Forum de FilmDeCulte

Mazette, que de rebondissements.


Alors je suis tout à fait d'accord avec ça : comme je le disais en début de topic, je suis surpris de la gêne narrative que beaucoup ont eu (comme toi, je n'ai pas remarqué les répétitions), ou des problèmes concernant les questions de distance (froideur, désinvestissement) par rapport à ce qui est montre. Le film ne me semble avoir aucune maladresse ou lacune sur ce plan-là (sans que ça le rende exceptionnel pour autant : ça ne m'a juste pas frappé du tout). Tu expliques bien la chose, et c'est sans doute en ça que je sentais une narration de conte oral (ainsi que des aspects pouvant évoquer un certain cinéma muet : tout droit, dans un désir simple de figurer et d'incarner la situation, plutôt que de jouer avec, de chercher la poétisation, le contournement...).

Mais je suis du coup assez surpris que tu ne sois pas gêné par la musique, parce que justement elle écarte assez souvent l'ensemble de cette simplicité franche, brodant beaucoup pour rien, digressant à vide.

Je viens de le terminer et je me range du côté des sceptiques.
Je me rends compte que j'ai quasiment rien à dire sur le film tant il me paraît en effet littéral et basique déroulant sa petite mécanique du conte folklorique. Le soucis c'est que Blomberg ne semble strictement rien y apporter. Je reste toujours sur ma faim que ce soit en ce qui concerne une quelconque vision fantastique, que ce soit l'évocation de la sensualité du personnage principal (présenté quand même comme une nymphomane au début puis finalement non), que ce soit au niveau de la tessiture dramatique.
J'aime assez le fait que le film ne cherche pas à adopter le genre horrifique, à s'en réapproprier des codes (à part l'incongru passage vampire) mais au contraire préfère rester d'une simplicité absolue dans la mise en scène des transformations et des moments de tension, cependant comme beaucoup l'ont souligné la nature lâche du récit trop elliptique et redondant lui fait perdre toute substance.
Et la musique en effet est terriblement surutilisée. Elle semble par moment totalement dévorer le film tant son hystérie ne colle absolument pas aux étendues neigeuses. C'est vraiment une catasrophe à ce niveau là. Mais la musique donne aussi ce drôle de sentiment d'être face à un film muet. On pourrait par ailleurs supprimer les quelques dialogues sans que l'on perde quoi que ce soit. Cette tentative de revenir à quelque chose de très primitif et de purement visuel est intéressante sur le papier mais au final ne fonctionne pas trop chez moi.
Reste de magnifiques décors, quelques scènes réussies (l’église effectivement) une incursion forcément rafraîchissante dans les us et coutumes de la Laponie mais je n'en retiendrai quand même pas grand chose.

Putain j’espère vraiment que c'est L'Homme qui Rétrecit qui va passer au tour prochain. Je me sens pas prêt pour le Ruiz .

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CroqAnimement votre

"Le renne blanc" vieillit très bien.

disgressant je ne sais pas, broder oui mais au service de l'unité du film: à mon sens c'est un élément qui permet une sorte d'unité, à ne pas séquencer le film. C'est limite ça qui peut-être oppressant peut-être, elle n'est pas au service d'une hiérarchisation narrative.

Par hiérarchisation narrative tu entends que la musique créé une sorte d'égalité entre tous les évènements narratifs/dramatiques ?

elle y contribue oui je pense

J'ai une légère impression d'arriver après la bataille...


Déception.

Après une intro en forme de promesse (non tenue), Blomberg semble hésiter entre le film de genre et un cinéma quasi-documentaire. Probablement une intention de concilier le conte et le réel, sauf que la réussite des passages fantastiques (le sacrifice, et surtout la scène du miroir) est gâchée par ces longues chasses aux rennes, franchement dispensables.

Le film nous offre quelques plans franchement magnifiques mais a du mal à créer une véritable ambiance de terreur au sein du village avant la chasse finale. Il est clairement difficile de trouver ce renne blanc menaçant.

Au final, cette histoire de descente en enfer et de métamorphose est assez basique, 20 ans après les films de monstres d'Universal. Et, ça a été dit avant, cette putain de musique, omniprésente et hors-sujet, fait beaucoup de mal à un film qui n'en n'avait pas besoin.


Après il n'y a pas de mauvaises découvertes, et il faut saluer travail de Tom pour le Ciné-club.

Offrande acceptée. J'ai l'impression d'être devenu l'un de ces Dieux intouchables d'internet à qui on doit s'adresser avec stupeur et tremblement, telles les teams de sous-titrage de série \o/

Oh non t'inquiètes pas, ton avatar te redescend tout de suite au rang d'humain, trop humain...

Naaaan je suis comme les Dieux originels, je suis Dieu-totem !

Ca y est, enfin vu ! (et il est pas minuit, ouuuuuais !).
C'est pas trop mal... Je posterai un avis plus détaillé demain.

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N'écoutez pas Film Freak

Oui, bon bah ça va ! deux secondes quoi...

Rapidement, parce qu tout le monde s'en fout et que j'arrive bien après la bataille (et que j'ai déjà oublié le film). En gros, c'est Flaherty rencontre Tourneur. Et j'avoue que ce postulat me plait, surtout que le mélange entre documentaire et film fantastique prend plutôt bien, permettant d'alterner d'authentique séquences de vie autochtone avec des envolées visuelles plutôt saisissantes. Tout cela fonctionne mais tout cela tourne court, peut-être parce que ça se parasite, limitant leur portée mutuelle. La phase docu finit par n'être rien d'autre que de l'illustration folklorique et la phase fantastique ne dépasse pas son point de départ : la description d'une femme pas assez désirée, femme qui désire le désire des hommes (normal) avec tellement d'avidité qu'il lui faut celui de tous les hommes (moins normal). Le Renne blanc c'est cette métaphore, le symbole de cet appétit qui se nourrit de l'appétit des autres, mais comme tous les symboles au cinéma, ça s'arrête là, ça se suffit à soi-même, et le film n'en fait donc pas grand chose, ne parvient pas à transcender son monstre. Du coup, passé ce constat plutôt prometteur, plus rien. C'est dommage.

3/6


P.S : La musique ne m'a pas gêné une seule seconde.

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N'écoutez pas Film Freak

C'est un peu ce que je trouve bizarre dans cette approche documentaire, que j'avais pas du tout remarquée : je connais pas le peuple et ses coutumes, mais j'ai l'impression que c'est immédiatement de l'imagerie fantasmée. Du coup c'est un aspect du film qui m'intéresse pas des masses, dans le sens où un tel décorum me semble autrement plus riche lorsqu'il est abordé sous l'angle fantastique.


Zarb.


Sinon, messieurs dames, j'ai l'honneur de clore le plus long topic du ciné-club à ce jour.
Comme quoi il suffit de vous proposer des films de merde !

T'as les séquences de chasses de rennes par exemple - en mode pour de vrai façon "pêche au thons" - qui donnent un certain cachet d'authenticité. Nan, la démarche documentaire me semble bien réelle. Même si bon, voilà quoi...

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N'écoutez pas Film Freak