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Salut à tous,

J'ai voulu me lancer dans la critique d'un film qui me tient particulièrement à coeur.

Fiche AlloCiné

On a souvent imputé à Sleepy Hollow des limites un peu trop commodes. Cantonné à une belle esthétique, le 10ème film de Tim Burton ne serait qu'une vitrine sans véritable contenu.
Or pour moi ce film brasse un tas de choses intéressantes qui en font l'un des meilleurs de Burton, en même temps fidèle à son univers et original.

La condition de tout, c'est, je vous l'accorde, des belles images, une mise en scène soignée, un scénario captivant (quoique parfois difficile à suivre), de beaux jeux de lumière, bref, de belles images, à la limite de l'aquarelle.

Mais il me semble qu'au delà de tout ça il y a encore beaucoup de choses qui font pour moi de ce film un maitre d'oeuvre.
Par souci de faire court, je privilégierai le thème le plus apparent du film, c'est-à-dire l'affrontement entre vérité et apparence.
Partons du plus simple: l'apparence première c'est l'inexistence du monde fantastique. I. Crane, le héros, ne croit pas en l'existence du Cavalier sans tête (on le comprend un peu ). La vérité c'est qu'il y a en ce monde des choses difficiles à avaler, mais qu'il faut surmonter ce choc et être humble (ce que fera le héros).

Ensuite, et plus intéressant, autre apparence: ce sont ces éléments du monde surnaturel qui sont à l'origine du mal. Le Cavalier tuerait et emporterait en enfer les gens de façon totalement arbitraire. La magie ne produirait que le malheur (cf le Mauvais oeil). En fait, la vérité c'est que le cavalier ne fait rien au hasard, et il n'est qu'un instrument, impersonnel (souligné par le fait que le cavalier n'a pas de tête, de visage), au service d'un être de notre monde. Le mal vient donc des utilisations que les hommes font du surnaturel, pour servir leurs propres fins (ici, détestables: récuper l'héritage et se venger). L'autre mal, c'est d'ailleurs les apparecnes général, à commencer par l'apparence d'une religion bienveillante et protectrice. Dans le film, le curé est un homme se parant d'atours moraux et pudiques mais cédant en fait en à ses pulsions et exerçant un pouvoir infantilisant auprès des habitants du village; le père de Crane a lui ni plus ni moins assasiné sa femme pour hérésie; la chappelle contient certesun lieu de culte, mais aussi une arrière-salle où sont entassés des instruments de torture.

Burton a aussi très bien montré la corruption des notables, formant un cercle de complot et de pouvoir. Tout cela se déroule sous le regard de validité de la Loi, représentée par le notaire.

Voila. Je n'ai pas cherché à être exhaustif .

5/6

C'est le travail d'Emmanuel Lubezki que je trouve remarquable sur ce film. Il a su retranscrire techniquement l'univers gothique de Burton, grâce à l'éclairage et l'étalonnage.
Il a utilisé le procédé CCE - Color Contrast Enhancement - qui consiste à garder les sels d'argent ce qui donne cet aspect monochrome, métallique de l'image. ça donne une impression de noir et blanc, sans l'être, mais réhausse fortement les contrastes avec des noirs plus profonds. ça répondait à l'attente de Burton qui voulait un aspect "film muet" et un duel magie blanche/magie noire à l'image. Cet effet est aussi fortement appuyé par l'emploi répété de la fumée.
Et puis, il a su s'adapter aux studios Anglais, à peine 5m de haut. Il a utilisé des rampes de spots de faibles intensités qu'il a orienté sur de grandes diff et ainsi envelopper les scènes d'une lumière veloutée.

J'admire son travail.

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c'est pas grave, grave, grave