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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 24 Mai 2008, 22:48 
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The Scythe-Meister a écrit:
Finir par parler d'hygiène dans un débat sur la morale qui est parti d'un film sur la Shoah, c'est fort.


Hygiène dans le sens d'attention à l'intégrité d'une esthétique bien sûr. Dans l'ensemble de ce que j'ai écrit ça me parait clair, petit malin.

Citation:
J'ai l'impression qu'ensuite tu me réponds sans en avoir l'air sans m'avoir lu. Ultime.


Ah mais je ne te réponds pas parce qu'effectivement je ne t'ai pas lu. Ultime toi même ahahah !

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MessagePosté: 24 Mai 2008, 23:10 
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Karl le mort-vivant a écrit:
C'est ça que je comprend pas dans cette histoire de droit. Personne ne lui a retiré ce droit. Quand tu dis "pour un c'st immoral, et on n'a pas le droit de le faire, pour l'autre, c'est peut-être immoral, mais on a le droit de le faire, je te réponds que le fait qu'on ait le droit de le faire ou non n'est pas la question. On a le droit de le faire, mais c'est mauvais, c'est tout.


Mais si, c'est la question, parce que sinon, on en a strictement rien à foutre, de l'avis de Daney, de Tetsuo, de Jiko ou de n'importe qui, sur la moralité de tel travelling, ca relève de l'opinion individuelle, ce n'est rien d'autre que de la poussière. Et Daney le sait, et il le dit, même si ca n'engage que lui, il y a des choses qu'il ne faut pas faire, ou pas de n'importe quelle façon, il le dit explicitement, parce qu'il veut faire son boulot, parce que sinon on sépare le discours critique de l'œuvre, et la "question" rentre dans le domaine du goût esthétique, et là tu as ce relativisme démocratique que tu aimes si peu. Au contraire, si la morale est véritablement un critère esthétique, il y a une dimension de l'interdit qui est la condition de manifestation du critère dans le geste artistique, et c'est cette condition de manifestation qui justifie qu'un discute le rapport entre esthétique et représentation. Sans cela, tout ce dont vous avez parlé est véritablement sans aucune valeur ni pertinence, ce ne sont que des opinions sans intérêt.
Autrement dit : "C'est mauvais, c'est tout", et alors? Le "et alors?" est bien la chose la plus importante ici.

Karl le mort-vivant a écrit:
Et là, on en revient au fait que tu m'ais toi-même dit que tu comprenais pourquoi je passais du thème de la liberté à celui de la valeur et que je t'ai répondu que le sujet l'avait fait dans le sens inverse.


Non non, c'était sur ta phrase précise "je fais ce que je veux, tout se vaut". La seule chose que je voulais dire, c'est que le "je fais ce que je veux" n'impliquait pas forcément le "tout se vaut". On est là dans un autre ordre que celui du débat actuel.


Karl le mort-vivant a écrit:
Enfin, je vois pas le rapport avec Shoah, qui sont ces pro-morale, pourquoi ils chercheraient à défendre Shoah...


Dans l'ordre :
- "Et pour parler d'autre chose" - mais il me semble qu'on parle bien de la question de morale dans la représentation à partir d'un cas précis, la représentation de la Shoah
- pour être plus précis : ceux qui font de la moralité un critère du jugement esthétique
- parce que le film est élevé un peu partout, et notamment par les pro-Daney, en modèle sur le sujet et que lui-même se prétend tel


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 24 Mai 2008, 23:12 
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jiko a écrit:
Hygiène dans le sens d'attention à l'intégrité d'une esthétique bien sûr. Dans l'ensemble de ce que j'ai écrit ça me parait clair, petit malin.


Je sais bien mais je trouvais ca cocasse. L'entartete Kunst ce n'est pas rien.


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 25 Mai 2008, 00:33 
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Tetsuo a écrit:
Z a écrit:
lol on en était déjà arrivé à ce mini-débat, tu te souviens ? Section Munich.

http://forum.plan-sequence.com/viewtopic.php?t=1616&start=180


Haaa !!! Que de souvenirs ! Non mais j'étais quand même un peu trop radical et rentre-dedans à cette époque, et je ne maîtrisais pas encore toutes mes idées.

