Forum de FilmDeCulte

Le film, modeste en apparence, recèle une richesse insoupçonnée. Cela commence par un rappel à la loi : les relations hors-mariages sont punies par la loi et passibles de prison au Maroc. On s’attend donc à un film sur la condition féminine et quelques rouages de la société patriarcale marocaine. Mais il est loin de se limiter à cela. Il intègre ce qui de nos jours peut sembler être une scie - le commentaire sur la condition féminine - dans une perspective plus vaste et plus complexe, qui est celle des rapports de classe, non sans cynisme à la façon d’un polar « vénéneux » à la Gone Girl. Dans sa perspective, datant d’un patriarcat, qui existe toujours bel et bien, il contribue à nuancer quelques dogmes néoféministes et libertaires, au risque de verser dans... le cynisme ou une forme de realpolitik ou de fatalisme un peu désespérante. Ou pas : le pragmatisme de ces quatre femmes de deux générations différentes discutant des arrangements à faire témoigne d'une plus grande lucidité qui vient avec la contrainte, et la liberté en portion congrue.
Bon par contre le film n'est pas très intéressant formellement, et dialogues et direction d'acteurs sont très inégaux, notamment lors d'un monologue Lubna Azabal et d'une scène mère-fille finale des plus artificielles.