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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 27 Mai 2008, 16:06 
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Schtroumpf sodomite
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Z a écrit:
Oui, au fond c'est ce qui me dérange le plus dans cette forme d'analyse. C'est une forme de censure, ou plutôt d'auto-censure. C'en est même très banal. Le cinéma s'écrit avec un langage cinématographique, or comme pour tout langage, certains mots dérangent et prêtent à discorde. Des mouvements de caméra pour des mots, des compositions de cadre pour des tournures de phrases... Et il y aurait des mots vertueux, d'autres moins, certains qu'il ne faut pas associer à d'autres, plusieurs qu'il faut savoir placer au bon endroit au bon moment, en fonction de son interlocuteur, en fonction de son rang sociétaire. Beaucoup de mots ont un double sens, voire des homonymes... et il y en aurait à ne pas utiliser, d'autres à préférer. C'est épuisant, et ça ne m'intéresse pas beaucoup. Je trouve que c'est une façon de plus de brouiller l'intérêt majeur, la question du fond (l'intention d'un cinéaste, l'échange avec le spectateur, l'émotion de ce dernier), sous des réflexions qui ne déboucheront jamais que sur un éternel désaccord. La virtuosité d'un cinéaste est à rapprocher de l'éloquence d'un orateur : il n'est pas nécessaire de bien filmer pour transmettre une émotion, celle qui est souhaitée ou ressentie, partagée. Il y a quelque chose qui passe, qui est perméable aux barrières du langage, dans la pureté d'une intention ou la sincérité d'une pensée. Certes, l'on se fait mieux comprendre lorsque l'on maîtrise le langage. Mais plus on le maîtrise plus on sait user des double-sens, signifier sans être explicite, et même parler sans ne rien dire... Ce pourquoi certains films frappés d'un classicisme béant envoient plus d'impact qu'une oeuvre virtuose brassant une émotion empruntée. Il y a des exemples et des contre-exemples pour chaque cas de figure, et c'est important de le remarquer. Le style est important, mais pas essentiel. Il le devient pourtant dès que certains styles sont catégorisés comme inférieurs, grossiers, ordinaires, voire interdits, de mauvais goût, immoraux. Ce que je ressens en lisant Tetsuo, c'est un peu comme si l'on demandait aux écrivains pour évoquer la 2nd guerre mondiale, de n'utiliser que le passé simple, parce que c'est ce qui est bien - ou de ne pas utiliser le présent, parce que c'est un moyen trop mainstream, ou trop facile, ou trop [etc]. Ou demander aux peintres de ne mettre en images les scènes de guerre qu'avec la technique du pastel, parce que c'est ce qui est bien - ou de ne pas utiliser les autres techniques parce que ceci ou cela. Je crois que ces réflexions sont utiles, nécessaires, que c'est un passage obligé face à un art jeune, encore très inexploré, en constante évolution et soumis plus que tout autre art aux avancées technologiques. Je crois également que ces réflexions disparaîtront, s'évaporeront au fil du temps, comme pour l'écriture ou la peinture. On en est encore à discutailler sur ce qu'il est permis de faire, malséant, alors que l'on ne se pose plus ces questions partout ailleurs. C'est en tous cas mon point de vue.


Je ne vois pas en quoi ça serait une forme de censure. Si nous sommes d'accord pour dire toi et moi que le cinéma est un langage (dans le sens où c'est une forme d'expression, même si je n'adhère pas à l'idée d'une "grammaire cinématographique"), je pense que tu peux comprendre qu'un discours peut relever d'un certains racisme, d'une idéologie rance, d'un égocentrisme, d'un manque de sincérité ou de la connerie tout simplement. Ca nous interpelle, nous choque ou nous révolte. Quoiqu'il en soit nous réagissons à ça. Moi je fais pareil devant un film. Si ce qu'il y a derrière ne me plait pas, bah forcément je risque pas l'apprécier. C'est logique. Il n'y a ni censure, ni grille de lecture ni quoique que ce soit. Il y a juste moi avec ma sensibilté et le film avec ce que j'y vois.
Et si ce débat a encore lieu aujourd'hui, c'est le signe que le cinéma est toujours un art bien vivant, tant mieux quelque part...

