Forum de FilmDeCulte

Sur M:i:III, c'est pas du Cameron ou du Raimi...c'est plus proche de Greengrass.

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J'ai du mal à voir du sec ou du brutal dans "MI:III". D'une certaine manière c'est une couche de brutal rajoutée sur quelque chose de plus consensuel. Un peu comme "Cloverfield" qui n'a rien de sec ou de brutal mais qui peut en donner l'illusion.

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Va pas me dire qu'il y a quelque chose de commun entre la violence de la course-poursuite de "Police Federale Los Angeles", pur chef d'oeuvre en passant, et celle de "MI:III" (ou même du dernier Greengrass qui tient aussi, pour moi, de la pose, la caméra à l'épaule semble être une couche posée sur quelque chose de plus consensuel, je ne trouve pas que ça sort des tripes, je dirais même que je vois les cables et le story-board à l'écran).

Je vois pas trop ce qu'il y a de commun entre la poursuite de Police Fédérale LA et Morel non plus à vrai dire...
La poursuite en voiture la plus proche, dans la mise en scène, de celle de Friedkin, c'est sans doute celle de Death Proof (ou peut-être celle de The Bourne Identity donc, qui n'est pas de Greengrass mais de Liman).

Disons que je vois plus de similitudes entre le filmage de Morel et celui de Greengrass/Abrams mais je trouve ces derniers nettement plus doués.

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Ya une poursuite en bagnole dans MI:III ?

Sinon, vu qu'on parle de Greengrass, quand je vois le boulot de Bradley dans le making of du 3, je me demande où il intervient le Paulo. Il doit pas non plus se secouer la nouille, mais lors des scènes d'action on dirait que c'est Brad le roi non ?

Je parlais de la violence de la course-poursuite. De la violence tout court.

Énorme plaisir coupable pour ce film, pour trois raisons. La première, c'est ma passion pour ces films où le héros voit un proche disparaître et qui remonte la piste, seul contre tous (Frantic). Ajoutons aussi les films qui n'ont pas ce point de départ mais qui ont les mêmes conséquences : Le Fugitif, la trilogie Bourne... La seconde raison, c'est Liam Neeson, ici parfaitement casté. La troisième et dernière, c'est le format ultra court du film, sous la barre des 1h30...

Reste que Taken pue du fion à plus d'un titre. Si l'histoire est bien pensée, les arcs scénaristiques son grossiers et le traitement du scénario et des dialogues est assez honteux. Des ellipses abominables, des raccourcis gravissimes, une piste qui se remonte en deux-deux, et une violence totalement injustifiée et aussi irréelle que dans Commando. Mais il n'y a pas d'humour, et la sécheresse du film devient contre toute attente son meilleur atout. C'est direct, rapide, facile et convenu. C'est du fast-food. Digeste en ce qui me concerne. Presque plaisant. Je veux dire : je ne passe pas 1h30 à me foutre de la gueule du film. Je me laisse prendre au jeu. Je ressors 15 fois du film devant l'imbécilité flagrante du produit final, mais j'y retourne volontiers avec ce sentiment de plaisir coupable...

Je note 3/6, très généreux que je suis. Mais il y a définitivement quelque chose qui me fascinait, assez pour acheter le DVD, attiré par les bonus, dont le commentaire audio de Pierre Morel (réalisateur, mais surtout ex directeur photo) et Michel Abramowicz (le chef op). Je ne sais pas trop pourquoi, j'étais curieux d'entendre leur auto-satisfaction sur le film. D'assister à leur enthousiasme légitime : énorme succès international, casting américain et tournage en partie à LA, copains de Luc Besson, tapis rouge pour réaliser ou éclairer de grosses machines US par la suite... Je voulais être mal à l'aise devant leur indécence, devant leur vision crasse du cinéma, de les voir piétiner le cinéma français de genre. J'ai déjà observé chez moi ce penchant sadomaso en écoutant les commentaires audio de Vercingétorix, Promenons-nous dans les bois ou encore Je me sens pas belle. Pour percer le mystère de ces cinéastes qui n'ont aucune ambition formelle, aucune inspiration créatrice revendiquée, juste... des faiseurs un peu rigolards et démerdards.