Z a écrit:
Ben écoute je ne sais pas... je ne vois pas ça comme un renoncement, un acte de lâcheté ou quoi...


Moi non plus. C'est plutôt une fatalité imposé par le système hollywoodien, pas dans le sens administratif du terme, mais dans la spécificité même de ce cinéma et de son mode de représentation.

Z a écrit:
je comprends ce que tu reproches, mais je ne sais pas si quelqu'un a déjà tenté ce genre d'entreprise, ou même si c'est possible. Même Kubrick avait du mal à écrire et adaptait - ou faisait adapter des bouquins... Je ne trouve pas ça réducteur.


L'adaptation n'est pas en cause. La seule chose que je dis c'est que le cinéma hollywoodien, malgré toutes ces qualités, n'est pas suffisant pour aborder des thèmes tels que la Shoah. Il faut des propositions cinématographiques plus originales et osé.

Z a écrit:
Faire un film sur la Shoah ce serait quoi ? T'as quelques idées ?


Ca serait Nuit et Brouillard d'Alain Resnais par exemple.
C'est drôle que tu me poses cette question, car je me demandais justement comment je m'y prendrais pour faire un tel film...

Z a écrit:
Faut aussi un peu se lancer à avoir des idées... Un plan très large sur une place pendant la sélection ? Un plan avec 2000 figurants à l'allure squelettique ? Ne serait-ce pas indécent d'user d'effets spéciaux pour les représenter, car s'en approcher avec des figurants est rigoureusement impossible ? Ou alors suggérer au lieu de montrer, en privilégiant le son le plus souvent... les vociférations des kapos, les cris des prisonniers qu'on achève à coups de crosse, les rires déments de ceux qui perdent la raison. La musique de l'orchestre, à l'aube, qui accompagne avec Beethoven le départ des bagnards pour le travail... les sièrnes d'alerte après une évasion annonçant la traque qui va suivre... Prévoir également de filmer la plupart du temps en plans rapprochés ou gros plans : traquer la mort au travail sur les visages, dans les regards hantés par la peur, la haine de l'autre, le renoncement ou le désir de survivre ; le liquide boueux qui tient lieu de repas - de l'eau tiède avec, dans le meilleur des cas, deux ou trois patates - qu'on savoure pourtant à chaque cuillerée, instants tellement espérés, suppliés dans la famine sciemment entretenue. Des mains charriant des blocs de pierre monstrueux, des centaines de paires de sabots martelant le sol en cadence. La cravache qui lacère un visage de femme. Le sang. Filmer la fraternité de deux regards étrangers. Refuser la narration, préférer les moments éclatés. Donner la priorité aux besoins devenus vitaux, car toujours insatisfaits : dormir une minute, debout, empêcher par tous les moyens la faim de tyranniser l'esprit, boire, se réchauffer, économiser ses forces une seconde... Il faudrait repenser complètement les séquences de l'appel du matin et du soir. Non seulement on aurait pas le nombre de figurants nécessaires (combien d'ailleurs ? 3000 ? 5000 ? plus ?), mais il est de toute façon impensable de filmer par centaines des êtres pesant réellement 35 kilos... Seul un plan général ne montrant que des silhouettes filmées de loin serait envisageable : mais c'est précisément la solution à exclure, car elle renvoit au problème d'une figuration trop nombreuse. A chaque scène il faut s'interroger : comment, sans jamais perdre de vue les contraintes financières ni se laisser dévorer par elles, reconstituer avec authenticité et vraisemblance ce qui reste pour la plupart des gens, aujourd'hui encore, inimaginable ? Comment, par exemple, rendre concrète la sensation intolérable du froid sur un être étique, privé de sommeil et affamé, alors qu'il faut économiser le moindre mouvement parce qu'il est à la limite de sa résistance physique, et que les kapos veillent, épiant l'instant de faiblesse qui mène à l'exécution sommaire ou la chambre à gaz ? Comment filmer la faim quand elle devient une obsession qui pousse à voler un quignon de pain, synonyme pourtant de survie pour son compagnon de misère ? Comment regarder l'étreinte de deux amants, le plaisir volé de deux "sous-hommes" qui ne savent pas encore qu'ils seront gazés ensemble ? Comment filmer l'agonie des mourrants, si faibles qu'ils ne peuvent même plus soulever leurs paupières ? Il faut du talent pour tout cela. Du courage. De la rage aussi sûrement.