Z a écrit:
Je ne comprends pas. Spielberg est un cinéaste d'Hollywood, il est donc noyé dans ce cinéma là, use de la grammaire cinématographique propre à celui-ci, est même enfermé dans ses codes... il serait donc parfaitement interchangeable avec un autre cinéaste d'Hollywood ? La notion d'individu n'existe pas dans cette vision des choses, si ? Il faut être De Palma, Carpenter, Scorsese, Malick ou Kubrick pour s'en affranchir, soit les quelques cinéastes que tu auras pris la peine d'adouber, fort gracieusement d'ailleurs... les autres, eux, réalisent éternellement les mêmes films, bricolent les mêmes plans, fabriquent les mêmes produits...


C'est l'impression que j'ai en tout cas. Une bonne partie des films hollywoodiens que je vois me semblent issus d'un même moule (il n'y a qu'a voir comment ils sont cadrés). Je ne nie pas la notion d'individu, mais elle me semble tout de même bien noyée dans le formatage. Quelque part c'est pour ça qu'un film comme Iron Man fonctionne. Mais c'est aussi pour ça que c'est plus chaotique dès qu'il s'agit de visions plus personnelles.
Evidement, je serais de mauvaise fois si j'affirmais que tout ces réalisateurs étaient totalement interchangeables, et qu'ils réaliseraient tous exactement le même film. Mais j'ai le sentiment que les variations ne seraient pas si profondes que ça, et qu'on aurait quelque chose de globalement assez proche.
Sinon tu ne peux pas m'en vouloir d'aimer si peu de cinéastes hollywoodiens (il y en a quand même un peu plus que ceux que je cite). Je n'adoube personne. J'aime De Palma et Carpenter mais pas Mann et Fincher, qu'y puis-je ? C'est ma sensibilité et elle est ce qu'elle est...

Z a écrit:
Citation:
Alors que quand Clint Eastwood ou Spielberg dépensent des millions de dollars pour la reproduir (la guerre) dans le même but pour un résultat beaucoup moins percutant (même si plus spectaculaire), je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a un problème quelque part...


Pourquoi les attaquer sur leur budget ? L'argent est là pour traiter l'image, les décors, les costumes, les figurants, d'un point de vue réaliste. Des éléments ajoutés à d'autres, des milliers (parfois invisibilisés) qui au final ont un coût, celui de la réalité historique, de la reconstitution détaillée (ou dans le cas de la trilogie LOTR, basé sur des écrits fantastiques, de la méticulosité du détail malgré tout).


Je ne les attaque pas sur le budget, je dis qu'un autre, avec cent mille fois moins de moyens et sans être obligé de reproduir la guerre arrive au même impact. Moi ça me touche donc plus.
Quand Coppola recréer la guerre du Vietnam dans Apocalypse Now, il en fait avant tout un spectacle fascinant (pour lui comme pour nous) qui s'assume comme tel, malgré "l'horreur". Ca me semble plus juste.

Z a écrit:
Je veux bien que le pouvoir d'évocation soit plus puissant que la bête mise en image, mais regarde le débarquement du Jour le plus long et celui de Ryan, et tu admettras j'espère que le second n'est pas seulement plus réaliste ou actuel, il est aussi plus évocateur...


En quoi est-il évocateur ? Tout y est montré, y'a plus rien à évoquer. J'admet à la rigueur qu'il est plus impressionant, virtuose et moins anondin. Après...

Z a écrit:
Citation:
Le cinéma c'est quand même plus riche et varié que ça.


Ecoute, pas à te lire en tous cas.


Je dois donc mal m'exprimer...

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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 27 Mai 2008, 16:33 
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Schtroumpf sodomite
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Cosmo a écrit:
Oui mais en disant cela, j'ai l'impression que tu t'élèves contre le film. Alors que le film ne cherche pas vraiment à dire autre chose. Il montre, entre autre, qu'un viol, ce n'est pas (ou plus) une affaire de montage, de gros plans, d'inserts, ou de hors champs. Ce n'est pas le cinéma qui est devenu pauvre, c'est la vie en elle-même, qui permet (par le biais des médias) de "déréaliser" n'importe quel événement. Et on l'a vu avec le 11 septembre qui, montré sous toutes les coutures, sous tous les angles, devenait purement et simplement un spectacle hollywoodien, une vision supportable.

Dans Irréversible, Noé montre justement que notre vision des choses est devenue trop pauvre pour ressentir quoi que ce soit. Donc il prend le parti inverse : un viol, voila ce que c'est, voila à quoi ça ressemble. Un viol, ce n'est pas du hors champ, ce n'est pas du montage, c'est 9 minutes de terreur et d'attente.


En admettant que ce soit sa démarche, sa manière de faire (qui est une sorte de processus pornographique) ne se retourne-t-elle pas contre lui en banalisant à son tour un tel acte à notre regard ? En le rendant quelque part lui aussi supportable ? (car on sait que c'est faux, car on sait que c'est pas une vraie victime mais une star internationnale, bref, car on sait que c'est du cinéma ?).

