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MessagePosté: 29 Jan 2020, 20:47 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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Dès son deuxième film, tout était déjà là: la déambulation urbaine, la discussion sur tout et sur rien, le doux questionnement existentiel... J'aime ce que le film capture d'une indolence très "sud-ouest des USA". On est pas dans le film new-yorkais bavard et speed, ou bien dans le film de Nouvelle Vague française, mais dans un truc plus mouligasse et bienveillant où tout le monde parle comme Owen Wilson, le tout bercé par ces plans moyens qui glissent le long des avenues, portant les personnages d'une rencontre plus ou moins artificielle à une autre (la structure marabout-bout de ficelle du film est facile [et un peu chiante à force] mais jamais signifiante et ne se boucle pas comme on s'y attend). Malgré la lose des personnages, le regard sur eux n'est jamais misanthrope.

Moins qu'un ur-film de Linklater, SLACKER vaut surtout pour ce qu'il annonce du ciné indé américain des années 90. Je comprend que le film soit culte pour tant de gens et qu'il ait pu inspirer des cinéastes aussi bavards que Kevin Smith ou Tarantino. Pas mal aussi de voir ce que le film annonce de notre époque: le complotisme à tout crin, la radicalité des enclaves liberal type Austin, ou bien même l'urgence climatique, énoncée par un personnage d'illuminé en mode "On nous dit que c'est pour dans 50 ans, mais non, ça va être dans 10 ou 20 ans".

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 29 Jan 2020, 20:52 
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Tu m’as eu à « mouligasse ». 


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MessagePosté: 29 Jan 2020, 21:36 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Dès son deuxième film

Ah je croyais que c'était le premier.

Citation:
un truc plus mouligasse et bienveillant où tout le monde parle comme Owen Wilson

L'enfer.

Citation:
portant les personnages d'une rencontre plus ou moins artificielle à une autre

Before Before Sunrise. Pouah.

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MessagePosté: 13 Nov 2024, 10:32 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Je pensais aussi que c'était son premier film, ça paraît tellement une évidence de premier film. C'est aussi agaçant que séduisant. Le projet presque expérimental dans la narration fonctionne plutôt bien même s'il devient franchement redondant et que le film aurait clairement mérité de durer 15/20min de moins. Cette espèce de non-récit uniquement composé de mnologues/dialogues en saute mouton et qui dessine peu à peu une certaine jeunesse (mais pas que) à Austin Texas. C'est là où le film tire un peu son épingle du jeu parce que ce n'est pas du tout un film qui va s'intéresser à la vie de ses personnages sur le mode du désir exhaustif de raconter une ville, une population mais au contraire, il va nous montrer des personnages dont la vie est vidée de toute substance dramatique. Ce ne sont que des personnages entre deux, en passage, en mouvement et qui se gaussent de leur propre vacuité en débitant pour la plupart des monlogues au choix complotistes, faussement philosophiques, prétentieux etc... Et Linklater ainsi de tracer les contours d'une jeunesse totalement désoeuvrée (aucun personnage ne travaille, ou ne fait des études), qui semble condamner à errer pour trouver une place qui visiblement se dérobe à elle. Cela donne un film au "mood" très particulier, comme je disais agaçant par sa vacuité totale mais en même temps fascinant par la radicalité tenue de son concept. Un vrai film de branleur au sens presque ontologique du terme. On pense quand même qu'à un moment Linklater va s'amuser avec son petit programme, qu'il va faire se croiser des personnages déjà vus ou les faire intéragir mais il ne s'autorise absolument aucun ludisme, tout est sec jusqu'au bout. Jusqu'à cette fin un peu facile mais qui conclue bien le film où la jeunesse prend elle-même en main le programme du film et se filme dans son insouciance rageuse la plus pure. Une façon pour le film de terminer sur une note positive où malgré cet océan de vacuité il y a malgré tout une furieuse envie de vivre.
Un film fascinant, pas aimable mais qui me semble assez important dans le paysage du cinéma indépendant américain (comme la découverte récente de Kicking and Screaming de Noah Baumbach). Et aussi c'est absolument dingue cette gigantesque galerie d'acteurs et d'actrices et littéralement pas un visage connu (à part Linklater qui ouvre le film et qui dans un monologue fiévreux déroule le programme du film). Hier j'étais à 3sur Letterboxd mais le film vieillit bien et je vais le passer à 3.5.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 13 Nov 2024, 13:05 
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Inscription: 20 Sep 2007, 09:31
Messages: 5031
Faut que je vois ça.
D'ailleurs, tu parles de Kicking and Screaming dont la vision récente avait justement réveillé en moi un tropisme pour ce sous-genre de la glande pré-internet. Dans le même style, je viens de voir Un Monde sans pitié dont les personnages totalement improductifs en sont le versant aigri français.


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