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MessagePosté: 31 Juil 2009, 23:25 
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Enfin je suis totalement conquis par un film de Soderbergh, ce n’est pas trop tôt. J’avais bien aimé L’Anglais (et encore ça mériterait une révision), puis j’avais été saisi par le Che pour ensuite avoir un grande revirement à la réflexion… La posture du cinéaste m'avait dérangée sur le Che, il filme son personnage comme si il était dans une cage, comme si il pouvait zoomer mais pas s’approcher, une impression de fausse distance, et le Che est un personnage trop riche et complexe à mes yeux pour l’aborder de manière aussi dialectique dans la composition du plan…
Ici, même procédé de mise en scène, seulement ce personnage d’Escort girl appelle à ce traitement, ce personnage solitaire par essence ne peut être vu autrement, que de l’extérieur, comme une poupée auto marchandée, isoler la façade dans son entourage commercial fait la grandeur du film. L’atmosphère froid et éthéré a été un énorme choc pour moi, on est à mille lieux du film romantique avec un cinéaste qui aime son actrice (j’ai même l’impression qu’il aurait utilisé un homme le film aurait pu être le même) ; comme dit très justement Zad, ce film étouffe d’une manière radicale, cet enchainement de morceaux de vie volés où les hommes ne font que parler d’argent est juste épuisant… Du coup Chelsea est une ombre, totalement évanescente, et cette idée constante est incarnée par un travail génial et simple sur le flou et l’obscurité qui vient masquer les formes et les traits des visages (là où les plans de cette simple composition, dans le Che, venait apportait un gênant effet de distance d’historien, là on tombe dans le sensible et la logique du personnage), des vitres qui rendent le visage opaque ect… Même des plans de coupe assez incompréhensible, des plans sur les ampoules d’un lustre enchainé avec un plan en plongée sur un miroir qui la déforme, rien n’est laissé au hasard, jamais on est auprès d’elle, avec elle, toujours avec elle qui accompagne quelqu’un, qui se cache derrière son physique… Tout est une question d’atmosphère. Les plans où elle est seule, dans la voiture, image tremblante finissent par être bouleversant. Mais ils finissent juste, ils ne se suffisent pas à eux même, on est dans une esthétique de la répétition traumatique et étouffante.
Puis Chelsea, rien que son nom évoque le Chelsea Girls de Paul Morrissey (oui Morrissey pas Warhol), un film sur l’icône Nico, sur une Icône de l’underground, du coup le rapprochement est ironique car on est bien, avec la Chelsea de Soderbergh, avec une icône du capitalisme, au plan de dix minutes sur le visage de Nico s’échange des morceaux de vie éphémères et truqués. C’est d’une ironie assez géniale… Là vient l’idée que Soderbergh a eu la grande idée de s’inscrire dans la lignée de l’indépendant New Yorkais, et non d’inscrire son personnage dans une esthétique qui colle à son univers de luxure, non là on est direct avec l’horrible revers de la médaille.

Bon je n’aurais pas pu ne pas parler de ce champ contrechamp final, juste génial, magnifique car il vient en rupture, ça suffit étant donné l’aspect radical du film… Dix secondes suffisent pour voir le personnage, le vrai, enfin. Puis ce dernier plan terrifiant de tristesse, de dis, nue, consolant mais seule, irrémédiablement seule, condamner à récupérer les douleurs d’un système. Un beau film sur l'assujettissement.

Après je mise pas sur le revirement et le fait que Soderbergh soit un grand cinéaste, loin de là, mais pour le coup je trouve qu’il tombe sur le ton juste, en toute simplicité, ça suffit. Mais je vais forcement attendre le prochain film.

Bah voilà Steven 5/6

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Dernière édition par the black addiction le 01 Aoû 2009, 00:13, édité 2 fois.

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MessagePosté: 31 Juil 2009, 23:34 
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Pas trop compris ton point de vue sur le Che vu que c'est justement un des points forts de filmer le Che entre emprisonnement et vitalité libératrice. Mais à part ça, beau texte, tu explicites des choses que j'avais ressenties; la dernière scène m'a scotché.


