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MessagePosté: 05 Fév 2014, 03:26 
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SPOILERS A TOUT VA

Enfin vu. Quel dommage !
Vu l’heure tardive, je ne sais pas à quel point je vais réussir à être clair, mais c’est parti (je crains d’être exclu de la possibilité de voter pour le prochain ciné-club, donc c’est maintenant ou jamais pour moi)

Je rejoins l’avis de Tom sur pas mal de point. Mais avec l’impression d’avoir un avis plus positif que lui, globalement, sur le film. (je vais être seul sur ce coup-là). Peut-être que le fait d’avoir lu quelques avis avant ma vision m’a aidé à appréhender le film avec des défauts déjà ressentis par d’autres, et donc d’en faire (un peu) abstraction et d’établir un plan d’attaque.

Bon, c’est très difficile de faire abstraction de la musique omniprésente qui anéantit petit à petit le film et donc je me suis fait une vision un peu particulière (je coupe le son… et je remet le son… et je recoupe le son un peu comme je le sentais). La première chose, c’est que le film est tout à fait regardable de cette façon et que j'y ai pris du plaisir. La deuxième chose, c’est que le film ne tient pas complètement debout sans musique non plus (en tout cas sur des longues durées) Mais certains passages sont très impressionnants muets, et la vision me laisse déjà quelques traces. C’est bon signe.

Globalement, et je sais que ça a l’air horrible dit comme ça (ça ne l’est pas) mais j’ai l’impression d’un gros brouillon, où un assistant monteur aurait aligner dans l’ordre les “évènements” du récit, les étapes narratives en suivant une continuité scénaristique. Puis, ayant un peu de temps libre, il aurait essayer un peu de dilaté certains moments, puis été fasciné par la beauté de certains plans, incrédule et perdu devant d’autres moments, et puis n’ayant plus le temps de remonter tout ça avant une vision avec le monteur, aurait coller une musique sur le tout pour souligner sa première impression dramatique de chaque moment, et pour créer du lien sur l’ensemble de son travail. Ouais… Sa dernière idée était vraiment la plus mauvaise.

La noyade dans la musique a plusieurs effets très négatifs:

- impression d’une sur-illustration de ce qui est déjà donné à voir (la musique ne renforce rien, mais illustre l’illustration) – rien qu’à l’écrire c’est étouffant.
- une temporalité incompréhensible – faute de réelle rupture sonore /musicale – le film est baigné dans une seule et même couleur, un même temps sonore. Je comprends bien ton idée, Tom, d’un parti-pris narratif qui serait celui de créer un ton fabulsesque et que la temporalité floue y participe, mais ce que je trouve plus étonnant c’est la façon dont cette temporalité floue lié pour beaucoup à la musique s’accorde mal avec certaines construction à l’image où rien ne va en ce sens – Blomberg jouant les ruptures entre les intérieurs sombres et étroit et les grands espaces extérieurs, entre les séquences de solitude et les séquences de communauté, entre les plans documentaires et les plans iconiques de pure fiction, entre la nuit et le jour, etc…) La musique devient un liant, imprécis, pour tout ça et noie le film dans une seule même soupe temporelle.
- apparition d’une abstraction, très juste et heureuse sur certains plans (long déplacement, plans sur le renne) mais le plus souvent, je trouve qu’elle détruit ce que tout le reste de la mise en scène est en train de réussir à incarner de façon assez magistrale en fait (notamment la séquence à l’église, je reviendrai dessus plus tard)
- au fil du film, la musique finit par devenir très explicative et informative, là où elle n’est au départ qu’une illustration très premier degré, naïve, simpliste et pauvre de la joie, de la solitude, de l’inquiétude (donc de sentiments), elle finit par devenir informative. Elle ne me renvoie plus à un sentiment, mais elle m'informe.
- mais ce qui me gêne le plus : elle m’éloigne de plus en plus du mystère qui se joue devant moi – elle simplifie quelque chose qui n’est pas simple. Elle m’informe de la présence d’un mystère, mais sans me donner aucune clé pour pouvoir l’éprouver ou en ressentir sa puissance – hors tous les ingrédients d’un beau mystère sont là...

