2020, épidémie de COVID à Eddington, une bourgade dans une zone désertique du Nouveau-Mexique, près de la frontière. Joe Cross est le sherif de la ville.
On devine qu'il possède une sensibiltié à la fois conservatrice et un peu anarchiste, individualiste et libertaire au point de provoquer l'ordre établi, et se montre simultanément sec et débonnaire lors des conflits dans lesquel il intervient, viril mais sans donner l'impression de réprimer ou d'humilier par plaisir ou sadisme. Il refuse le port du masque, et est mal vu par sa hiérarchie et les flics des autres comtés.
Ted Garcia, le maire, ambitieux, joue le jeu de la prévention contre la maladie, et s'oppose à Joe. Dans le même temps, on le devine corrompu, notamment par une firme de tech qui veut créer un data center, dans la région désertique et asséchée.. Le talon d'Achille de Jie est sa femme, plus jeune, jolie, mais très névrosée, acquise aux thèses complotistes. Sa belle-mère, qui le méprise, vit sur le même toi et manipule clairement sa fille. Il semble qu'elles soient la veuve et la fille de l'ancien supérieur de Joe, mort bizarrement lors d'une mission avec celui-ci. Sa femme est aussi l'ex du maire []Lone Star de Sayles bien pompé[] Pour ne rien arranger, le fils du maire est amoureux d'une fille, passionara maladroite du mouvement Black Live Matters à l'échelle local, qu'il rejoint sans conviction, mais en créant une atmosphère de surrenchère pour l'impressionner. Cette meuf est elle-même l'ex de Michael, le discret mais zélé adjoint noir de Joe. Les jalousies amoureuses et les projections qu'elles charrient circulent donc dans les deux sens...
Premier Aster que je vois. Au début on se dit c'est pas mal, cela lorgne un peu du côté de Fincher période Gone Girl , John Sayles pour le propos politique, voire les Misfits de Huston, mais finalement cela se déballonne progresivement pour devenir un sous U Turn, voire the Sweet East La situation est prometteuse, en livre elle serait pas mal. Mais 'jai trouvé le filmage lourd et manquant de grâce, gâché par une (absolument) horrible musique très dirigiste, qui créé artificiellement un climat d'angoisse et souligbe constamment les intentions. Dommage parce que Joachim Phoenix et Emma Stone sont très bons, et les rares scène ssans musique, sur leur couple, sont pas mal, mais prétextuelles et marginales dans l'intrigue. Le propos politique est aussi trop malin, sans vrai point de vue. La mentalité redneck est bien cernée, le personnage de Joachim Phoenix intéressant, par l'idée d'une convergence finalement loin d'être évidente entre le goût de l'ordre d'une part et complotisme de l'autre. Ce dernier est foncièrement contestataire au point de fonctionner sans objet. Au départ le personnage ressent lui-même comme un paradoxe la réunion des deux visions du monde dans son univers, avant que cette lucidité ne s'efface, avec la violence pour seul débouché. C'est surtout la représentation du mouvement BLM, ultra caricaturale, qui gêne, ce mouvement est renvoyé dos-dos avec le trumpisme, postulant l'équivalence de toutes les paniques morales, vrai message du film.
Du coup le film adopte une sorte d'idéologie anti-idéologies, en même temps supérieures à toutes les autres, qui dilue l'ancrage social vériste du début. La fuite dans le slasher à la fin est ici directement liée à une absence de point de vuee sur ce qui est filmé, le réalisateur semble se fatiguer du réalisme qu'il produit lui-même, et le rabat au rang de défi formel, d'exament ou de preuve de sa capacité technique, d'exhibition d'une supposé virtuosité, bref le déceptif est un genre comme un autre.
Il me semble aussi mal cerner le trumpisme, qu'il conçoif comme un discours factice dont le contenu est une mauvaise foi existentielle, refoulant la jalousie amoureuse et une forme de darwinisme social qui en seraient les motivations inavouées. On le dépasserait simmplement en exhibant et assumant la nudité des intérêts. Il reproche à ses personnages leur populisme, comme un maintien volontaire dans une condition de looser. e qu'il valorise chez les spectateurs, comme un secret lucidement mis à jour, et du point de vue des personnages une complaisance dans la névrose voire une faute. La déussite herménetique du spectateur,-en somme, correspond directement à la paresse morale individuelle dans la fiction. Le cynisme comme force d'abstraction.
Or le trumpisme est plus retors, il est transactionnel et maître de sa parole, capable d'énoncer clairement et violemment ses fins, et présente l'ordre social comme une réussite, une plus value, le fruit d'un travail, d'une prestation dont la durée est finie, et non d'une situation.
Une partie de l'intrigue est démarquée de Lone Star de John Sayles (les antagonismes raciaux et poltiiques correspondent de façon mythique à des fraternités incestueuses et cachées, au sein de sherif terrassé par leur Oedipe), mais Sayles fait du mythe une explication, ou , plutôt quelque-chose qui doit être lui-même expliqué (la réconciliation et l'ouverture à 'lautre concernent non l'étranger radical mais la soeur potentiellemnt explulsée), là où pour Aster il représente plutôt une justification, derrière lesquelles il n'y a pas grand-chose. Symptomatique de cette limite
le choix de fare mourrir assez vite un des plus intéressants personnages du film le clochard prophétique et chizo, sorte de pythie du vllage, qui pourtant ouvre le film et incarnait à la fois la folie et la permanence du point de vue moral
_________________ He pays penance to the air above him
T'as une grosse différence entre les deux premiers qui sont des purs (et bons) films d'horreur et ces 2 derniers qui sont plus bordéliques et arty. Beau is afraid, tu as la première heure qui est fantastique puis le film s'autodétruit petit à petit et devient très bordélique. Ces films d'horreur sont plus maitrisés, alors que ces 2 derniers films partent dans tous les sens.
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