Tu oublies une chose qui a son importance et qui fait la spécificité du cinéma, c'est son pouvoir d'évocation. La force d'un film c'est d'en dire beaucoup en en montrant peu finalement. Godard parvient à signifier (ce qui est plus percutant que montrer) toute l'horreur de la guerre juste en filmant un pied dans la terre. Alors que quand Clint Eastwood ou Spielberg dépensent des millions de dollars pour la reproduir (la guerre) dans le même but pour un résultat beaucoup moins percutant (même si plus spectaculaire), je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a un problème quelque part...

Exhiber les horreurs des camps, c'est le programme le plus pauvre qui soit et ça ne peut qu'inéxorablement enfoncer des portes déjà bien ouvertes (on se doute que c'est vraiment affreux). C'est la teneur de cette horreur qui est un sujet intéressant et jusqu'où l'homme est-il capable d'aller qui est la vraie question. C'est d'ailleurs de ça que parle le film de Resnais.

Tout ce que tu cites, la faim, l'humiliation, la violence, l'assouvissement etc... a déjà été filmé par des cinéastes qui se sont posés la question de comment le filmer, comment ne pas tomber dans l'exhibition racolleuse et comment le faire ressentir. C'est ça le vrai travail d'un cinéaste. C'est de proposer une solution visuelle et sonore qui traduise un état d'âme, plutôt que de le recopier servilement.

Le problème du cinéma hollywoodien, c'est qu'il ne tient que sur un seul et unique model, et qu'il ne propose rien d'autre. Du coup il est condamné à ne filmer que de la même manière toutes ces choses (la faim, la mort etc...). Certains auteurs savent rebondir sur ce modèle (mais ils sont rares) et en jouer (Carpenter, De Palma et même Scorsese), d'autre doivent carrément s'en affranchir pour aller plus loin (Malick, Kubrick).

Z a écrit:
Il y a de tout cela dans Schindler. C'est déjà formidable. Alors certes, cela s'accompagne de quelques concessions, comme une narration plus ouverte, directive, quelques identifications permises au spectateur aux lueurs d'espoir. Je trouve que c'est une concession nécessaire, et inévitable, et absolument pas condamnable. Tu me parles d'un truc irréel. Aborder de front un sujet aussi massif que fantômatique, aussi porté sur le nombre gargantuesque et la notion d'être vivant unique, en laissant couler une mise en scène dictée par la morale, où aucune interprétation péjorative ne serait permise, où chaque mouvement et où chaque composition répondrait à la définition même de la pudeur, de la justice, de la mémoire... Je veux bien théoriser, mais on atteint là les limites du procédé d'intellectualisation. A un moment il faut faire, montrer, créer, choisir, trancher. Je préfère 100 fois un Spielberg qui ose le témoignage maladroit ave un geste virtuose, plutôt qu'un autre qui préfère la retenue bienséante et la critique bien pensante.


Comme si c'était la seule alternative au model spielbergien. Le cinéma c'est quand même plus riche et varié que ça.


c'est fou de nier à ce point la diversité d'un des cinémas les plus riches du monde.
comment peux tu comparer par exemple la représentation des camps dans Au delà de la gloire de Fuller avec celle de La liste de Schindler ??

et sinon le piano dans Nuit et brouillard, tu trouves pas ça déplacé, esthétisant ??

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 25 Mai 2008, 09:16 
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Tetsuo a écrit:
Pour moi ce n'est même plus une question de morale ou pas, c'est juste que devant la scène du viol je me dis qu'on a beaucoup perdu, que le cinéma est devenu pauvre, sans enjeu, morne : pour montrer l'horreur d'un viol, on a qu'à en reproduire un à l'identique et montrer ça tel quel.