Cosmo a écrit:
[Quant à Godard... J'ai beau l'apprécier, sa vision de la guerre dans Forever Mozart est quand même bien risible.]


Je ne me souviens plus vraiment du film, mais ce plan m'a bien marqué.

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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 27 Mai 2008, 16:42 
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skip mccoy a écrit:
donc le "système de représentation hollywoodien" n'a rien de totalisant et on peut légitimement avancer que la mise en scène de La liste est la résultante de choix de Spielberg avant d'être le fruit du système.


Je ne vois vraiment pas comment tu peux déduire ça de ce que j'ai dit vu que je t'explique que Fuller c'est une autre génération, donc une autre époque. Et je n'ai jamais dit que les choix de Spielberg n'étaient pas les siens. Pour moi Spielberg est le système hollywoodien actuel, il l'incarne.

skip mccoy a écrit:
génial la parano.
explique toi si tu ne veux pas que tes propos soient mal interprétés. j'étais de bonne foi dans ma réponse qui est je pense un prologement logique de ton assertion.
commence par définir ce que tu entends par "parler à la place d'un autre".
explique ensuite en quoi Spielberg parle à la place d'un autre.
bref, ordonne un peu tes propos.


Tu exagères ! J'ai expliqué (moi et d'autres) tout ça de long en large dans ce topic ! Et l'extrait que j'ai relevé de Daney est, je trouve, très clair, je ne pourrais pas l'expliquer mieux que lui...

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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 27 Mai 2008, 16:47 
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the black addiction a écrit:
C'est toujours pareil Tetsuo, peu de cinéastes français l'ont combattu de front finalement. Tu réduits souvent hollywood aux navets qu'on se prend dans la gueule chaque semaine mais tu oublies d'autres navets pour servir ton assertion. Beaucoup de films français ont été, et sont encore, assujettit à un modèle; ainsi que énormément de films américains se réclamant indépendants.


Ce que je veux dire c'est que presque tous les réalisateurs français qui ont combattu le modèle, l'ont fait chacun avec une conception bien à eux du cinéma. Même s'il y en a pas beaucoup (y'en a quand même pas mal), ça multiplie considérablement les alternatives proposées.

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MessagePosté: 27 Mai 2008, 16:49 
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Antichrist
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J'ai pas tout suivi mais comment défends-tu Salo par rapport à Irréversible ?


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 27 Mai 2008, 17:04 
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Citation:
Je ne vois vraiment pas comment tu peux déduire ça de ce que j'ai dit vu que je t'explique que Fuller c'est une autre génération, donc une autre époque. Et je n'ai jamais dit que les choix de Spielberg n'étaient pas les siens. Pour moi Spielberg est le système hollywoodien actuel, il l'incarne.

c'est une vision a la fois convenue et réductrice de Spielberg aussi bien que du modèle hollywoodien actuel. je ne vais pas m'amuser a énumérer ce qui fait la spécificité de Spielberg aujourd'hui, d'autres ici seraient plus a meme de le faire et surtout tu en es aussi conscient que moi je pense.
quant a Fuller, son film, il l'a bel et bien tourne en 1979, il y a même Mark Hamill dedans ! qu'il est commence a réaliser trente ans plus tot ne change rien a l'affaire, ce serait comme dire que La prisonniere du desert est l'oeuvre d'un cineaste du muet. De meme, Dresse pour tuer a autant si ce n'est plus a voir avec les téléfilms Hollywood night qu'avec Le port de la drogue.
tes schémas de pensée, tes petites cases, te font nier la réalité la plus factuelle.

Citation:
Tu exagères ! J'ai expliqué (moi et d'autres) tout ça de long en large dans ce topic ! Et l'extrait que j'ai relevé de Daney est, je trouve, très clair, je ne pourrais pas l'expliquer mieux que lui...

tu parles de l'histoire du travelling de kapo ??
si c'est ca, je ne vois guère le rapport avec "parler a la place d'un autre". ce texte a selon moi plus a voir avec l'absence de responsabilité du cinéaste par rapport a son objet.

