Forum de FilmDeCulte

L'intro de ce film est juste parfaite.

Tout ce qu'il y avant le titre en fait, c'est fondateur. Je sais pas si beaucoup de comédies avant 1987 s'adonnaient à ce genre d'ouverture presque sous forme de bande-annonce, avec sa voix off distanciée qui présente quitte à être didactique (à l'époque où c'était pas encore devenu un systématisme relou).

C'est marrant aussi de retrouver l'influence du film, notamment son surdynamisme esthétique, chez des auteurs d'aujourd'hui somme toute assez différents, comme Edgar Wright (dont c'est le film préféré) ou...Michael Bay (qui dit admirer Spielberg autant que les Coen, dont il adore l'humour, et c'est pas un hasard si on retrouve dans ses films nombre d'acteurs fétiches des Coen : Nicolas Cage, William Forsythe, Steve Buscemi, John Turturro, Frances McDormand, John Malkovich, etc.).

En cela, le film est assez exemplaire.
D'autant plus qu'il dénote grave avec le précédent, même si l'on retrouve des criminels rednecks un peu paumés, mais version comique.
Outre la mise en scène survitaminée et le sens démesuré parfois du gag, c'est ici qu'apparaîssent l'utilisation - super cash ici avec le biker, que j'adore - du symbolisme, qui reviendra grave dans Barton Fink, mais surtout le goût des frangins pour le langage. En mélangeant le vocabulaire bouseux à la grammaire de la Bible, les Coen développent un dialecte alternant mots d'argots et de tournures de phrase du langage souligné et accouchent un nombre incalculables de répliques qui tuent, sans que cela paraisse forcé.

Je ne saurais en dire autant du reste de l'humour, qui m'apparaît parfois un peu poussif, un peu trop "faisons décalé là", notamment dans ces longues scènes interminables (les bébés qui foutent la merde lors du kidnapping ou la course-poursuite avec les flics) ou dans les scènes avec John Goodman et William Forsythe (quand ils crient toutes les 5 secondes là).
Surtout que quand tu y regardes de près, ce scénario, c'est un peu nawak.

En fait, je me rends compte que chez les Coen, les protagonistes sont généralement antipathiques. Et je crois que c'est principalement ce qui fait que j'accroche généralement peu à leurs films, malgré leurs indéniables qualités.
Je trouve ça couillu d'avoir ce genre de personnages qu'il est difficile d'aimer, mais je préfère quand ils sont nuancés (comme dans leurs deux films suivants par exemple). Ici, comme dans Blood Simple., même s'ils essaient de les rendre plus attachants, j'ai du mal à éprouver une quelconque empathie pour ces deux tarés complètement perdus, bien que Cage et Holly Hunter soient absolument parfaits.

4/6

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Mon préféré, je ne compte même plus les visions... A noter que la VF est excellente.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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J'oserai même pas...vu le rôle que joue les accents et la spécificité des bons mots, c'est VO oblige.

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J'avais été sidéré lors de sa sortie au cinéma.

Je n'aurais pas dû le revoir il y a trois ou quatre ans, le film m'a ennuyé malgré quelques rares fulgurances.

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There is no such thing in life as normal

Choc monumental à la découverte, d'autant plus que les univers déjantés ne sont pas ma came, en dépit de leurs qualités indéniables (Burton, Gilliam, Jeunet, Del Toro, autres). Mais ici le traitement dessin animé sans animation, avec une mise en scène ultra dynamique, m'a fouetté le sang lors de mes études ciné, et me donnait tout simplement envie de tenter des trucs, d'improviser, de speeder la narration, de bosser mes transitions. Après l'avoir vu et revu, j'ai été un peu gavé (par ma faute sans doute) et depuis j'en conserve un souvenir de trop plein. Pour autant, pas envie de le rabaisser, car il est vraiment original et unique. Et comme tu le dis : l'intro est un vrai délice... belle BO au banjo aussi.

5/6

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I think we're gonna need a helmet.

Purée j'ai trop envie de le voir cuilà!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"