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MessagePosté: 31 Juil 2009, 23:39 
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Disons que le Che je trouve que ça le réduit de le filmer comme ça, il manque un positionnement pour moi, pas forcement politique mais affectif, là même l'intérêt que tu y vois ça en fait un film d'historien, un film d'ilustration, peu de choses sont dites sur le Che finalement... Là, Chelsea, en la filmant comme c'est finalement la seule manière de pénétrer le personnage (vos gueules les pervers), de saisir l'affect.

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MessagePosté: 01 Aoû 2009, 01:43 
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the black addiction a écrit:
Enfin je suis totalement conquis par un film de Soderbergh, ce n’est pas trop tôt. J’avais bien aimé L’Anglais (et encore ça mériterait une révision), puis j’avais été saisi par le Che pour ensuite avoir un grande revirement à la réflexion… La posture du cinéaste m'avait dérangée sur le Che, il filme son personnage comme si il était dans une cage, comme si il pouvait zoomer mais pas s’approcher, une impression de fausse distance, et le Che est un personnage trop riche et complexe à mes yeux pour l’aborder de manière aussi dialectique dans la composition du plan…
Ici, même procédé de mise en scène, seulement ce personnage d’Escort girl appelle à ce traitement, ce personnage solitaire par essence ne peut être vu autrement, que de l’extérieur, comme une poupée auto marchandée, isoler la façade dans son entourage commercial fait la grandeur du film. L’atmosphère froid et éthéré a été un énorme choc pour moi, on est à mille lieux du film romantique avec un cinéaste qui aime son actrice (j’ai même l’impression qu’il aurait utilisé un homme le film aurait pu être le même) ; comme dit très justement Zad, ce film étouffe d’une manière radicale, cet enchainement de morceaux de vie volés où les hommes ne font que parler d’argent est juste épuisant… Du coup Chelsea est une ombre, totalement évanescente, et cette idée constante est incarnée par un travail génial et simple sur le flou et l’obscurité qui vient masquer les formes et les traits des visages (là où les plans de cette simple composition, dans le Che, venait apportait un gênant effet de distance d’historien, là on tombe dans le sensible et la logique du personnage), des vitres qui rendent le visage opaque ect… Même des plans de coupe assez incompréhensible, des plans sur les ampoules d’un lustre enchainé avec un plan en plongée sur un miroir qui la déforme, rien n’est laissé au hasard, jamais on est auprès d’elle, avec elle, toujours avec elle qui accompagne quelqu’un, qui se cache derrière son physique… Tout est une question d’atmosphère. Les plans où elle est seule, dans la voiture, image tremblante finissent par être bouleversant. Mais ils finissent juste, ils ne se suffisent pas à eux même, on est dans une esthétique de la répétition traumatique et étouffante.
Puis Chelsea, rien que son nom évoque le Chelsea Girls de Paul Morrissey (oui Morrissey pas Warhol), un film sur l’icône Nico, sur une Icône de l’underground, du coup le rapprochement est ironique car on est bien, avec la Chelsea de Soderbergh, avec une icône du capitalisme, au plan de dix minutes sur le visage de Nico s’échange des morceaux de vie éphémères et truqués. C’est d’une ironie assez géniale… Là vient l’idée que Soderbergh a eu la grande idée de s’inscrire dans la lignée de l’indépendant New Yorkais, et non d’inscrire son personnage dans une esthétique qui colle à son univers de luxure, non là on est direct avec l’horrible revers de la médaille.

Bon je n’aurais pas pu ne pas parler de ce champ contrechamp final, juste génial, magnifique car il vient en rupture, ça suffit étant donné l’aspect radical du film… Dix secondes suffisent pour voir le personnage, le vrai, enfin. Puis ce dernier plan terrifiant de tristesse, de dis, nue, consolant mais seule, irrémédiablement seule, condamner à récupérer les douleurs d’un système. Un beau film sur l'assujettissement.

Après je mise pas sur le revirement et le fait que Soderbergh soit un grand cinéaste, loin de là, mais pour le coup je trouve qu’il tombe sur le ton juste, en toute simplicité, ça suffit. Mais je vais forcement attendre le prochain film.

