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MessagePosté: 09 Mar 2007, 21:32 
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Matou miteux
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Et oui, le TMG de Gagny fait maintenant Ciné-Club :!:

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Mais ça flippe quand même pas mal *si y'a pas assez de monde on annule hein*

Monika, jeune fille éprise de liberté, et Harry, jeune livreur, fuient leur famille et partent vivre sur une île.

Du Bergman jeunes années qui suit un couple de quasi ados dans son utopie de paradis perdu. Alors ça y va dans ses corps alanguis au bord des grands lacs, reflets dorés du soleil dans l'eau, wabadabada brut, sensuel et assez enivrant, avec une figure féminine moderne qui dynamite souvent l'action. Bon comme d'hab chez Ingmar, l'alcool amoureux tourne vite au bad trip et le segment du retour, plus amer, est moins immédiatement séduisant, d'autant que moins fluide au niveau du rythme. Histoire de dire hein. A noter un magnifique plan de Monika en fuite dans les hautes herbes, je t'aurais bien fait une capture mais on n'a pas le matos sous la main là.

4/6

Et amusant de voir comment les affiches américaines font de Monika une vraie evil bitch:

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Doll, it's a heartbreaking affair


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MessagePosté: 21 Nov 2021, 22:21 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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Je pensais que le film s'appelait juste MONIKA, j'ai donc été d'abord surpris de découvrir son vrai titre suédois ("Sommaren med Monika" même si dans ma version c'était sous-titré un truc style "Monika et le désir" :shock: ). Bref tout ça pour dire que le titre original replace notre point de vue là où il doit être: aux côtés de Harry, ce mec lambda et gentillet, sorte de mini-Jean Marais suédois, qui s'éprend de Monika. Monika devient l'objet de notre attention mais c'est avec Harry qu'on est, charmés, emportés par Monika, puis circonspects face à elle, légèrement gavés... Un vrai objet de fascination et un personnage traité dans toutes ces facettes. D'ailleurs Monika ne manque pas de nous renvoyer son regard vers la fin au cours d'un regard-caméra "impactant".

Concernant la construction du film, je pensais que ça allait être programmatique (le quotidien assommant, l'évasion vers la nature en mode A L'ABORDAGE !, puis la désillusion du retour à la civilisation). Et s'il y a un peu de ça, Bergman pousse les potards plus loin, faisant de la nouvelle vie conjugale de Harry et Monika un enfer qui va rapidement spiral out of control, une sorte de précipité en 1h33 (alors que d'autres auraient pris 2h20 pour dire la même chose) de comment la vie te broie et les belles jeunes femmes vont toutes se transmuter en mégères.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 21 Nov 2021, 23:29 
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SPOILERS.

Au risque que tu me trouves un texte de Bergman prouvant le contraire, ce n’est pas DU TOUT comme ça qu’il faut interpréter la fin, à savoir comme une condamnation de la gent féminine. Ce que le film condamne et empêche au contraire, et ce pour mieux nous inciter à l’auto-critique, c’est notre empressement à vouloir juger le personnage de Monika dont la liberté s’avère irréductible. Elle ne devient pas une mégère, elle reste ce qu’elle a toujours été, une femme libre. C’est bien ce que dit le regard-caméra à nos yeux de spectateurs conformistes : « Osez me juger ! » Et il le dit en 1952. En revanche je t’accorde que le constat sur la vie de couple est assez défaitiste, mais ça tient plus au fait qu’ils sont trop jeunes pour les responsabilités et que leur vie insulaire restera un paradis perdu, illusoire aussi.


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MessagePosté: 21 Nov 2021, 23:33 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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Localisation: Paris
Déjà-vu a écrit:
SPOILERS.

Au risque que tu me trouves un texte de Bergman prouvant le contraire, ce n’est pas DU TOUT comme ça qu’il faut interpréter la fin, à savoir comme une condamnation de la gent féminine. Ce que le film condamne et empêche au contraire, et ce pour mieux nous inciter à l’auto-critique, c’est notre empressement à vouloir juger le personnage de Monika dont la liberté s’avère irréductible. Elle ne devient pas une mégère, elle reste ce qu’elle a toujours été, une femme libre. C’est bien ce que dit le regard-caméra à nos yeux de spectateurs conformistes : « Osez me juger ! » Et il le dit en 1952. En revanche je t’accorde que le constat sur la vie de couple est assez défaitiste, mais ça tient plus au fait qu’ils sont trop jeunes pour les responsabilités et que leur vie insulaire restera un paradis perdu, illusoire aussi.
Je n'y ai point vu un constat sur la gent féminine dans son ensemble, juste une désillusion express du point de vue de Harry entre la Monika du début (certes déjà butor) et la version mégérifiée de la fin.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 21 Nov 2021, 23:35 
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Vaut mieux l'avoir en journal
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Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 22414
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A noter qu’il me semble qu’on avait discuté de ce regard caméra dans le topic consacré aux… Parapluies de Cherbourg.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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MessagePosté: 21 Nov 2021, 23:59 
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Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
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Le film ne raconte qu’un amour de jeunesse, qui ne dure qu’un été et il ne faut pas l’interpréter pour plus que ça pour ce qui concerne le film en lui-même. Remis dans le contexte, les cinéphiles le découvraient sans doute avec 10 ans de retard et Monika était sans doute comme la Bardot de Dieu créa la femme, tentatrice et émancipatrice à la fois, une femme fatale de la vie quotidienne, selon un point de vue toujours éminemment masculin.


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MessagePosté: 22 Nov 2021, 00:19 
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Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 5913
Pour moi le film forme un dyptique étrange avec Au Travers du Miroir, comme si c'était deux versions de la même femme (deux destins opposés mais pareillement incompris par les hommes), et en effet l'immoralisme apparent de Monika est une question de resistance et de survie, de fidélité au réel. Mais c'est vrai qu'il ne semble alors pas y avoir de moyen terme entre l'inceste et l'infidélité.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


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