Forum de FilmDeCulte

Lors d'un examen du flux de données d'un appareil connecté, une employée agoraphobe découvre les preuves enregistrées d'un crime violent.

David Koepp signe le scénario de ce thriller partiellement en huis-clos, plutôt hitchcockien sur le papier, mais finalement moins Fenêtre sur cour que Blow Out/Blow Up mais pour la génération Zoom. J'aime comment les films américains prennent à bras le corps tous les détails de l'actualité de façon frontale et décomplexée, mais bon ici le florilège est un peu gavant: appareils connectés, COVID, agression sexuelle, pouvoir des GAFA, réunion en visio où tu met une cravate en haut mais un pyjama en bas, tout y passe...

Le récit est simple, direct, plutôt bien mené par un Steven Soderbergh qui fait son sous-Fincher pour mieux souligner la vie réglée au cordeau d'un Zoë Kravitz verrouillée et parano (mais traumatisée - sérieux, marre des traumas dans les films...) Bref, c'est propre. Par la suite, il s'autorise des écarts de conduite, dans les parti-pris de mise en scène ou de son (cette musique détachée qui jure avec la scène de poursuite et rappelle les heures les plus libres de HAYWIRE), ou dans le ton général, quasi-comique sur la fin.

L'ensemble est séduisant mais paraît au final un peu trop facilement noué puis dénoué, la toute fin relevant presque du bâclage.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Trouvé ça tout faible. L'appart de Zoë Kravitz est joli et le film a une patine "techno" plutôt pas mal et réaliste, mais l'aspect thriller paranoïaque 2.0 est quand même ultra faible. Le film m'a pas mal rappelé Mr. Robot en fait avec notamment ce personnage d'inadapté dans un monde digitalisé. L'intrigue est minimale mais dans le mauvais sens du terme et, comme souvent avec Soderbergh, j'ai l'impression d'un film vite fait, un peu torché, sans grandes ambitions. Parfois ça apporte du charme, une certaine fraîcheur d'un cinéma pas enfermé dans des parti-pris trop immuables mais parfois ça fait juste un peu amateur à l'image de la mise en scène avec ces scènes à l'extérieur filmées penchées pour saisir l'angoisse du perso... Il n'y a quasiment aucune tension, tout se résout très vite dans le dernier acte. Zoë Kravitz est très bien, l'utilisation du Kimi est assez ludique mais c'est vraiment pas grand-chose, un peu comme tous les films de Soderbergh quoi.

2-3/6

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CroqAnimement votre

Ah non c'est vachement bien ça, un truc qui te met tout de suite dans une ambiance parano avec elle qui rase les murs à toute vitesse.

Oui en fait d'un côté j'ai aimé que le film se lâche un peu à ce moment là, il y a soudain un truc un peu rapide, excitant. Mais quand c'est la seule idée de toutes les scènes extérieures, bof.

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CroqAnimement votre

Quand même une bonne surprise que ce Soderbergh, je m'attendais à un "petit" film un peu torché, j'ai été très vite happé dans son dispositif qui mixe en effet tant des références hitchcockiennes (c'est quand même une sorte de Fenêtre sur cour version OK Google Home) que le Blow-Up d'Antonioni et le Blow Out de De Palma.

Le film est aussi simple dans son déroulé que toujours bien tendu. Surtout s'il puise dans les thrillers tordus d'Hitchcock - ou si les femmes ont parfois le premier rôle elles sont toujours prises dans des rapports de couple ou des rapports pour le moins toxiques avec les hommes, ici il y a une inversion simpliste certes de la situation exposée, et des caractéristiques du personnage principal, mais il en est tiré un message positif woke propre et sans fioriture.

Un bon 4/6 pour le soin et l'invention (il y a des mouvements de caméra et des montages vraiment impeccables là-dedans) apporté à l'ensemble et pour la surprenante performance de Zoë Kravitz.

Ah oui, en meuf fermée cynique cassante, on l'avait jamais vue comme ça !

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Bah je regarde pas tout mais dans sa filmo elle était cantonnée à des seconds rôles de bonnasse renfrognée non? En premier rôle elle m'a surpris avec sa nouvelle palette de mimiques, gestuelle, et sa transformation physique ouais. Et donc?

A la fois lambda dans son propos et stylisé dans sa mise en scène, comme Steven Soderbergh sait si bien le faire. Zoë Kravitz déchire dans le rôle titre et son charisme fait beaucoup à l'intérêt de ce thriller très balisé qui ressemble à un épisode de Black Mirror allongé.

3-4/6

Fenêtre sur cour x Blow Out post-Covid et MeToo et à l'ère surconnectée écrit par le scénariste de Panic Room et réalisé par le plus gros suceur de Fincher? Sur le papier, KIMI est prometteur mais il y a une raison pour laquelle James Stewart ne sort pas de chez lui et nous de son point de vue.

Le film se tient franchement durant le premier acte, avec une mise en scène qui épouse l'environnement à la fois luxueux et restreint du protagoniste, caractérisé de façon intéressante comme vaguement antipathique de par sa condition agoraphobique (mais inutilement expliquée plus tard comme née d'un trauma, Zzzz) même si ça fait un peu sous-Lisbeth Salander, notamment dans son taf techie mais dès les premières illustrations de l'enregistrement (avec une imagerie "projection mentale"...mais où les agresseurs ont déjà la tête de ceux qu'on ne verra que plus tard, créant à cet instant-là de la tension de façon malhonnête), tu commences à sentir que tu n'es pas devant l'écriture carrée et solide du Koepp des grands jours.

Quand on sort dans le deuxième acte, ça perd immédiatement en force. Plutôt que d'avoir recours à ce dispositif un peu facile du dutch angle constant pour adopter la subjectivité du personnage mal à l'aise, il aurait fallu respecter le point de vue unique et éviter de basculer d'autres personnages, surtout si c'est pour des scènes ChatGPT inutiles de coupable payant un gars pour qu'il se débarrasse du problème.

Après un rapide passage en mode sous-Ennemi d'état, le film passe à du sous-Panic Room pour son troisième acte d'une paresse navrante (l'intervention du voisin??? la manière dont l'héroïne s'en sort en 30 sec??? mdr la backstory "mon père était ouvrier dans le bâtiment" pour justifier inutilement le truc encore une fois) où la photo "pénombre" se fait plus fincherienne que jamais.

Encore un film inconséquent de plus pour Sodo.

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