Forum de FilmDeCulte

Pour avoir voulu sauver un chien, Adam et Barbara Maitland passent tout de go dans l'autre monde. Peu après, occupants invisibles de leur antique demeure ils la voient envahie par une riche et bruyante famille new-yorkaise. Rien à redire jusqu'au jour où cette honorable famille entreprend de donner un cachet plus urbain à la vieille demeure. Adam et Barbara, scandalisés, décident de déloger les intrus. Mais leurs classiques fantômes et autres sortilèges ne font aucun effet. C'est alors qu'ils font appel à un "bio-exorciste" freelance connu sous le sobriquet de Beetlejuice.

À l'approche de l'improbable (ou serait-ce inévitable) legacyquel, on a montré le premier, qui m'a toujours été culte, à notre fils, particulièrement amusé en ce moment par tout ce qui a trait à la mort, et ce fut un franc succès. Il faut dire qu'il y a quelque chose d'intrinsèquement ludique dans le concept même d'un récit adoptant le point de vue de fantômes galérant à hanter les vivants et dans l'univers que le scénario déploie, d'illustrations cartoonesques rigolotes (les différents morts croisés dans l'au-delà) à un humour plus adulte (l'au-delà comme un enfer administratif) au grand n'importe quoi (le désert et les serpents de sable).

Je me demande ce qui était sur le papier et ce qui naît directement de l'imagination d'un Burton encore plein d'idées et de fougue, tellement dans son élément et désireux d'en mettre plein la vue que je me suis surpris à trouver ça plutôt énergique alors qu'il est tout de même réputé, à juste titre, comme étant un cinéaste assez mou. Il y a sans doute aussi une volonté d'exorciser ses années d'employé chez Disney avec ce joyeux foutoir morbide et son trublion lubrique (globalement un agresseur sexuel et un pédophile quand on y pense) et notamment dans la trame typiquement '80s du danger de la gentrification (comme dans Les Goonies, il est question d'une baraque de bourgade typiquement américaine menacée d'être remplacée par l'envahisseur friqué). Ici, l'art (les scultpures) se retourne littéralement contre ceux qui veulent exploiter l'idiosyncrasie des artistes (improbable Alec Baldwin en nerd des maquettes fan de calypso).

C'est un beau bordel inventif et marrant auquel il manque sans doute une scène établissant mieux la relation tutélaire entre le couple décédée et la jeune Lydia pour qu l'arc "on n'arrive pas à avoir d'enfant dans notre grande maison -> on adopte la petite suicidaire" résonne mieux mais ça me réjouit toujours autant.

Je vais pas mentir, même si je n'y crois pas, j'ai toutefois une curiosité certaine pour la suite, ne serait-ce que pour revoir Keaton dans un registre où il excelle et se fait trop rare.

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Oui assez curieux de voir ce II, même si fort potentiel de déception.

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Que lire cet été ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

marrant parce que je vois bien tout ce que tu dis (l'idée fondamentale super de suivre les morts devenus fantômes et qui galèrent, l'enfer administratif, toutes les supers idées de design...) mais alors ça ne me parle pas du tout. comme plus ou tout tim burton (sauf mars attacks), du coup j'en ai pas vu depuis mille ans, et je ne savais pas que sa 'mollesse' était un reproche récurrent, et effectivement j'ai été choqué d'à quel point la mise en scène est plan plan, c'est filmé de manière si pauvre, les mises en scènes sont si pauvres, je ne m'y attendais pas. tu parles des tropes anti gentrification des années 80, je te crois, mais c'est le formatage narratif américain 80s qui m'a peu gavé, j'étais pas d'humeur. beetlejuice qui apparait à 45 minutes et pour 17 minutes je ne savais pas, et je ne me plains pas parce que je l'ai trouvé assez irritant, mais du coup ça m'a donné perpétuellement une impression de "quand est-ce que ça commence ?".

mais bon, impressionnant que ça ait généré des spéculations sur une suite pendant tout ce temps, puis qu'elle connaisse un aussi vif succès, donc manifestement ton culte est largement répandu, mais je suis resté totalement imperméable au truc. c'est vraiment pas mon pote tim, on ne peut pas s'entendre avec tout le monde.

Même ses films plus "sérieux" ne te parlent pas?

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oui, j'exagère parce que j'aime les batman et ed wood aussi. tout le reste, non. mais du coup ça m'a permis de diagnostiquer tôt qu'il était fini alors que la population était encore dans le déni.

Edward aux mains d'argent?

c'est exactement comme beetlejuice, je reconnais les qualités du film, je comprends ce que les gens voient dedans, mais c'est une langue etrangère.

Edward, je trouve vraiment que c'est le sommet de sa carrière. Celui où il allie le mieux son univers gothique avec le sens du merveilleux. Par contre, moi c'est Big Fish où je comprends pas la hype. J'avais trouvé ça ennuyeux.