Eh bien je n'ai pas été déçu. Pierre et Michel, nos deux zozos, sont de parfaits connards de bistrot, la définition parfaite des tâcherons made in France, incultes et gras. Ils n'ont rien à dire, ils ne pensent rien, ne nous apprennent rien, ne se passionnent pour rien. C'est FLIPPANT. Pour tous ceux qui comme moi veulent écrire ou réaliser des films, ces deux types représentent malgré leur "réussite", ce que je suis heureux de ne pas être... Je préfère galérer en étant moi que réussir en étant Pierre Morel.

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I think we're gonna need a helmet.

C'est étonnant, j'imaginais Pierre Morel comme un mec plutôt enthousiaste...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Moi aussi, mais il ne débite finalement que des banalités affligeantes, dit son admiration pour Neeson sans lui faire un compliment précis, reconnait les ficelles et clichés du scénario sans aucun regret ni honte, et il ne semble passionné par rien ni personne. Tu as l'impression d'écouter un plombier parler de son métier, sans même être technique (ce qui aurait au moins été instructif). Comme il n'est pas auteur, tu t'attends au moins à des anecdotes de tournage ou à des astuces techniques... même pas. Et pourtant il parle sans discontinuer.

Les flashbacks de la fille qui se débat, enlevée par ses ravisseurs, lorsque Neeson arrive à Paris et imagine la scène, ont été truquées au tournage (ralenti ou accélération de l'image en manuel), et non en post-prod.

Voilà.

Bonne journée.

Edit : évidemment, il n'y a rien de réellement détestable. Je n'ai aucune haine contre Morel ou ceux de son espèce. Je préfère qu'ils continuent à faire ce qu'ils font plutôt que de disparaître. C'est juste que bon... c'est pas en regardant leurs films qu'un gamin va vouloir faire du cinéma un jour, quoi...

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I think we're gonna need a helmet.

Et c'est ce mec qui fait Dune.

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Je viens de voir ça...

Le making-of est sur un autre ton encore, plus atterrant...

Sur la poursuite en bagnoles : "Effectivement, tout le monde a vu La Mémoire dans la peau, avec sa poursuite sur les quais, en sens unique, pareil. Mais on s'est dit : on va faire plus compliqué, on va le faire de nuit (rires) et en hiver ! Et puis on s'est dit qu'on allait pas casser de voiture du tout. Juste de la maîtrise et de la vitesse. Donc on a rien cassé. Enfin, on a cassé des trucs, mais pas à l'image... (rires) [...] Je sais plus combien il y avait de caméras... je me souviens juste qu'il faisait un froid de canard..."

C'est beau, hein ?

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I think we're gonna need a helmet.

Putain j'aimais déjà pas ses films mais là...

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Quand j'étais gamin-ado, j'avais de l'admiration pour Besson. Aujourd'hui ce type me débecte pour mille raisons. Alors Morel... je m'en fous complètement, ce n'est qu'un homme de main sans l'envergure du boss. Mais il fait partie de cet énorme gâchis, il y contribue. Parce que le concept d'Europacorp était bandant, parce que le projet de ville-studio était bandant. Triste de savoir ce qu'ils vont en faire... Je suis vraiment content de ne pas avoir joué le jeu d'apporter le café sur leurs tournages, puis de grappiller une meilleur place petit à petit etc. Taken c'est l'archétype de ce gâchis de feignasse. Tu boostes le scénario pour lui donner de la chair, tu creuses le background pour éviter de tomber dans le prétexte fantasmé (les albanais, là, à la Nid de guêpes), puis après tu mets un Film Freak à la réa. Qui aura le souci de rendre justice à l'action, MAIS AUSSI ET SURTOUT d'introduire des thèmes et une sensibilité dans sa mise en scène... de raconter quelque chose qui n'est pas écrit noir sur blanc dans le scénar... je sais pas moi... pourquoi ces mecs se contentent de livrer un produit sans âme ??? Pourquoi se contentent-ils d'être professionnels ? C'EST PAS PLUS SYMPA DE CRÉER AVEC DE LA PASSION ?

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I think we're gonna need a helmet.

Le pire c'est que je trouve même pas ça pro...y a un monde entre les prods Besson de Leterrier et celles de Morel...je trouve même pas que Morel soit un bon réal d'action...au moins Leterrier sait filmer et essaie de faire des efforts dans le scénar des fois.

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