Oui mais en disant cela, j'ai l'impression que tu t'élèves contre le film. Alors que le film ne cherche pas vraiment à dire autre chose. Il montre, entre autre, qu'un viol, ce n'est pas (ou plus) une affaire de montage, de gros plans, d'inserts, ou de hors champs. Ce n'est pas le cinéma qui est devenu pauvre, c'est la vie en elle-même, qui permet (par le biais des médias) de "déréaliser" n'importe quel événement. Et on l'a vu avec le 11 septembre qui, montré sous toutes les coutures, sous tous les angles, devenait purement et simplement un spectacle hollywoodien, une vision supportable.

Dans Irréversible, Noé montre justement que notre vision des choses est devenue trop pauvre pour ressentir quoi que ce soit. Donc il prend le parti inverse : un viol, voila ce que c'est, voila à quoi ça ressemble. Un viol, ce n'est pas du hors champ, ce n'est pas du montage, c'est 9 minutes de terreur et d'attente.

[Quant à Godard... J'ai beau l'apprécier, sa vision de la guerre dans Forever Mozart est quand même bien risible.]

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 25 Mai 2008, 09:19 
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Film Freak a écrit:
Y a une différence entre se poser la question (intéressante, je ne l'ai jamais nié) et juger (pour ne pas dire "condamner") un (ou plusieurs) film(s) à partir de cette grille de pensée qui DU COUP devient réductrice (vu que le propos de Daney/Rivette sous-entend qu'il y a des figures de style qu'on doit s'interdire d'utiliser).


Oui, au fond c'est ce qui me dérange le plus dans cette forme d'analyse. C'est une forme de censure, ou plutôt d'auto-censure. C'en est même très banal. Le cinéma s'écrit avec un langage cinématographique, or comme pour tout langage, certains mots dérangent et prêtent à discorde. Des mouvements de caméra pour des mots, des compositions de cadre pour des tournures de phrases... Et il y aurait des mots vertueux, d'autres moins, certains qu'il ne faut pas associer à d'autres, plusieurs qu'il faut savoir placer au bon endroit au bon moment, en fonction de son interlocuteur, en fonction de son rang sociétaire. Beaucoup de mots ont un double sens, voire des homonymes... et il y en aurait à ne pas utiliser, d'autres à préférer. C'est épuisant, et ça ne m'intéresse pas beaucoup. Je trouve que c'est une façon de plus de brouiller l'intérêt majeur, la question du fond (l'intention d'un cinéaste, l'échange avec le spectateur, l'émotion de ce dernier), sous des réflexions qui ne déboucheront jamais que sur un éternel désaccord. La virtuosité d'un cinéaste est à rapprocher de l'éloquence d'un orateur : il n'est pas nécessaire de bien filmer pour transmettre une émotion, celle qui est souhaitée ou ressentie, partagée. Il y a quelque chose qui passe, qui est perméable aux barrières du langage, dans la pureté d'une intention ou la sincérité d'une pensée. Certes, l'on se fait mieux comprendre lorsque l'on maîtrise le langage. Mais plus on le maîtrise plus on sait user des double-sens, signifier sans être explicite, et même parler sans ne rien dire... Ce pourquoi certains films frappés d'un classicisme béant envoient plus d'impact qu'une oeuvre virtuose brassant une émotion empruntée. Il y a des exemples et des contre-exemples pour chaque cas de figure, et c'est important de le remarquer. Le style est important, mais pas essentiel. Il le devient pourtant dès que certains styles sont catégorisés comme inférieurs, grossiers, ordinaires, voire interdits, de mauvais goût, immoraux. Ce que je ressens en lisant Tetsuo, c'est un peu comme si l'on demandait aux écrivains pour évoquer la 2nd guerre mondiale, de n'utiliser que le passé simple, parce que c'est ce qui est bien - ou de ne pas utiliser le présent, parce que c'est un moyen trop mainstream, ou trop facile, ou trop [etc]. Ou demander aux peintres de ne mettre en images les scènes de guerre qu'avec la technique du pastel, parce que c'est ce qui est bien - ou de ne pas utiliser les autres techniques parce que ceci ou cela. Je crois que ces réflexions sont utiles, nécessaires, que c'est un passage obligé face à un art jeune, encore très inexploré, en constante évolution et soumis plus que tout autre art aux avancées technologiques. Je crois également que ces réflexions disparaîtront, s'évaporeront au fil du temps, comme pour l'écriture ou la peinture. On en est encore à discutailler sur ce qu'il est permis de faire, malséant, alors que l'on ne se pose plus ces questions partout ailleurs. C'est en tous cas mon point de vue.


