Forum de FilmDeCulte

Jeanne Vaubernier, fille du peuple avide de s’élever socialement, met à profit ses charmes pour sortir de sa condition. Son amant le comte Du Barry, qui s’enrichit largement grâce aux galanteries lucratives de Jeanne, souhaite la présenter au Roi.

Je m'étais promis de commenter le film sans être parasité par les non-polémiques du moment, mais c'est tout bonnement impossible. Dès la caractérisation de Jeanne en victime de violences (de la part de Melvil Poupaud, dans le premier de ses deux rôles de mari pervers cette année), puis en effrontée qui fait son beurre d'une société (réellement) patriarcale, les parallèles avec Maïwenn elle-même sont trop gros pour être ignorés. Qu'elle se jette d'ailleurs dans les bras du croqueur de femmes royal après avoir signé une histoire d'emprise intitulée MON ROI achève la comparaison. Depp en roi justement, parfaitement casté tant il règne au-dessus du casting - t'imagines aisément les acteurs français comme ses courtisans même après le "Coupez" - et qui forcément traîne avec lui son aura sulfureuse qui nourrit parfaitement le film. Le rejet que Jeanne subit de ses rivales dans le film renvoie d'ailleurs inconsciemment au rejet que Maïwenn subit aujourd'hui, elle la mauvaise féministe.

Cependant, en dépit de ses parallèles touchy, le projet s'avère étonnamment peu glauque. En fait c'est l'histoire d'une golddiggeuse qui cherche l'ascension sociale mais qui trouve l'amour. J'avais vu un tweet comparer le film à un Disney et c'est exactement ça. Loin de l'objet arty à la Sofia Coppola, c'est un film historique populaire avec les méchantes filles du roi qui gloussent dans leurs robes assorties, l'héroïne qui a un petit sidekick, et les petites blagues anachroniques en mode "Oh, regardez comment c'est ridicule la révérence", "Oh mais comme c'est fastidieux le lever du roi"... Le tout sous des tartines de musique pompeuse et une voix-off des plus inutiles.

Bref, un objet étonnamment gentil comme dirait Luc Besson, mais d'une vacuité assez confondante.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ah ben mince ça avait tout pour faire un chef d’œuvre pourtant, je comprends pas.

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Netflix les gars, Netflix.

Le déni.

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Elle parle d'elle comme d'une transfuge de classe : rappelons que son grand-père était ministre, sa mère diplômée en philosophie et en architecture, actrice bien connectée, à une époque où il y avait pas besoin d'être millionnaire pour acheter un appart à Paris. On nage honnêtement en plein délire.

Concept non acquis, Monsieur Jinn.