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MessagePosté: 30 Juin 2010, 22:13 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Enzo a passé la moitié de sa vie derrière les barreaux d’une prison. Multirécidiviste, le gangster Sicilien y a pourtant trouvé l’amour, et une forme de salut, grâce à la poésie. C’est son portrait que dessine Pietro Marcello, restitué par bribes, comme autant de morceaux d’une vie brisée, et celui de cette population marginale des quartiers Génois de Croce Bianca, Via Prè, Sottoripa, dédale de ruelles coupe-gorge. C’est aussi le récit d’une histoire d’amour hors du commun, nourrie de la longue attente d’un paradis simple où l’on peut enfin vivre ses moments perdus.

Bardé de prix, La bocca del lupo se rajoute à une excellente année de docu au cinéma entre autres réussites comme Les arrivants ou Cleveland contre Wall Street. Modèle de détournement de commande (filmer les quartiers populaires de Gênes), on retient de la bocca un magma bouillonnant d'images d'archives de mythologie urbaine en 35 mm et super 8, zone portuaire lyrique transformée en ville fantôme à la casse par un montage génialement bunuellien, auquel vient se greffer une histoire d'amour entre un bandit macho et bravache avec un transexuel pudique qui l'aura attendu pendant des années, leurs voix alternées, leur histoire d'amour jusqu'à une interview doucement surréaliste réunis dans le même plan. Très beau film et un metteur en scène à retenir.
5/6


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MessagePosté: 02 Juil 2010, 19:40 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28413
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Superbe surprise, je ne pensais pas aller voir le film mais l'avis de DPSR et les échos que j'en avais eu ont finit par me convaincre et je ne regrette absolument pas. Objet protéiforme et documentaire en forme d'essai poétique sur la ville et sur l'humain qui l'habite. Et tout y est mis au même niveau que ce soit la parole poétique, la lente transformation architecturale d'une ville (plus belle utilisation d'images d'archive depuis belle lurette), les discussions enivrés au bistrot du coin, la houle incessante, le visage marqué et l'amour etc... C'est ce qui rend le film si fort, si humble et fragile en même temps que très ostentatoire, presque trop ambitieux pour ses petites 1h15 (un peu la même impression qu'Of Time and the City en beaucoup moins chiant). Une démonstration de montage et de construction dans un pur geste de poète.

5/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 19 Juil 2010, 12:11 
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Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
Je pige pas bien le truc, j'ai trouvé ça pénible, monté au petit bonheur la chance, le film pourrait mélanger tous ses plans et durer vingt minutes ou vingt heures, il n'y changerait pas grand chose. Certes, isolément, les plans sont "jolis", de cette joliesse feutrée de carte postale où l'on s'ébaubit qui du cadre soigné, qui du sépia mélancolique (utilisation terriblement carte-postalesque pour le coup des archives, où la seule "bonne" idée est de les monter en raccord regards, comme si le personnage avait des flashes du passé, bon, d'accord). Mais pour Kouletchov, on repassera, tant rien ne fait à mes yeux sens de ce montage loghorréique et interminable, rythmé par des voix-off bidon (notamment la voix "poétique" ultra-lourde qui ouvre le film et intervient ponctuellement), et surtout tant tout est puissamment désincarné. Marcello est plus préoccupé par le rat qui court au premier plan de son beau photogramme poli que des hommes qu'il filme uniquement dans leur grotesque et leur glauque... Seule respiration, à vingt minutes de la fin du film, dix minutes d'interview qui, ne seraient quelques plans de coupe malhonnêtes (oui, ils ont des tics, oui ils ont des clébards envahissants, par la peine d'en rajouter, le plan fixe se suffisait largement, pas la peine de recréer les contre-champs qu'on devine sans cette béquille... peur de la durée du plan, peur d'un des rares vrais radicalismes du film, ce plan fixe long), soudain donnent vie au film, trouvent autre chose que la satisfaction poseuse du formalisme. Dommage, ça arrive tellement tard que je n'en avais plus rien à foutre, et que le formalisme glauque m'avait assommé.

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MessagePosté: 19 Juil 2010, 12:22 
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Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
Messages: 16802
Localisation: en cours...
http://independencia.fr/indp/9.0_LA_BOC ... LLO_9.html

intéressant.

bon ben : néoréalisme, tsai-ming-liang... comment voulais-tu que j'aime?

(le type cite Vincere dans les films modernes qui retiennent son attention ; bon, je déteste pas Vincere, mais il y a encore une toute-puissance d'un concept esthétique versus un échec flagrant des affects, de l'incarnation... ceci dit il y a bcp plus de souffle dans la mise en scène de Vincere, quelque chose d'épique par la seule imagerie, qui l'emporte in fine, malgré les défauts, malgré qu'on s'ennuie un peu... deux films en tout cas qui préfèrent montrer leurs muscles qu'oser montrer leur âme)

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