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 Sujet du message: Hérédité (Ari Aster, 2018)
MessagePosté: 20 Juin 2018, 16:05 
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Je ne savais vraiment rien de RIEN du film et je conseille à tout le monde de faire pareil pour se laisser balader tout le long à se demander de quoi il retourne exactement parce que c'est précisément là-dessus que le film est le plus réussi.

Ça dure 2h09 et ça prend habilement son temps pour ancrer le récit dans le réel du deuil, tant et si bien que tu en viens à te demander si ça va vraiment basculer dans l'horreur (surtout que le film étant dans la veine arty de certaines réussites récentes du genre, notamment distribuées par la même boîte, les bonnes vieilles questions de "est-ce vraiment un film d'horreur?" ont reparu sur certains sites).

Aster infuse savamment les éléments surnaturels en crescendo sourd, plus dans le drame que le fantastique, et l'eau claire du début devient peu à peu complètement noire, convoquant régulièrement mais surtout sur la fin une imagerie des plus marquantes.

Toutefois, la finalité de ce que ça raconte m'échappe et je reste sur ma faim émotionnellement et "intellectuellement" si je puis dire. C'est un peu un mix de The Babadook et The Witch mais en moins convaincant in fine.

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MessagePosté: 01 Juil 2018, 21:55 
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Très déçu, j'ai pas trouvé ça très original, et comme toi j'ai pas trop vu où on voulait en venir. La fin fait un peu "plouf" chez moi,
j'aime rarement quand ça vire 100% fantastique.


Je vais arrêter je pense de voir tous ces films d'épouvantes récents très cotés (comme The Witch justement) et qui en fin de compte m'ennuient passablement.

En revanche je trouve les acteurs vraiment excellents, notamment la mère qui est à fond dans son personnage et qui crée beaucoup d'empathie. C'est déjà ça !

Mais ce sera 2/6 quand même.


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MessagePosté: 02 Juil 2018, 10:46 
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Après A Quiet Place (mon seul cinoche du mois de mai), encore le film de flippe dont tout le monde parle, mon seul cinoche du mois de juin.
Et en effet, mieux vaut ne rien savoir avant d'y aller. Le film est d'ailleurs totalement imprévisible - première qualité.
C'est surprenant qu'un film "de genre" prenne autant son temps.. Le crescendo vers l'horreur est très très lent, et c'est peut-être pour ça que ce dernier quart d'heure est aussi tétanisant (putain j'ai trinqué). J'ai beaucoup apprécié aussi le refus du jump-scare. Le réal fait un très beau boulot pour créer un climat, une ambiance de MALAISE, et soigne ses images horrifiques avec pas mal d'idées et d'inspiration. Tout cela fait de Hereditary un plaisir de cinema, une séance marquante (le film hante, j'ai eu du mal à m'endormir..).
Ma réserve concerne, hélas, le script. Au final, c'est un peu compliqué de reconstituer, rétroactivement, toutes les pièces du puzzle, c'est un peu le bordel. Qui a fait/voulu quoi quand pour qui pourquoi? Euuuh... J'aurais préféré un script un peu plus serré, un peu plus clair en somme, je me serais davantage attaché aux persos (d'ailleurs formidablement incarnés par le super cast), j'aurais été plus "ému". C'est dommage car il y avait matière à être percutant (El Orfanato, par exemple, avait réussi à être terrifiant ET bouleversant en même temps).
Dommage, aussi, de ne pas avoir plus exploité la présence
des maquettes
. J'ai l'impression qu'elle servent un peu à rien, contrairement à ce que laisse présager le premier plan.
Même sentiment pour
le physique si particulier de la fille
: je me demande un peu "à quoi bon".

Toujours est-il que j'ai pris beaucoup de plaisir à voir ce film, brillamment réalisé et qui se distingue par une vraie singularité.

4,5/6

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MessagePosté: 02 Juil 2018, 10:49 
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Mickey Willis a écrit:
En revanche je trouve les acteurs vraiment excellents, notamment la mère qui est à fond dans son personnage et qui crée beaucoup d'empathie.

Please meet Toni Collette! :D

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MessagePosté: 02 Juil 2018, 13:43 
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Arnotte a écrit:
Dommage, aussi, de ne pas avoir plus exploité la présence
des maquettes
. J'ai l'impression qu'elle servent un peu à rien, contrairement à ce que laisse présager le premier plan.