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MessagePosté: 27 Mai 2008, 17:08 
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Karloff a écrit:
J'ai pas tout suivi mais comment défends-tu Salo par rapport à Irréversible ?


c'est effectivement une question que j'allais poser, surtout apres avoir lu ca:
Citation:
Si le cinéma ce n'est que l'art de montrer (même l'obsène), le simple assouvissement de la pulsion scopique, un pur acte voyeuriste, je ne vois pas alors ce qui le différencie de la pornographie. Tandis que si le cinéma évoque, perce, met à jour et signifie (mais pour ça il faut aller un peu plus loin que simplement "reproduir") alors il me fait réfléchir, comprendre, et me dit des choses.
Quand Resnais montre un tas de dents arrachés aux détenus des camps, je comprends parfaitement de quoi tient l'horreur de cette événement. Et ça m'en dit bien plus, et avec des moyens beaucoup plus modeste et moins génant (sans qu'une poignée de figurants aient été obligés de se mettre à poil et de se coller les uns aux autres) qu'un suspens chambre à gaz/douche.

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MessagePosté: 27 Mai 2008, 17:39 
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Tetsuo a écrit:
Si le cinéma ce n'est que l'art de montrer (même l'obsène), le simple assouvissement de la pulsion scopique, un pur acte voyeuriste, je ne vois pas alors ce qui le différencie de la pornographie.


&

Citation:
Ce que je dis c'est qu'il y a un risque à ce que le modèle hollywoodien (qu'incarne Spielberg) aborde des sujets si graves. Il banalise automatiquement l'image car il ne peut en faire autre chose qu'un spectacle. Il ne pousse pas à refléchir sur ce qu'il montre mais à en jouir.


Déjà, la pornographie comme tu en parles, semble être la plus petite vertu du cinéma, et dénuée d'un quelconque intérêt... je ne suis pas d'accord. Ensuite, le porno ne montre pas pour montrer, mais pour faire jouir (et de façon fractionnée là aussi par le découpage et le montage). Ce qui n'est sûrement pas le but de Spielberg dans Schindler ou Ryan (les survivants et vétérans n'auraient pas apporté leur soutien et leur caution morale si c'était le cas), ni même de Noé dans Irréversible (ce serait d'ailleurs incompatible avec le sentiment de vengeance présent au centre du film). Dans Psycho, Hitchcock par exemple reprend ni plus ni moins le découpage d'une séquence de cul dans son meurtre de la douche, le tout condensé en 30 secondes, et pourtant la finalité n'est pas la jouissance ou le voyeurisme, mais bien la douleur et l'horreur. C'est donc bien que le montage (et le contexte) et l'interprétation du spectateur jouent un plus grand rôle que le filmage en termes d'impact. J'en reviens donc au fait que l'on puisse tout filmer, comme l'on pourrait tout dire en parlant d'un langage plus classique. La caméra peut entrer dans une chambre à gaz, flotter dans l'espace, passer au travers de l'anse d'une théière... C'est le montage et le sens d'une scène qui déterminent réellement la "moralité" ou l'intention d'un cinéaste, car le montage donne du volume à sa mise en scène et le sens de la scène lui donne de la signifiance. Une valeur de plan, un mouvement de caméra, une composition ne sont pas immoraux par nature. Je ne suis donc pas d'accord avec Daney ("le travelling de Kapo était immoral") ou Godard ("le travelling est affaire de morale") tel que l'on pourrait prendre leurs déclarations, au sens littéral.

Dans la séquence de la douche de Schindler, tu ne sais finalement plus où donner de la tête, que condamner en priorité, ni même comment m'expliquer l'erreur majeure de Spielberg... Qu'est-ce qui te dérange le plus ? Est-ce le fait que la caméra pénètre dans la douche ? Est-ce celui qui te fait pénétrer toi, spectateur, là où tu ne souhaites pas aller ? Sont-ce les effets de suspense et de peur (lumière qui s'éteint) ? Est-ce vraiment le fait que cela se termine bien pour les protagonistes ? Est-ce le risque de révisionnisme / négationnisme que cette scène peut susciter ? Est-ce le fait que tous ces détails soient finalement aussi véridiques que dramatisés ? Etc.

Libre à toi d'apprécier, de juger et de penser le résultat final, mais je ne suis pas d'accord sur le fait que Spielberg n'avait pas à, ou ne devait pas faire, etc.


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 27 Mai 2008, 17:57 
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Tetsuo a écrit:
Z a écrit:
Je veux bien que le pouvoir d'évocation soit plus puissant que la bête mise en image, mais regarde le débarquement du Jour le plus long et celui de Ryan, et tu admettras j'espère que le second n'est pas seulement plus réaliste ou actuel, il est aussi plus évocateur...


En quoi est-il évocateur ? Tout y est montré, y'a plus rien à évoquer. J'admet à la rigueur qu'il est plus impressionant, virtuose et moins anondin. Après...


