant, ou la séquence du cinéma par exemple). Une tension qui vient aussi de l'étrangeté de certaines scènes, principalement via le regard du gamin, comme toutes les (très belles) séquences où il déambule dans l'hôtel façon Shining. Le film me transperce pas émotionnellement mais point de vue mise en scène, c'est un festin total.

5/6

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MessagePosté: 06 Aoû 2006, 20:27 
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Schtroumpf sodomite
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C'est dans celui-ci qu'une femme se masturbe dans son lit, non ? J'ai le souvenir de ne pas avoir accroché plus que ça, malgré la superbe mise en scène...


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MessagePosté: 07 Aoû 2006, 21:35 
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Matou miteux
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Localisation: From a little shell, at the bottom of the sea
Tetsuo a écrit:
C'est dans celui-ci qu'une femme se masturbe dans son lit, non ?


Yep yep.

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MessagePosté: 05 Déc 2019, 23:36 
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Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
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Forcément la classe suinte dans chaque cadre mais pour une fois je dois dire que je suis un peu circonspect, je vois pas trop où il veut en venir. L'étrangeté de l'ensemble maintient le film en éveil, malgré tout je dois dire que je me suis un peu ennuyé. Ou peut-être plutôt désintéressé de ce qui est raconté.


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MessagePosté: 07 Déc 2019, 12:51 
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Un des premiers Bergman que j'ai vus (l'occasion aussi d'un commentaire fameux de Jean-Louis Bory au Masque à la Plume face à Charensol qui avait sur le film le même regard que le forum - finalement ce forum est très charensolien dans son approche du cinéma).
Je ne pense pas que se demander "Ou veut-il en venir ?" "que veut-il raconter ?" permette de le comprendre.
Avec le recul il apparaît un film-carrefour entre plusieurs déterminations de son oeuvre : la veine nordique, à la fois oedipienne et mythologique de "la Source" et la dystopie politique de "la Honte" (plus morale, et en même temps centrée sur le couple plus que sur la filiation), le point de vue sur la contre-société féminine de "Cris et Chuchotements", et d'aures encore....
Le film est aussi marqué par la peur du nucléaire qui était caractéristique de l'époque (un peu analogue à celle du terrorisme voire du "grand remplacement" actuellement - les immigrés sont les Russes dhier) - en cela le film est à la fois sans ancrage concret au plan de la fiction mais très sociologique dans son inspiration (finalement la sexualité avec la fameuse scène de Thulin a ici la même valeur qu'un ancrage national et une appartenance à uen classe sociologique, elle les absorbe et les résume) . C'est un type de cinéma qui a un peu disparu (mais qui se retrouve dans La Femme des Sables de la même époque et les Tarkovsky des années 80.

Quand on voit le début du film avec le train et les chars, on ne peut s'empêcher de souvenir qu'adolescent, Bergman a visité en touriste fasciné l'Allemagne hitlerienne et assisté au meeting de Nuremberg, il projette peut-être la même situation dans la Guerre Froide, avec des transpositions (la voyageur est non plss soi-même, un adolescent, mais l'autre : une feme adulte et en crise, incrédule et sceptique face au monde, mais sans l'avoir recherché, l'affontement n'est plus entre gauche et droite mais a-politisme et idéologie ).
Bergman a peut-être l'idée que si elle survient, l'apolcalypse ne sera pas forcément un récit (ce qu'elle est dans la Source, le Septième Sceau voire au plan individuel dans le Miroir, ce qu'elle redevient dans la Honte quand le couple ici neutralisé réapparait, d'où l'affrontement sexuel et fratricide au sein de l'effondrement), mais une situation (ce qu'il film avec effroi, alors que d'autres y verraient une opportunité de subversion et de recommencement). Le caractère politique et collectif de cette apocalypse est dans "la Silence" la morbidité habituelle dans d'autres parties du cinéma de Bergman à laquelle on a soustrait à la fois la folie et son nom.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
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MessagePosté: 09 Aoû 2020, 22:27 
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Vieux-Gontrand s'est surpassé dans le genre message imbitable juste au-dessus et je viens pourtant de voir le film. On croit comprendre ce qu'il veut dire l'espace d'un paragraphe et puis boum! il repart dans une autre référence sibylline que seul lui peut comprendre... bref un monologue.

Je disais à Art Core l'autre fois que Les Communiants c'était bien mais pas au niveau, pour moi, des plus puissants films de Bergman, eh bien on y est ici. Le film commence doucement même si la beauté plastique est tout de suite fascinante, cette manière toujours sévère mais aussi aérée de filmer les visages, les mains, les gestes...

Et puis on s'installe dans le duel entre les deux soeurs et on se dit que ça va être une boucherie dans une scène-clé où les répliques fuseront, comme beaucoup de films du réalisateur. Mais non, le climax a lieu sans trop de mots échangés. Il finit par un plan absolument incroyable où la soeur que l'on pensait dominatrice finit comme enchaînée au lit - et au pouvoir masculin ici très littéral. Tandis que l'aînée est frustrée sexuellement, certes, mais a une riche vie intérieure et professionnelle. Et comme souvent chez Bergman, apparaissent les liens de dépendance/repoussoir entre deux êtres qui se sont construits l'un par rapport à l'autre.

Au milieu du champ de bataille, l'errance magnifique d'un gamin qui n'a rien demandé et dont la seule porte de sortie semble être ce monde du théâtre que les sept nains lui font entrevoir...


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MessagePosté: 10 Aoû 2020, 08:04 
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Faut absolument que je le voie, j'espère qu'il est encore sur MUBI.

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MessagePosté: 10 Aoû 2020, 09:21 
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Jusqu'à ce soir! Ca vaut le coup.


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MessagePosté: 10 Aoû 2020, 09:30 
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Mubi je comprends plus rien. Tu as les films qui sont dispos 30 jours et à côté tu as maintenant une librairie plein de films, du coup je sais pas si les films qui sont plus dispos, passent dans la librairie. C'est pas du tout clair.

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MessagePosté: 10 Aoû 2020, 10:03 
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Ca provient d'une différence dans les droits mais oui ça altère un peu la simplicité initiale. Honnêtement je vais jamais voir leur bibliothèque de films, j'ai toujours 3-4 films à voir parmi la sélection tournante.


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MessagePosté: 14 Aoû 2020, 10:04 
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Trouvé le film absolument sublime, la photo de Nyqvist est à tomber et toute l'étrangeté de la situation est géniale, surtout dans cette première partie qui m'a rappelé le roman Epépé où un homme atterrit dans un pays qu'il ne reconnaît pas et dont il ne parle pas la langue.
Après malheureusement comme pas mal d'avis exprimés plus haut, emotionnellement je suis resté assez en dehors, il y a quelque chose d'un peu trop théâtral dans le dispositif je trouve même si cette relation entre deux sœurs (où plane d'évidentes effluves lesbiennes) tape là où ça fait mal avec la cruauté chère à Bergman. Sinon en effet impressionnant à quel point le film annonce à la fois Personna et Cris et chuchotements (le rapport à la maladie).

J'ai pour ma parr préféré Les communiants qui m'a vraiment secoué mais ça reste un film assez unique et, encore une fois, d'une splendeur rare (rien que cette longue ouverture muette dans le train c'est une merveille).

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