Pas besoin de plus pour souligner que les personnages sont un peu des pantins, prisonniers de cette maison, de cette famille.
D'ailleurs, j'ai lu qu'il a voulu construire le décor de la maison en studio afin de pouvoir jarter des murs et filmer depuis le plus loin possible, afin d'accentuer l'impression de maison de poupées.

Citation:
Même sentiment pour
le physique si particulier de la fille
: je me demande un peu "à quoi bon".

Bah ça sert juste à ça, à la rendre chelou. Pas besoin d'en faire plus.


Moi j'ai davantage de soucis avec la fin :

Donc la grand-mère avait chouchouté sa petite-fille pour en faire le vaisseau de Paimon mais, comme on le voit à la fin, ils voulaient in fine foutre Paimon dans le corps d'un homme et ils disent à la fin "Paimon, on vous a libéré de votre corps féminin pour vous mettre dans ce corps masculin" mais en même temps, ils s'adressent au mec en l'appelant par le nom de la fille aussi. Donc à la fin, qui est dans le corps du mec? Sa soeur? Paimon? Les deux? Pourquoi le grand-mère est-elle également décapitée? Puis la mère aussi?

J'ai un peu l'impression d'une avalanche d'événements et d'infos contradictoires/dénuées de sens à la fin juste pour l'impact.

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MessagePosté: 02 Juil 2018, 16:14 
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Film Freak a écrit:
Moi j'ai davantage de soucis avec la fin :

Donc la grand-mère avait chouchouté sa petite-fille pour en faire le vaisseau de Paimon mais, comme on le voit à la fin, ils voulaient in fine foutre Paimon dans le corps d'un homme et ils disent à la fin "Paimon, on vous a libéré de votre corps féminin pour vous mettre dans ce corps masculin" mais en même temps, ils s'adressent au mec en l'appelant par le nom de la fille aussi. Donc à la fin, qui est dans le corps du mec? Sa soeur? Paimon? Les deux? Pourquoi le grand-mère est-elle également décapitée? Puis la mère aussi?

J'ai un peu l'impression d'une avalanche d'événements et d'infos contradictoires/dénuées de sens à la fin juste pour l'impact.

Pareil que toi, c'est hyper confus.. je me pose les mêmes questions. Perso ça m'a terrifié mais en même temps j'ai pas tout compris. :mrgreen:

Et comment expliquer
le fait qu'on retrouve le "logo" du démon sur le poteau sur lequel Charlie a perdu la tête
?

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MessagePosté: 02 Juil 2018, 19:27 
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MessagePosté: 22 Juil 2018, 19:13 
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Film Freak a écrit:
Moi j'ai davantage de soucis avec la fin :

Donc la grand-mère avait chouchouté sa petite-fille pour en faire le vaisseau de Paimon mais, comme on le voit à la fin, ils voulaient in fine foutre Paimon dans le corps d'un homme et ils disent à la fin "Paimon, on vous a libéré de votre corps féminin pour vous mettre dans ce corps masculin" mais en même temps, ils s'adressent au mec en l'appelant par le nom de la fille aussi. Donc à la fin, qui est dans le corps du mec? Sa soeur? Paimon? Les deux? Pourquoi le grand-mère est-elle également décapitée? Puis la mère aussi?

J'ai un peu l'impression d'une avalanche d'événements et d'infos contradictoires/dénuées de sens à la fin juste pour l'impact.


Je me demande si la petite ne devient pas infectée quand la grand mère décède seulement. Sinon, pourquoi attendre tout ce temps pour prendre le garçon ? Et les décapitations sont peut-être la solution pour que la personne infectée puisse libérer Paimon et lui permettre d'investir un autre corps. La mère est un peu à part du fait de ses somnanbulismes, elle doit avoir un autre lien.


Dernière édition par Alabama le 22 Juil 2018, 20:37, édité 1 fois.

