Forum de FilmDeCulte

aka The Arousers



Un homme impuissant tue par accident une conquête frustrée et se lance alors dans une série de meurtres.

Après avoir un peu galéré, j'ai enfin réussi à mettre la main sur une copie 4:3 pas jojo du premier long métrage de Curtis Hanson, commandé par Roger Corman qui cherchait un sous-Psychose. Et c'est exactement ça, la version "série B d'exploitation pure" du Hitchcock, bêta et vulgos. Quand un maître de la mise en scène comme Brian De Palma en offre une relecture post-libération sexuelle, ça donne l'incroyable Pulsions. Ici, c'est un simple film fauché à deux doigts (ou plutôt deux bites, car il n'y en a évidemment pas une seule) du film de boules.

Vraiment, y a une scène de nudité gratuite littéralement toutes les 5 minutes et je découvre après coup qu'elles ont été rajoutées à la demande du producteur qui a également préféré que le tueur soit un homme plutôt qu'une femme comme initialement conçu par Hanson. La mise en scène serait restée la même - à savoir virtuellement inexistante - et le film par conséquent pas plus réussi mais cette variation aurait au moins amené un poil d'originalité, amenant forcément un propos différent, permettant de se distinguer de son illustre modèle. Surtout qu'ici, c'est vaguement ridicule : après une introduction incompréhensible où se succèdent deux séquences qui paraissent tronquées (une femme se dénude et semble épiée par quelqu'un caché derrière des rideaux puis, ailleurs, une autre femme se dénude pour prendre un bain et une silhouette s'introduit chez elle et éteint la lumière), me donnant l'impression d'être dans un cinéma grindhouse face à un film aux bobines manquantes, on a un meet cute de film X où le protagoniste aide deux jeunes femmes à démarrer leur caisse enfoncée sur la plage avant d'en ramener une chez elle et, n'arrivant pas à bander (alors qu'elle est topless, évidemment), la repousse du pied quand elle tire sur son fut et l'envoie donc se briser la nuque contre un meuble. Et donc il va tuer toutes celles qui l'exciteront.

Il y a bien une sous-intrigue avec une voisine qui l'intéresse et qu'il s'interdit de fréquenter pour ne pas la tuer mais sinon c'est vraiment le vide, enchaînant les scènes de nu/meurtre sans liant et sans inventivité ni tension aucune (et ça ne dure qu'1h24, je me demande quelle était la durée avant le rajout des scènes de nu).

Le plus intéressant, c'est limite la dimension méta apportée par le casting dans le rôle principal de Tab Hunter, BG des '50s déchu et surtout gay dans le placard qui était longtemps l'amant de...Anthony Perkins.

Corman a donné sa chance à beaucoup de futurs grands cinéastes mais de tous ceux que j'ai vu (Boxcar Bertha, Dementia 13, Piranha, Grand Theft Auto, Sweet Kill), c'est au mieux très moyen. Je sauve Targets (et encore).

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