Là aussi c'est du porno alors ? Un porno de luxe avec beaucoup d'argent, qui offre un spectacle dans le but de faire jouir, sans morale puisque ce qui est filmé n'est en théorie pas excitant... mais mis en scène de cette façon et avec cette énergie, cette grammaire issue du spectacle, tout ceci se perd dans la vulgaire mise en images sans intellectualisation ni point de vue personnel de ce qu'est réellement la guerre.

Mouais, de la couille. Je trouve que la séquence possède, en dépit du fait d'être moderne et frontal dans sa façon de dépeindre les évènements, une force d'évocation inédite. A plusieurs moments les sensations deviennent palpables (le froid, la douleur, la peur, la vulnérabilité...), les sens se mettent en action (on goûte l'eau salée, on sent l'humidité du sable, on respire la poudre), on atteint même à certains moments une espèce d'absurdité, voire un impressionnisme... on en arrive même à imaginer que la caméra puisse être frappée d'une balle et puisse agoniser sur la plage, au bout de 20 minutes de film. Ces sentiment d'insécurité, de peur, de chaos... si ce n'est pas de l'évocation... si pour toi les qualités de cette ouverture sont juste picturales... bref.


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MessagePosté: 28 Mai 2008, 17:31 
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Z a écrit:
Déjà, la pornographie comme tu en parles, semble être la plus petite vertu du cinéma, et dénuée d'un quelconque intérêt...


En tant que démarche, oui...

Z a écrit:
je ne suis pas d'accord. Ensuite, le porno ne montre pas pour montrer, mais pour faire jouir (et de façon fractionnée là aussi par le découpage et le montage).


Dans le cas des films X (car c'est de ça que tu parles) on jouit de ce qui nous est montré mais pas de comment on nous le montre. Pour moi la différence avec le cinéma est là.
Mais la pornographie en tant que démarche, je ne suis pas sur que la finalité soit forcément la jouissance. Je ne suis même pas sur qu'il y ait une finalité (c'est pour ça que j'y vois bien peu d'intérêt)...

Z a écrit:
Ce qui n'est sûrement pas le but de Spielberg dans Schindler ou Ryan (les survivants et vétérans n'auraient pas apporté leur soutien et leur caution morale si c'était le cas), ni même de Noé dans Irréversible (ce serait d'ailleurs incompatible avec le sentiment de vengeance présent au centre du film). Dans Psycho, Hitchcock par exemple reprend ni plus ni moins le découpage d'une séquence de cul dans son meurtre de la douche, le tout condensé en 30 secondes, et pourtant la finalité n'est pas la jouissance ou le voyeurisme, mais bien la douleur et l'horreur.


Je ne suis pas certain qu'on n'est pas à ressentir une certaine jouissance devant cette séquence (c'est mon cas) ni un certain voyeurisme et je me demande ce que tu entends par "Hitchcock par exemple reprend ni plus ni moins le découpage d'une séquence de cul" ? Qu'il reprend le découpage d'un film X (ce qui me semblerait bizarre) ? Qu'il assimile par le biais du montage le meurtre à un acte sexuelle (ce en quoi je suis daccord, et c'est pour ça que je trouve cette scène géniale) ?

Z a écrit:
C'est donc bien que le montage (et le contexte) et l'interprétation du spectateur jouent un plus grand rôle que le filmage en termes d'impact. J'en reviens donc au fait que l'on puisse tout filmer, comme l'on pourrait tout dire en parlant d'un langage plus classique. La caméra peut entrer dans une chambre à gaz, flotter dans l'espace, passer au travers de l'anse d'une théière... C'est le montage et le sens d'une scène qui déterminent réellement la "moralité" ou l'intention d'un cinéaste, car le montage donne du volume à sa mise en scène et le sens de la scène lui donne de la signifiance. Une valeur de plan, un mouvement de caméra, une composition ne sont pas immoraux par nature. Je ne suis donc pas d'accord avec Daney ("le travelling de Kapo était immoral") ou Godard ("le travelling est affaire de morale") tel que l'on pourrait prendre leurs déclarations, au sens littéral.


Et bien moi je pense que tout ce que l'on peut faire, dire ou penser est significatif de quelque chose. Tout comme la manière de filmer. Tout comme la manière de monter. Il y a un an, je n'en étais pas certain, maintenant j'en suis sûr. Tu parles du sens d'une scène comme de quelque chose de prédéfinie, mais c'est le découpage et la mise en scène qui va lui donner du sens. J'ai du mal à comprendre cette différenciation...
Sinon tu ne devrais pas sous-estimer l'impact du filmage au cinéma (et j'en reviens pas que personne ne réagisse quand tu dis ça). C'est la mantière première du film. Chez Chaplin ou Pialat, c'est quasiment là que tout ce passait. On ne peut jamais généraliser.