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MessagePosté: 25 Mai 2008, 09:32 
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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 25 Mai 2008, 09:37 
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Tetsuo a écrit:
La seule chose que je dis c'est que le cinéma hollywoodien, malgré toutes ces qualités, n'est pas suffisant pour aborder des thèmes tels que la Shoah. Il faut des propositions cinématographiques plus originales et osé.


&

Citation:
Le problème du cinéma hollywoodien, c'est qu'il ne tient que sur un seul et unique model, et qu'il ne propose rien d'autre. Du coup il est condamné à ne filmer que de la même manière toutes ces choses (la faim, la mort etc...). Certains auteurs savent rebondir sur ce modèle (mais ils sont rares) et en jouer (Carpenter, De Palma et même Scorsese), d'autre doivent carrément s'en affranchir pour aller plus loin (Malick, Kubrick).


Je ne comprends pas. Spielberg est un cinéaste d'Hollywood, il est donc noyé dans ce cinéma là, use de la grammaire cinématographique propre à celui-ci, est même enfermé dans ses codes... il serait donc parfaitement interchangeable avec un autre cinéaste d'Hollywood ? La notion d'individu n'existe pas dans cette vision des choses, si ? Il faut être De Palma, Carpenter, Scorsese, Malick ou Kubrick pour s'en affranchir, soit les quelques cinéastes que tu auras pris la peine d'adouber, fort gracieusement d'ailleurs... les autres, eux, réalisent éternellement les mêmes films, bricolent les mêmes plans, fabriquent les mêmes produits...

Citation:
Alors que quand Clint Eastwood ou Spielberg dépensent des millions de dollars pour la reproduir (la guerre) dans le même but pour un résultat beaucoup moins percutant (même si plus spectaculaire), je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a un problème quelque part...


Pourquoi les attaquer sur leur budget ? L'argent est là pour traiter l'image, les décors, les costumes, les figurants, d'un point de vue réaliste. Des éléments ajoutés à d'autres, des milliers (parfois invisibilisés) qui au final ont un coût, celui de la réalité historique, de la reconstitution détaillée (ou dans le cas de la trilogie LOTR, basé sur des écrits fantastiques, de la méticulosité du détail malgré tout). Je veux bien que le pouvoir d'évocation soit plus puissant que la bête mise en image, mais regarde le débarquement du Jour le plus long et celui de Ryan, et tu admettras j'espère que le second n'est pas seulement plus réaliste ou actuel, il est aussi plus évocateur...

Citation:
C'est la teneur de cette horreur qui est un sujet intéressant et jusqu'où l'homme est-il capable d'aller qui est la vraie question. C'est d'ailleurs de ça que parle le film de Resnais.


Mais ça c'est un des nombreux éléments d'analyse qui existent. C'est celui qui t'intéresse le plus, peut-être, mais pas forcément l'unique digne d'intérêt.

Citation:
Le cinéma c'est quand même plus riche et varié que ça.


Ecoute, pas à te lire en tous cas.


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MessagePosté: 25 Mai 2008, 09:41 
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oeil-de-lynx a écrit:
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J'essaie d'éviter l'oscar du foruméen "j'arrive toujours après le débat"...


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 25 Mai 2008, 09:43 
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Tetsuo a écrit:
Irréversible et les Ch'tis, même combat !


Ah ah le con ! Tu me cherches !