et Blomberg y touche quelques fois

Je suis d’accord avec Tom sur le fait que la scène à l’église est une des séquences les plus réussies du film. C’est le coeur du film qui se joue ici. Tout à coup la promesse du film prend forme : le désir de pouvoir de la femme, son désir d’exister aux yeux de…, d’être regardée, est incarné dans ce moment simple où elle n’est ni une sorcière, ni un renne, ni un vampire, mais simplement un visage dans la communauté. Visage duquel un homme qui est en train de se marier ne peut se détourner. Elle ne regarde pas l’homme. Elle est visage parmi d’autres visages. Elle regarde dans le vide. Et c’est dans le regard de l’homme que soudainement, elle existe, irrémédiablement femme. La séquence est très belle… mais c’est aussi un bel exemple de la façon dont la musique vient détruire le reste de la mise en scène, venant me rappeler que tout ça est “mystère”… alors que je vivais déjà, au plus proche, ce mystère du désir de regard, justement sans musique à ce moment-là.

Les moments que je trouve très beaux/forts :

- Le premier baiser avec son futur mari (je vois beaucoup moins une maladresse qu’une volonté de faire de ce moment un moment de sens et donc la coupe et sa “maladresse” passe loin derrière le sens que Blomberg veut raconter – une agression, une invasion)

- La nuit avant le meurtre du premier homme – les trois corps nichés les uns contre les autres – l’apparition du renne blanc (oui, l’effet est déstabilisant la première fois) et l’ellipse qui passe en plein jour, comme s’il l’avait suivi toute la nuit sans relâche.

- Le temps où la communauté se réunit à nouveau, après les trois rencontres avec le renne. Malgré les morts, l’angoisse, il y a à nouveaux un semblant de joie et d’insouciance. Et l’homme qui l’a vue et la reconnait n’est pas cru par les autres. Ce moment la déstabilise et l’angoisse plus elle-même que la communauté.

- Sublime plan dans le miroir ou son visage passe d’ange de beauté à vampire en une inclinaison de tête. Et il y a de nombreux gros plans/portraits de la femme qui sont très beaux (très primitifs)

- Dans l’intimité du couple, la nuit, son mari la voit s’approcher de lui, avec “ses dents de vampire”, mais il ne croit pas ses propres yeux, s’accuse d’avoir des visions plutôt que de penser qu’il la voit vraiment, elle. A nouveau, ça l’anénantit complètement.

J’aime bien les allers-retours aussi entre le drame intime, solitaire de cette femme et la vie de la communauté. C’est assez rare pour le souligner. Son drame vital, personnelle est irrémédiablement lié à toute la communauté qui l’entoure. Et Blomberg met ça en scène de façon assez juste.

- Après avoir vu la fabrication de la lance de son mari, avoir entendu et vu tout le village se préparer à affronter le renne avec les armes. Elle fuit, part en courant, dans un grand désarroi, oppressée. Et au sommet de la colline, ce plan étonnant, où elle se retourne vers le village, son visage effrayé, tordu d’angoisse qui se transforme en large sourire et en un seule mouvement, elle s’élance vers le centre du village et les villageois, dans un geste kamikaze, redevant le renne, comme réclamant son propre anénatissement. Je trouve ça particulièrement beau.

- Le retour à la maison du shaman, emmuré dans la neige, ses appels qui restent vains, et ce plan abstrait de la mort du shaman.

Y en a beaucoup en fait….

Alors voilà, à chaud après vision, je trouve que le film n'est pas réussi, mais il est aussi rempli de plein de très belles choses, terrée sous une musique bien gluante.