Z a écrit:
Dans la séquence de la douche de Schindler, tu ne sais finalement plus où donner de la tête, que condamner en priorité, ni même comment m'expliquer l'erreur majeure de Spielberg... Qu'est-ce qui te dérange le plus ? Est-ce le fait que la caméra pénètre dans la douche ? Est-ce celui qui te fait pénétrer toi, spectateur, là où tu ne souhaites pas aller ? Sont-ce les effets de suspense et de peur (lumière qui s'éteint) ? Est-ce vraiment le fait que cela se termine bien pour les protagonistes ? Est-ce le risque de révisionnisme / négationnisme que cette scène peut susciter ? Est-ce le fait que tous ces détails soient finalement aussi véridiques que dramatisés ? Etc.


J'ai pourtant l'impression d'avoir été clair. Le suspens, dans cette scène de douche me dérange. Je le trouve indécent entre autres car il peut être mal interprété. Et l'extrait de l'article de Daney explique en quoi, moralement, ça pose problème.

Z a écrit:
Libre à toi d'apprécier, de juger et de penser le résultat final, mais je ne suis pas d'accord sur le fait que Spielberg n'avait pas à, ou ne devait pas faire, etc.


Voilà d'où vient le problème : dans ton obstination à vouloir rester figé dans cette idée que la vision de Daney, Godard ou moi (quel trio !) relève d'une certaine rigidité inquisitrice et moralisante. Alors que non. Personne (du moins pas moi) n'a dit que Spielberg ne devait pas faire ci ou ça. Lui, Noé et les autres font ce qu'ils veulent. On ne va pas les en empêcher. Mais nous avons notre manière de voir les choses qui nous pousse à aimer ou pas. Il y a des choses qui moralement, politiquement et ethiquement me choquent dans un film (mais pas seulement, la télé et la publicité c'est le bastion de l'ignominie !). Et j'essaie d'expliquer pourquoi.

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MessagePosté: 28 Mai 2008, 17:33 
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Karloff a écrit:
J'ai pas tout suivi mais comment défends-tu Salo par rapport à Irréversible ?


C'est quand même pas pareil. Il y a un propos bien plus puissant chez Pasolini. Dans Salo, il expliquer comment le fascisme, dans un ultime rebond (la république de Salo), est incappable de jouir, ni même de désirer, ni même de comprendre le désir de l'autre. Il se retranche dans des extrêmités qui confinent à l'horreur mais aussi au grotesque. Du coup, tout ce qui est montré est certe horrible mais fait comprendre le ridicule et l'impuissance des classes dominantes.
Il n'y a aucune fascination de Pasolini pour la violence, l'assouvissement, la cruauté ou le calvaire des victimes et aucune envi de nous y plonger "comme si nous y étions", mais simplement un regard d'une dureté incroyable sur la nullité du fascisme et de la haute bourgeoisie.

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MessagePosté: 28 Mai 2008, 18:20 
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Tetsuo a écrit:
Karloff a écrit:
J'ai pas tout suivi mais comment défends-tu Salo par rapport à Irréversible ?


C'est quand même pas pareil. Il y a un propos bien plus puissant chez Pasolini. Dans Salo, il expliquer comment le fascisme, dans un ultime rebond (la république de Salo), est incappable de jouir, ni même de désirer, ni même de comprendre le désir de l'autre. Il se retranche dans des extrêmités qui confinent à l'horreur mais aussi au grotesque. Du coup, tout ce qui est montré est certe horrible mais fait comprendre le ridicule et l'impuissance des classes dominantes.
Il n'y a aucune fascination de Pasolini pour la violence, l'assouvissement, la cruauté ou le calvaire des victimes et aucune envi de nous y plonger "comme si nous y étions", mais simplement un regard d'une dureté incroyable sur la nullité du fascisme et de la haute bourgeoisie.


Euh là où je te suis pas c'est que le fascisme s'appuie plutôt sur les classes moyennes, donc la petite bourgeoisie voire moyenne. La haute bourgeoisie est plus aristo dans ses vues politiques, plus "vieille droite", et pas du tout fasciste qui est une droite de la modernité, post-1789. Ce sont bien sûr des généralités, il y a toujours des exceptions.
Je ne me souviens plus, par contre, de quel milieu la bande des quatre dans Salo vient.