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MessagePosté: 22 Juil 2018, 19:38 
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Si on en est à faire des suppositions hasardeuses comme ça c’est qu’il y’a un petit soucis


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MessagePosté: 22 Juil 2018, 20:06 
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"Ah mais nan tu comprends le film ne surexplique pas ses clés, il laisse le spectateur libre de faire le cheminement seul"

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MessagePosté: 16 Sep 2018, 02:38 
J'ai été vraiment séduit par la beauté formelle de la mise en scène, la lenteur hiératique des plans, cette lente progression du récit, lequel avance en tapinois, structurellement à reculons pourrait-on dire.

Et bon sang, qu'est-ce que ça fait du bien, un film d'horreur qui prend son temps (ça semble donc revenir à la mode après la hype James Wan qui, elle, a l'air d'être retombée comme un soufflé).

Sur ce plan narratif donc, même si bien sûr il y a des zones d'ombres qui peuvent paraître gratuites, pour faire genre, c'est astucieux, surprenant et intelligent (bizarrement, j'ai pensé à Memento de Nolan) et au bout du compte convaincant, dans la mesure en effet où
on finit par comprendre que plus on s'avance vers le dénouement, plus on recule de façon venimeuse, serpentine (en ouroboros, aussi, pour exploiter la métaphore) vers le début du récit, l'origine du "bazar", le "secret": le "secret" c'est tout ce hors-champ du "avant le début" qui travaille dans le champ - ce qui est le vrai motif de la peur dans un film d'horreur réussi.


Tout était non seulement déjà écrit (en un super-fatum avec maquettes et marionnettes, qui est double : proprement démoniaque et sorcier, d'une part, ET de l'autre - pour les affects psycho-familiaux - pure tragédie païenne et œdipienne à base d'énigmes, d'aveuglements et de yeux finalement ouverts puis crevés), mais encore tout est déjà inscrit dans l'image elle-même, par une série d'indices qui ne s'explicitent qu'au fur et à mesure.


Ce film est bien l'événement annoncé. C'est, n'ayons pas peur des mots, une régalade pour l'amateur d'horreur fantastique.
Même si on aurait pu faire l'économie de quelques scènes-choc faciles
(le fils qui se tape la tête sur son pupitre)
, plans bateaux
(notamment quand on voit la mère rapidement passer à l'arrière plan en faisant de la brasse au plafond - ça a failli me faire sortir du film tellement ça sortait d'un épisode de Mr Bean).


La fin est aussi splendide que quasiment incompréhensible - ceci sans doute à cause de cela - et à mon sens c'est elle qui emporte le tout et le tire vers le grand film d'horreur. On pénètre dans l'acmé d'un pur cauchemar, d'une morbidité sépulcrale étouffante (ce traitement superbe de l'espace: la maison, la cabane...), et qui nous laisse en pleine sidération au réveil: "mais putain, c'était quoi, ça?".


Alors, typiquement, dans ce genre de film, on en sort avec une certaine méfiance. On soupçonne de s'être fait rouler dans la farine par des tas de faux-raccords sémantiques dans une intrigue cousue de fils blancs. Surtout quand, en dépit ou à cause du plaisir de cinéma (pour qui a aimé, bien sûr, j'imagine que pour bcp ça doit être une souffrance), on a compris quasiment que dalle.

Mais je me suis laissé manipuler sans trop de problèmes (alors que d'habitude je râle comme un pou, cf. A quiet place): à l'intuition je me disais que tout ça faisait sens et avait sa cohérence intra-dramaturgique, et ça suffisait pour que je baisse la garde.

Très bonne comparaison de Film Freak: quelque chose entre The Witch et Babadook - sur ce dernier, ma petite analyse de l'époque: . On pourrait ajouter, entre Rosemary's baby, Shining & Spider...


ça aurait pu être plus émouvant. J'ai trouvé que ça manquait d'épaisseur humaine, malgré l'implication de l'actrice principale. Comme quoi, on peut pas tout avoir...


Soundtrack excellent, aux petits oignons.