Ayant relu pas mal de contes récemment, j’ai été surpris par l’opacité et le mystère de pas mal d’entre eux. Beaucoup de choses restent incompréhensibles, pas immédiatement accessible dans leur sens. Les évènements s’enchainent, je les accepte, mais la raison des actes et des gestes des personnages restent souvent très mystérieux. “Le renne blanc” ne me laisse pas avec ça, malheureusement. Tout m'est expliquer, trop clairement, comme si "le renne blanc" voulait rendre saisissable un mystère qui ne peut être saisi, voulu rendre limpide quelque chose de fondamentalement opaque et mystérieux.

Pour être tout à fait honnête, l’ayant vu maintenant une fois dans ces conditions, je me referais bien une vision complète du film en mode “mute” tellement la musique anénantit ma place de spectateur, mais aussi parce que j’ai l’impression que le film vieillira bien et passera mieux en deuxième vision et SANS MUSIQUE.

Allez, un pavé flou, sans me relire, pour pouvoir voter pour la session suivante.
J'aime l'idée de ciné-club...


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MessagePosté: 05 Fév 2014, 12:05 
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Harry White a écrit:
Allez, un pavé flou, sans me relire

C'est cool, j'ai l'impression de passer le relais des topics-tartine ! (et du créneau 3h du mat...)

Harry White a écrit:
établir un plan d’attaque
Harry White a écrit:
(je coupe le son… et je remet le son… et je recoupe le son un peu comme je le sentais)

:D T'es taré. Faudrait vraiment essayer de le convertir en muet, mais bon, c'est tellement du temps foutu en l'air.... Quand on sera à la retraite.

Je suis surpris pas ton lyrisme ! J'ai l'impression que tu essaies volontairement de sauver le film plus qu'il ne le mérite, non ? Je suis d'accord sur les qualités (nombreuses), mais elles restent locales, et je ne vois pas là un projet follement original (film horrifique à ellipses et imagerie, vaguement expressionniste), sinon peut-être dans sa narration bizarroïde. J'ai l'impression que le film, coupé de ses défauts, donnerait un résultat réjouissant, mais pas exceptionnel non plus.

Bon je vais pas reprendre tout point par point, je suis grosso-modo d'accord. C'est marrant pour la séquence de l'église, c'est celle où la musique m'a le moins gêné, parce qu'il y a ce mélange musique/chant dissonant qui pour la première fois crée quelque chose. Mais c'est comparativement à un film tapissé de musique, si t'as rallumé le son qu'à ce moment là, je comprend.


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MessagePosté: 08 Fév 2014, 00:43 
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Sir Flashball
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Enfin vu, donc, ce Renne Blanc. Madre de dios.

C'est assez mauvais, mais finalement beaucoup moins que je le craignais. Le scénario n'a pas de sens, les péripéties sont répétitives, et la narration alambiquée rend certains passages incompréhensibles. La réalisation verse souvent dans la grandiloquence, ce qui tranche avec la mollesse ridicule de toute l'action "violente" du film. On jette un couteau comme on jette un avion en papier, mais en même temps, les attermoiements de l'héroïne sont filmés comme si elle était une Desdémone.

Heureusement, le film est parsemé de sacrées fulgurences. La scène de l'église, bien sûr, qui est franchement superbe, mais aussi cette séquence pleine de tension entre l'homme assoupi et la femme devenue vampire qui s'approche de lui (dommage que Blomberg en massacre complètement la chute avec ce brusque changement de ton et de musique, parce que j'étais captivé).
Un mot encore sur le noir et blanc du film, très beau, qui colle très bien aux décors neigeux.

Voilà, ce n'est pas honteux, mais c'est très anectotique. Mais j'en garderai quelques scènes quand même.

Le film : 3,5/6
Tom : 2/6 (peut mieux faire)

Sur ce, je vais vous lire. Et voter. :mrgreen:

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MessagePosté: 08 Fév 2014, 08:20 
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Castorp a écrit:
Tom : 2/6 (peut mieux faire)

Oh yeah une note ! Que note-t-on exactement ? (le texte, le choix du film ?)


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MessagePosté: 08 Fév 2014, 10:09 
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Sir Flashball
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Meuh non, Tom, je te charrie.