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MessagePosté: 28 Mai 2008, 18:33 
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Tetsuo a écrit:
Dans le cas des films X (car c'est de ça que tu parles) on jouit de ce qui nous est montré mais pas de comment on nous le montre.


Peut-être que tu peux bander sur n'importe quel bout de chair filmé, pas moi.

Citation:
Je ne suis pas certain qu'on n'est pas à ressentir une certaine jouissance devant cette séquence (c'est mon cas) ni un certain voyeurisme et je me demande ce que tu entends par "Hitchcock par exemple reprend ni plus ni moins le découpage d'une séquence de cul" ?


Je crois que la jouissance est hors propos, franchement... c'est un meurtre, l'un des plus traumatisants du cinéma. Je ne crois pas non plus que les gens qui ont découvert Jaws ont ressenti de l'excitation pendant la séquence d'ouverture... S'il y a de la jouissance, à la rigueur, c'est lors d'un second niveau de lecture, pour les wannabe réalisateur qui sont émerveillés devant la mise à mort telle que le montre un maître, comme un étudiant en médecine pourrait s'émerveiller de la dextérité de son chirurgien de professeur... Et pas de voyeurisme non plus, on ne voit rien du corps de Janet Leigh, ce n'est pas le propos.

Citation:
Qu'il reprend le découpage d'un film X (ce qui me semblerait bizarre) ? Qu'il assimile par le biais du montage le meurtre à un acte sexuelle (ce en quoi je suis daccord, et c'est pour ça que je trouve cette scène géniale) ?


Je ne parlais pas de lecture analytique, qui bien évidemment, et comme la plupart des meurtres mis en scène de façon fractionnée et progressive, peut être rapproché d'un acte sexuel. Je parlais du découpage. Et encore je pense avoir exagéré puisqu'à aucun moment le couteau ne touche la chair de Janet Leigh. Je parlais en terme d'accélérations de gros plans à deux matrices (ce qui définit généralement une scène de sexe d'un film pornographique).

Citation:
Et bien moi je pense que tout ce que l'on peut faire, dire ou penser est significatif de quelque chose. Tout comme la manière de filmer. Tout comme la manière de monter. Il y a un an, je n'en étais pas certain, maintenant j'en suis sûr. Tu parles du sens d'une scène comme de quelque chose de prédéfinie, mais c'est le découpage et la mise en scène qui va lui donner du sens. J'ai du mal à comprendre cette différenciation...


Disons qu'il y a plusieurs vérités. Celle du réalisateur, et celle du spectateur. Nos visions se rejoignent sur la seconde, mais sur la première, je suis très prudent, beaucoup plus que toi. Tu n'hésites pas à faire des hypothèses sur la vérité du réalisateur à partir de la tienne, or c'est quelque chose que je ne me permets pas de faire. Je trouve que c'est un raisonnement faux à la base, qui ne peut que donner du faux au résultat. Cela a même tendance à m'agacer, parce que cela fait parler les auteurs comme s'il y avait une certitude... J'avais déjà développé ce penchant dans la section Munich, on ne fait que se répéter décidément. Pour découvrir la vérité du réalisateur, ou en tous cas tenter de s'en approcher, je préfère me mettre à sa place et réfléchir à partir des mêmes éléments que lui (scénario, mise en scène, photographie etc.) et voir si je pourrais trouver mieux, plus simple, plus signifiant etc.

Voilà ce que j'avais écrit sur ta façon d'analyser les choses :

Ca c'est un peu symptomatique de ton approche, je trouve. Tu parles de 'porte ouverte' comme si Spielberg développait une argumentation, comme si un film était nécessairement un plaidoyer, ou un recueil d'intentions et d'opinions. Comme si le sens d'une scène était le but final. Spielberg a un point de vue, des opinions, mais ce n'est pas le sujet ou la finalité que de les exposer dans son film. Il raconte une histoire, développe ses personnages avant tout, avec son regard. C'est-à-dire que tu ne commences pas l'écriture ou le tournage d'une scène en te fixant un but sensique. Ton unique but est avant tout la cohérence, l'honnêteté, la crédibilité, la sincérité. Le sens est implicite et même parfois prodondément enchevêtré dans le corps de la scène, parfois même à ton insu, ou de façon inconsciente. Tu ne tournes pas en disant : "ok les gars, c'est la scène où il réalise à quel point la violence détruit les âmes et contamine tout !". Tu ne l'écris pas non plus dans cette optique. C'est une analyse post-création.