Et sinon, il n'est pas douteux que ce film a les qualités requises pour susciter de la passion exégétique.
Après avoir consulté les deux liens ci-dessous, j'ai l'impression d'avoir quand-même compris quelque chose. Même si des trucs m'échappent encore
(pourquoi c'est le père qui prend feu quand elle jette le cahier au feu la seconde fois...)


http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cine ... re-le-film

https://www.senscritique.com/posts/Here ... ion/234496


Je micro-fluctue entre 5 et 5,5/6


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MessagePosté: 22 Sep 2018, 04:40 
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La relation mère-fils ressemble à une caricature de cas clinique double bind-schizophrénie, type école de Palo Alto, plutôt qu'à un truc mythologique façon oedipe, il me semble : famille avec deux enfants, père faible (c'est un euphémisme car c'est probablement la première incohérence du film que ce personnage de père qui semble d'aplomb mais qui laisse tranquillement sa femme construire des scènes de la mort de sa mère ou de sa fille dans son atelier, manquer de tuer ses gosses dans son sommeil, sans se poser de question sur son équilibre avant le moment il découvre qu'elle a probablement déterré le cadavre de sa mère...), mère qui a une relation "mon cher garçon, je te déteste" avec son fils...

Je dirai au contraire que les longueurs m'ont paru insupportables (au sens chiantes) pour ce type de film, ça aurait pu durer au moins une bonne demi-heure de moins à mon avis si le cinéaste ne se livrait pas à tout un tas d'affèteries inutiles, en plus systématiquement bousillées par du grand-guignol, certes disséminé de manière parcimonieuse mais bien là quand même. A ce sujet, je vois mal ce que les scènes que tu signales Jerzy ont de plus "facile" ou gratuit que l'image d'un cadavre tout noir décapité entouré d'un essaim de mouches dans un coin obscur des combles d'une maison, d'une tête d'enfant bouffée par la vermine en très gros plan, ou d'une pièce où ont lieu des rites sataniques dont les murs sont recouverts de draps blancs et de hiéroglyphes et pleine de bougies avec une flammèche qui tremble... Tout le monde ici a l'air de trouver l'actrice qui joue la mère géniale, je la trouve au contraire la plupart du temps dans un registre de l'exagération qui fait passer le film (volontairement ou non) du côté de la caricature de genre : yeux exorbités, rictus cramoisi, voix pleurnicharde...

Passons sur la fin qui est complètement débile en nous faisant basculer intégralement du côté du surnaturel (là encore avec une bonne dose d'esthétique grotesque) plutôt que de la pathologie psychiatrique. On n'y croit pas une seconde, et on se dit "tout ça pour ça"...


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MessagePosté: 25 Sep 2018, 13:58 
Je te reconnais bien là.

Chaque fois que j'ai parlé d'un film d'horreur, tu t'es fait un devoir d'expliquer que tout ce que j'avais trouvé bien était en réalité nul et inversement.

Juste pour la marrade, cite un peu qqes films du genre que tu as trouvés bien, toi? :D


- J'ai parlé ici d’œdipe en relation avec la tragédie antique et ses mythes tournant autour du fatum et de la prophétie: accomplir son destin en essayant de le fuir ou de le contrecarrer. Et non pas au sens "freudien" restrictif de relations "psycho-pathologiques" entre mère et fils etc. Mais même en ce sens restrictif, il n'y a aucune contradiction ou incompatibilité entre la dimension tragique antique et les probs de psycho-pathologie familiale.
Donc je ne vois pas où tu veux en venir avec ta correction au sujet de l’œdipe.

- Que ce que tu appelles des "longueurs" (moi j'ai parlé de "lenteur", c'est pas la même chose ni à tout le moins la même expérience du temps) te fasse chier, c'est ton problème. Mais préciser qu'elles sont chiantes "pour ce type de film", c'est un non-sens: c'est préjuger que ce "type de film" doit progresser selon un rythme déterminé exempt de "lenteur" (ce que tu nommes "longueurs"). Pour moi, le rythme rapide façon dossiers Warren, qui enquille climax sur climax dès l'intro, est la cause fondamentale de l'annulation de toute expérience de l'angoisse, laquelle réclame temps et lenteur (sauf à confondre angoisse et jumpscare). J'ai d'ailleurs tendance à penser que les films d'horreurs "rapides" sont à 99% ratés.

Citation:
ça aurait pu durer au moins une bonne demi-heure de moins à mon avis si le cinéaste ne se livrait pas à tout un tas d'affèteries inutiles, en plus systématiquement bousillées par du grand-guignol, certes disséminé de manière parcimonieuse...