Pour le forum, tu seras toujours un 6/6.

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MessagePosté: 08 Fév 2014, 13:13 
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Enfin visionné. J'y suis allé à reculons. J'ai fait trainer. Je n'aurais pas dû. Le film n'est absolument pas aussi pénible que je le craignais.

D' un point de vue purement ethnographique, c' est même très intéressant. La Laponie n'est pas une région très représentée au cinéma. Encore moins le peuple Sami. Je ne sais pas si le réalisateur Erik Blomberg est natif de cette région, si les acteurs sont aussi des locaux mais c'est criant de vérité. Costumes, description des mœurs endémiques (achat de la promise, cérémonie du mariage, etc), transhumance des rennes, technique de skis au bâton, course de rennes etc. On est plongé dans un univers inconnu, dépaysant. Cela est parfaitement rendu jusque dans les moindres détails ( ex: l'utilisation de la neige fondue pour la boisson). Cette immersion est accrue par une belle photo mettant parfaitement en valeur les paysages enneigés de la Laponie. Cela donne au film un aspect documentaire style "Rendez-vous en terre inconnue" dont je recommande en passant celui se passant chez les Nénètses.

Seulement ici, je ne voulais pas voir un documentaire mais un film. Fantastique qui plus est. On atteint assez vite les limites du film. Je ne connais pas le conte finlandais original donc je ne peux pas dire si c'est la faute du réalisateur ou si c'est présent dans le conte mais le pitch de départ était prometteur et le résultat fade.

Je m'attendais à une relecture finlandaise du mythe du Wendigo, créature surnaturelle très représentée dans les contes tribaux. Il est vrai qu'en monstre démoniaque, on a déjà plus impressionnant qu'un Renne blanc. Jamais je n'ai eu peur dans ce film ou je n'ai senti l'installation d'un climax. C'est plat et prévisible. Je me suis dit un moment que c’était générationnel. J'ai été élevé avec Alien, Freddy, Vorace, etc alors le saut de foi de l'acceptation du Renne Blanc en monstre aurait un cap trop important à franchir. Puis je me suis rappelé que j'aime pourtant énormément la Féline de Tourneur, film au script tout aussi improbable et demandant au saut de foi tout aussi important. Et la la réalisation de la féline est postérieure de 10 ans à celle du Renne Blanc. Comme quoi.....

J'ai l'impression que le réalisateur s'est contenté d'illustrer le conte mais ne s'en est pas emparé. Je lis énormément de contes à mes enfants. Ils sont souvent bien plus effrayants. J'ai avec ce film la même sensation que quand je lis certaines adaptations jeunesses très épurées de contes pourtant très sombres. On n'en garde que la trame mais on n'en retire la substantielle moelle. Bref tout ce qui donne du caractère au conte.

Le film devrait être oppressant. On devrait sentir la solitude. Le réalisateur ne fait rien des vastes étendues glacées. Ce qui devrait être un vecteur d'agoraphobie n'apparait que comme purement carte postale.
On ne se sent jamais de tension sexuelle. Cette femme vend son âme au diable par ennui et désir charnel. Elle ne sent son utilité que dans la séduction. Les seules richesses d'un homme dans cette contrée semble être son troupeau de renne puis sa femme. La femme en deuxième position. C'est pour cela que le renne blanc est toujours plus attirant pour les hommes que la femme. Tout cela n’apparait qu'en filigrane dans le film alors que cela devrait être le cœur du propos. La résultante de cela est qu'on s'en fiche de ce qui arrive aux personnages. Des hommes meurent. Tant pis. Le mari tue le Renne blanc et découvre qu'il s'agit de sa femme. Zéro émotion.

Il faut dire que le réalisateur n'est pas aidé par ses acteurs. Ils sont tous plus mauvais les uns que les autres. Mention spécial au mari et à sa tête d'idiot du village. Un petit moment , Kalervo Nissilä ( la femme vampirique) fait illusion mais très vite son jeu à base d'yeux écarquillés insupporte. Comme il s'agit en plus de la seule solution du réalisateur ( avec les dents longues) pour illustrer le fantastique du film, on assiste à cela trop souvent.