Et je pense que cette analyse peut s'avérer intéressante, je pense même qu'il est bon parfois, pour certains films, de plonger dans la théorisation critique.

Mais pour moi la mise en parallèle avec les intentions de l'auteur est quelque chose de condescendant, et de vain tant c'est construit sur l'interprétation et la conceptualisation. Ce qui aurait un réel intérêt à mes yeux, ce serait une confrontation avec l'auteur. Que tu puisses en débattre directement avec Spielberg. Tu ne pourrais plus avancer dans la sur-interprétation comme tu as la mauvaise habitude - c'est mon avis - de le faire. Si tu lui disais "je n'ai pas aimé le moment où vous avez tenté de démontrer que la violence détruit les âmes dans cette scène d'amour", je pense qu'il t'arrêtrait tout de suite en répondant "c'est l'analyse que vous faites de la scène, et c'est intéressant, mais ce que je montre moi c'est un homme qui fait l'amour, et qui ne peut s'empêcher de repenser à toute les horreurs qu'il a vécues" etc etc...

Je pense qu'il y a plusieurs vérités sensiques. Celle de l'auteur, avant d'écrire la scène, soit les intentions (pas toutes conscientes). Celle du plateau avec les comédiens et la mise en scène (et le montage). Celle du spectateur. Je pense qu'il est bon pour l'auteur de ne pas se préoccuper de la présupposée vérité que ressentira le spectateur par exemple, mais de se concentrer sur la sienne de vérité, et de l'exprimer le plus sincèrement possible. De même le spectateur a tout intérêt à puiser l'argumentaire pour définir au mieux sa propre pensée, plutôt que de se perdre en élucubrations et interprétations gratuites sur la pré-supposée vérité de l'auteur à la création ou au tournage de la scène en question. La lecture de toutes ces vérités est intéressante, leur opposition m'apparait par contre comme une erreur.


Ce à quoi tu avais répondu en substance :

Citation:
Pour moi l'opinion de Spielberg, tout ce qu'il pourra dire sur le film ne compte pas vraiment.


Citation:
Je ne fais que parler de ce que je vois, de ce que je constate. Et dans Munich, je vois des intentions, des prétentions même, qui vont bien au-delà de la simple envie de raconter une petite histoire sympathique.


Citation:
Un critique parle uniquement de son ressenti, donc, quelque part, de lui-même.


Donc c'est très bien, on a juste une vision diamétralement opposée sur la réception et la réflexion d'un film par le spectateur... lol

Citation:
Voilà d'où vient le problème : dans ton obstination à vouloir rester figé dans cette idée que la vision de Daney, Godard ou moi (quel trio !) relève d'une certaine rigidité inquisitrice et moralisante. Alors que non.


Oui c'est possible, beaucoup de ce que j'ai écrit dans cette section tourne autour de cette idée que tout est possible, tout est permis en première intention pour le cinéaste. Que ce qui est râté pour toi au résultat, à l'analyse, peut tout de même venir d'une erreur du metteur en scène, d'une maladresse sincère, d'une expérimentation plutôt que d'une intention délibérée de sa part.


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MessagePosté: 28 Mai 2008, 20:57 
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Z a écrit:
Dans la séquence de la douche de Schindler, tu ne sais finalement plus où donner de la tête, que condamner en priorité, ni même comment m'expliquer l'erreur majeure de Spielberg... Qu'est-ce qui te dérange le plus ? Est-ce le fait que la caméra pénètre dans la douche ? Est-ce celui qui te fait pénétrer toi, spectateur, là où tu ne souhaites pas aller ? Sont-ce les effets de suspense et de peur (lumière qui s'éteint) ? Est-ce vraiment le fait que cela se termine bien pour les protagonistes ? Est-ce le risque de révisionnisme / négationnisme que cette scène peut susciter ? Est-ce le fait que tous ces détails soient finalement aussi véridiques que dramatisés ? Etc.


Rappelons que la scène des douches a réellement eu lieu, telle que la décrit Schindler.

_________________
Que lire cet hiver ?
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MessagePosté: 28 Mai 2008, 23:19 
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L'impertinent pertinent
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Inscription: 14 Juil 2005, 01:55
Messages: 11428
Localisation: Previously on Premiere
Cosmo a écrit:
Rappelons que la scène des douches a réellement eu lieu, telle que la décrit Schindler.


Oui, mais j'ai volontairement évité cet argument pour se concentrer sur la question "peut-on tout filmer ?" et "y a-t-il une seule et unique façon de filmer la Shoah ?", en très gros.


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