Faudrait savoir: y a trop de longueurs insupportablement chiantes ou y a un tas d'affèteries systématiquement plombées par des effets grand-guignolesques? Anyway, tu parles d'affèteries inutiles. Pourquoi "inutiles" (et dès lors: pourquoi "affèteries")? On est en droit de se demander si avec toutes ces longueurs chiantes, ton attention n'a pas décliné vers l'endormissement, car si il y a bien quelque chose qu'elles ne sont pas, les "longueurs" autant que les "affèteries", c'est inutiles.. C'est bien pourquoi j'évoquais ce jeu permanent sur le fatum hyperdéterministe de la prophétie: chaque plan, chaque scène ont un sens, font signe.


Citation:
Tout le monde ici a l'air de trouver l'actrice qui joue la mère géniale


Pas moi. Mais "yeux exorbités, rictus cramoisi, voix pleurnicharde...": on n'est pas dans du Robert Bresson. Le jeu de Nicholson dans Shining aussi est outré et caricatural au possible. Est-ce que ça nuit au film?

Citation:
Passons sur la fin qui est complètement débile en nous faisant basculer intégralement du côté du surnaturel (là encore avec une bonne dose d'esthétique grotesque) plutôt que de la pathologie psychiatrique. On n'y croit pas une seconde, et on se dit "tout ça pour ça"...


C'est dommage de passer ainsi sur la fin, surtout si c'est pour en parler quand-même, et surtout si, en en parlant, tu additionnes les syllogismes de la mauvaise foi:
- "complètement débile": c'est ton avis, dans la mesure où ce qui t'aurait plu, à toi, c''est qu'on soit confiné dans de la "pathologie psychiatrique": or basculer intégralement du côté du surnaturel, c'est justement en cela que je trouve cette fin géniale, pour ma part. Elle brise un code narratif qui, à force, est devenu un stéréotype (à la base, surprendre le spectateur en lui suggérant que le "surnaturel" s'explique en fait par le réalisme: les persos sont dingues, etc, ou laisser planer une ambiguïté qui, au final, "crédibilise" le récit).
L'audace, payante, est ici de balayer le psycho-pathologique: du coup, "on n'y croit pas une seconde", dis-tu. Dans un sens plus positif: justement, on n'en croit pas ses yeux, littéralement, et là est toute la sidération, et pour moi la grande réussite de cette fin. D'autant que rien dans cette fin n'est gratuit: vu qu'elle s'annonçait depuis le début, et comme de plus en plus inéluctable (en piégeant, accessoirement, le spectateur, dans le sentiment d'une issue psychopathologique que ruine le dernier tiers).


Dernière édition par Jerzy Pericolosospore le 25 Sep 2018, 16:11, édité 11 fois.

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MessagePosté: 25 Sep 2018, 14:49 
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Jerzy Pericolosospore a écrit:
Je te reconnais bien là.

Chaque fois que j'ai parlé d'un film d'horreur, tu t'es fait un devoir d'expliquer que tout ce que j'avais trouvé bien était en réalité nul et inversement.

Juste pour la marrade, cite un peu qqes films du genre que tu as trouvés bien, toi? :D


Ahah, as-tu oublié notre ancien débat sur "Land of the dead", il me semble que c'était toi qui t'étais acharné à la hache critique sur ce que j'en disais !! :lol:

Par ailleurs je crois qu'on est plutôt d'accord pour trouver "A Quiet Place" nul à chier (peut-être pas à ranger ds la même catégorie) !

Cette année j'ai trouvé "Good Manners" pas mal et j'ai l'impression très largement incompris par la critique, bien aimé aussi "La nuit a dévoré le monde"... mais enfin c'est vrai que je suis ni un spécialiste ni très bon public pour le genre "horrifique" plutôt qu'"horreur"...


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MessagePosté: 25 Sep 2018, 15:07 
Entretemps, j'ai édité avec réponse argumentée à tes remarques. :wink:



Land of the dead: justement, je m'en souviens tellement bien.

Tu t'escrimais pathétiquement à trouver dans ce navet pachydermique surligné à la truelle des tas de qualités qui relevaient uniquement de ce qu'on nomme des "notes d'intention" (en l'occurrence: crypto-marxistes de grand bazar).
Comme si ça faisait un bon film d'horreur. Fallait bien que j'intervienne.


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