Bah voilà Steven 5/6


C'est marrant, je pense plus ou moins la même chose, mais qu'est-ce que j'ai trouvé ça chiant, note-d'intentioniesque, mou.


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MessagePosté: 01 Aoû 2009, 10:23 
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Oui je peux comprendre, le film est souvent en équilibre dangereux, au bord du gouffre, mais pour moi ça à fonctionné, l'intention est claire c'est sur, mais la sensation et le malaise étaient bien présents.

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MessagePosté: 02 Aoû 2009, 19:31 
J'ai reçu un MP.

Citation:
Sujet du message: Sa race
De: the black addiction
A: Jericho Cane
Envoyé: Sam Aoû 01, 2009 4:21 pm

Même pas tu réagis à ce que je dis sur le Soderbegh ! Va te faire enculer !


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MessagePosté: 02 Aoû 2009, 19:34 
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Et ? c'est une honte d'avoir envie de parler du film ?

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MessagePosté: 02 Aoû 2009, 19:36 
the black addiction a écrit:
Et ? c'est une honte d'avoir envie de parler du film ?

Non, je ne comprends pas cette insulte gratuite par MP !


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MessagePosté: 02 Aoû 2009, 19:37 
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Tu comprends pas l'humour non plus ! C'était juste pour t'inviter à venir parler du film ducon ! là c'est une vrai insulte, tu me gonfles.

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MessagePosté: 02 Aoû 2009, 19:39 
Je venais juste de découvrir ton message, blaireau... T'es gonflant avec ta soif de reconnaissance. :o


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MessagePosté: 02 Aoû 2009, 19:40 
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Jericho Cane a écrit:
T'es gonflant avec ta soif de reconnaissance. :o


:shock: Ok reste dans ton coin sans parler des films, là va sincèrement te faire foutre.

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MessagePosté: 02 Aoû 2009, 19:41 
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Schtroumpf sodomite
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:lol:
Rhaaa les deux vieux schnocks !

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N'écoutez pas Film Freak


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MessagePosté: 11 Aoû 2009, 19:24 
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Localisation: Why are there people like Frank?
Belle petite surprise, j'aime comme Sasha grey habite Chelsea, j'aime comme elle écoute les gens parlaient de la crise alors qu'elle est en plein doute sur son rôle à jouer, j'aime beaucoup les scènes avec Chris son copain où leurs discussions ne tournent que principalement sur les règles qu'ils se sont imposés afin d'économiser.

Enfin bref tout ça j'aime, en revanche j'aime moins le fait que le film est vide, au niveau du scénario c'est très pauvre... L'intention est bonne mais probablement trop pauvre pour en faire un long.
Heureusement que la mise en scène est superbe et que la musique pour le peu qu'elle est utilisé est parfaite, j'ai adoré le montage du film grosse claque à ce niveau. Principe plutôt casse gueule qui prend tout son sens et son évidence sur ce fabuleux plan final.

Un solide 4/6 pour moi aussi.

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Why there is so much trouble in this world?


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MessagePosté: 05 Jan 2010, 20:53 
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Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
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Bien aimé moi aussi, et surtout bien enveloppé par ce rythme flottant qui m'allait très bien. La mise en scène épouse remarquablement son sujet, je vais pas redire en moins bien ce qui a déjà été dit mais d'une c'est très classe, et de 2 c'est glaçant comme le sont les rapports de chelsea avec ses clients.

Par contre j'ai bien aimé le personnage de son copain, je pense qu'on gagne quand même à s'intéresser à lui pour mieux comprendre la relation qu'a Chelsea avec lui, c'est pas un personnage qu'il fallait faire passer à la trappe je crois. Et puis il a le même rôle que Chelsea aussi en fin de compte: il s'occupe du corps de gens friqués qui sont confrontés à la crise, les mêmes au fond qui vont voir chelsea pour les mêmes raisons, c'est pas ininteressant comme parallèle.

Bizarre sinon, j'ai la sensation d'avoir préféré le Che cette année, et j'ai envie de mettre plus à celui-là.. Je vais rester sur un bon 4/6 pour l'instant.


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