aka Karate Kids USA
Deux jeunes frères karatekas partent en week-end de pêche avec leur grand-père et croisent une jeune fille en famille sur la route. Lorsqu'elle est kidnappée par une famille de bouseux, les deux garçons vont chercher à la sauver. Écoutez, j'allais pas m'arrêter en si bon chemin hein.
Completism is a hell of a drug. Et en parlant de drogues, j'aimerais bien savoir laquelle prenait Hanson pour s'impliquer dans cet improbable projet.
Enfin, quand on connaît son parcours, on peut vaguement comprendre.
L'année suivant son premier long, en 1973, il a tourné
And God Bless Grandma and Grandpa, vraisemblablement dans la même veine de thriller fauché que le précédent, mais le producteur insatisfait l'a viré pour tourner de nouvelles scènes avec un nouveau personnage qui donne son nouveau titre au film (
God Bless Dr. Shagetz) pour lequel Hanson choisit alors d'être crédité sous un pseudonyme. Mais le film ne sortira pas suite à des ennuis juridiques en 1975 et quatre ans plus tard, le producteur sera condamné à 3 ans de prison pour fraude fiscale. En 1983, un autre producteur rachète les droits de ce
workprint de 70 minutes pour écrire et réaliser lui-même de nouvelles scènes avec de nouveaux acteurs, dont une Playmate, en 1984. Le film est copyrighté sous le titre
Evil Town l'année suivante mais n'aura qu'une sortie limitée en 1987.
Il va sans dire que je n'inclus pas ce film dans cette rétro.
Il semblerait que
The Little Dragons ait été tourné en 1976 et devait sortir pour Noël 1978 mais ne sera distribué qu'à partir de l'été 1980 (après une sélection au Festival de Deauville en 1979!), après que Hanson a rebooté sa carrière en écrivant
L'Argent de la banque, adaptation d'un roman danois dont on lui a refusé la réalisation. C'est donc encore une merde d'exploitation '70s mais destinée aux plus jeunes cette fois.
Mais cette fois, ils ont mélangé tous les genres. Il y a des enfants, du karaté, des bouseux chelous, des flics nuls... Les avis Letterboxd en parlent comme de la version Disney Channel de
La Colline a des yeux et il y a un peu de ça mais c'est davantage le précurseur de
Ninja Kids et
Les Goonies (les bouseux chelous sont deux frères vaguement nigauds avec une Matronne à leur tête). Cela étant dit, j'ai l'impression que Hanson (et ses QUATRE scénaristes

) sont conscients de leur cocktail nawakesque et du ridicule derrière l'idée d'enfants venant à bout de criminels même demeurés parce qu'absolument tout et tout le monde est tourné en dérision. Les gamins sont absolument nuls en karaté, par exemple. Il y en a qui se vautrent à chaque fois qu'il fait un coup de pied sauté. La police et le FBI sont des incompétents finis et les bouseux, comme déjà dit, sont débiles.
Mais tu sens aussi que Hanson essaie de soigner les scènes de "tension". Déjà, il caste l'inénarrable Joe Spinnell pour l'un d'eux, qui est juste naturellement dégueulasse et flippant (déso Joe), mais surtout, ça se voit que c'est son dada, que c'est ce qui l'intéresse. À côté, les scènes (guillemets de la taille de flèches directionnelles sur l'autoroute) "d'action" sont évidemment cheapissimes, même si l'ensemble a tout de même une facture technique plus honnête que
Sweet Kill.
Enfin bref, ça reste bidon de bout en bout, vraiment de la sous-connerie de vidéoclub que tu loues quand t'es un gamin sans discernement et que tous les vrais trucs ont déjà été empruntés mais c'est tout de même unique et une fois de plus édifiant vis-à-vis de l'incommensurable écart qui peut exister entre deux films d'un même cinéaste.
Il lui faudra encore se compromettre avec le teen movie éclaté
Losin' It (1982), que j'avais découvert l'an dernier dans mes rattrapages des débuts de Tom Cruise, avant de retourner aux thrillers qu'il affectionne. Mais vraiment, que ce soit dans la première partie nanardesque de sa carrière ou dans la seconde, rien ne pouvait laisser deviner qu'il avait en lui de quoi signer le chef-d'oeuvre
LA Confidential.