Bon, mais Cosmo a très bien exprimé les choses.


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 25 Mai 2008, 09:53 
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Cosmo a écrit:
Dans Irréversible, Noé montre justement que notre vision des choses est devenue trop pauvre pour ressentir quoi que ce soit. Donc il prend le parti inverse : un viol, voila ce que c'est, voila à quoi ça ressemble. Un viol, ce n'est pas du hors champ, ce n'est pas du montage, c'est 9 minutes de terreur et d'attente.


Très bien ! D'ailleurs essayez de penser à la dernière fois que vous avez été ému ou choqué par un personnage tué d'une balle de revolver... je ne parle pas d'être surpris, comme dans LA Confidential (lorsque le traître se découvre), mais bien remué, en ressentant quelque chose. Le montage est parfaitement anesthésiant, bien plus que le filmage d'ailleurs. Ce pourquoi le plan-séquence nous arrache parfois encore de vrais frissons inespérés (De Palma, Haneke, Noé en ce qui me concerne, etc.). Ou même le son, trop souvent délaissé (quand les flingues de Heat ou Collateral résonnent, l'impact en redevient même choquant, comme il se doit). En ce sens l'ouverture de Ryan n'est pas qu'une réussite technique ou esthétique. Elle relève notre seuil de tolérance de plusieurs crans, nous oblige à un nouveau standard, nous réveille de notre léthargie passive. Ce sont ces films qui poussent en avant tous les autres, ces cinéastes qui aiguisent un peu plus leur art. Spielberg a toujours été de ceux-là.


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 25 Mai 2008, 10:01 
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Z a écrit:
Très bien ! D'ailleurs essayez de penser à la dernière fois que vous avez été ému ou choqué par un personnage tué d'une balle de revolver... je ne parle pas d'être surpris, comme dans LA Confidential (lorsque le traître se découvre), mais bien remué, en ressentant quelque chose. Le montage est parfaitement anesthésiant, bien plus que le filmage d'ailleurs. Ce pourquoi le plan-séquence nous arrache parfois encore de vrais frissons inespérés (De Palma, Haneke, Noé en ce qui me concerne, etc.). Ou même le son, trop souvent délaissé (quand les flingues de Heat ou Collateral résonnent, l'impact en redevient même choquant, comme il se doit). En ce sens l'ouverture de Ryan n'est pas qu'une réussite technique ou esthétique. Elle relève notre seuil de tolérance de plusieurs crans, nous oblige à un nouveau standard, nous réveille de notre léthargie passive. Ce sont ces films qui poussent en avant tous les autres, ces cinéastes qui aiguisent un peu plus leur art. Spielberg a toujours été de ceux-là.


J'interviens subreptiscement pour dire que je trouve tout ça très pertinent. L'exemple de Heat est particulièrement frappant.


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 25 Mai 2008, 11:41 
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Tetsuo : as-tu vu Monde de Gloire de Roy Andersson? Si oui, tu penses quoi de la représentation de la Shoah qu'il donne?


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 Sujet du message: Re: Steven Spielberg
MessagePosté: 25 Mai 2008, 15:57 
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Gerry a écrit:
Tetsuo : as-tu vu Monde de Gloire de Roy Andersson? Si oui, tu penses quoi de la représentation de la Shoah qu'il donne?

Je pense que Anderson se sert plutot de l'imagerie de la Shoah et des camps pour parler plutot d'autre chose. Mais oui c'est une tres bonne question parcequ'en lisant tout ce debat je me disais qu'il y avait quand meme des films plus bourrins que La Liste Schindler. Enfin si Schindler ne passe pas, il doit y en avoir plein d'autres qui vous repoussent (voir Skip et United 93 apparemment :) ).


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 Sujet du message:
MessagePosté: 25 Mai 2008, 17:21 
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Z a écrit:
oeil-de-lynx a écrit:
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J'essaie d'éviter l'oscar du foruméen "j'arrive toujours après le débat"...


Ouais il va être pour moi sur ce coup là. Dommage, c'était intéressant (a part les insultes bien sur).

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