De même, la musique plombe le film et très souvent j'ai coupé le son. Le film fonctionne d'ailleurs mieux comme cela.

En conclusion en conte ethnique se passant dans le grand froid, je vais me replonger dans l'excellent Atanarjuat.


PS : on est un peu sévère Tom mais avec Onibaba et Winchester 76, tu nous avais habitué à mieux. :D


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MessagePosté: 08 Fév 2014, 13:34 
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Tom a écrit:
J'ai l'impression que tu essaies volontairement de sauver le film plus qu'il ne le mérite, non ?

:oops:
Ceci dit, j'ai pas trop envie de sauver le film parce que je le trouve vraiment raté dans son ensemble, mais ça n'enlève rien aux nombreux moments ponctuels mais très étonnants, où le film touche (en efflerant à peine) le monde intérieur de cette femme.
Je trouve que le moment dans l'église et le retournement vers le village qui se transforme en sourire et puis en élan, sont des très grands moments (mais qui prennent pas leur ampleur sur le moment même de la vision, noyés dans tout le reste, ca passe comme si ce n'était rien,... mais quelque chose de puissant reste après,... en tout cas pour moi).

D'une façon très étrange, Le renne blanc me fait penser à Mademoiselle (Richardson) et me pousse à aller voir les deux volets de Nymphonmaniac (ouais je fais peut-être des drôles de liens...)


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MessagePosté: 08 Fév 2014, 19:16 
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Castorp a écrit:
Pour le forum, tu seras toujours un 6/6.

Ça devient hot !

Mr Degryse a écrit:
PS : on est un peu sévère Tom mais avec Onibaba et Winchester 76, tu nous avais habitué à mieux. :D

Ah mais clairement. J'ai peur que ça me rende un peu trop prudent pour la suite, mais en même temps c'est bien que je fasse gaffe à pas juste refiler des trucs qui ont l'air intéressants de loin.

Harry White a écrit:
D'une façon très étrange, Le renne blanc me fait penser à Mademoiselle (Richardson) et me pousse à aller voir les deux volets de Nymphonmaniac (ouais je fais peut-être des drôles de liens...)

Mmm bah c'est nordique et ça parle de sexualité, mais après, oui, c'est un rapprochement curieux !


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MessagePosté: 09 Fév 2014, 23:38 
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Bon j'ai beaucoup aimé, et je suis un peu interloqué par le rejet global, y compris sur la musique... C'est sans doute parfois un peu abrupte niveau montage, tant le film est sans complexe avec ses transitions, mais je ne comprends pas trop ce qu'on cherche à coller dessus pour démonter l'ouvrage en fait. C'est très simple et totalement littéral comme film, et surtout ça ne cherche jamais à suggérer plus que ce qu'il y a à l'écran, à faire dans le filigrane... Il n'y a qu'à voir ce passage superbe et ce plan choc où le mari croit avoir rêvé de sa femme en sorcière : le film n'a pas même besoin de suggérer le fantastique ou l'onirisme comme une autre dimension. On compare avec La Féline, mais ici il n'y a aucun mystère quand à la nature des transformations, de "suspens" quand à l'affection tragique qu'on peut avoir pour le personnage principal dont le sort est direct plié dans ce chant inaugural en en forme de transe. Toutes les conventions sont clairement indiquées comme telles, et le film s'en accommode très bien, il est même assez admirable dans la tenue ouvertement ritualiste de son récit.
Rafraichissant à redécouvrir en tout cas ce postulat sans chichi, même dans beaucoup de muet je ne retrouve pas ça à ce niveau.


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MessagePosté: 09 Fév 2014, 23:43 
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Tu n'as pas été gêné par la structure du film, sa narration confuse et le fait que certaines scènes se répètent jusqu'à la réutilisation du même plan (le skieur qui descend la piste) ?

Par contre, moi non plus, je n'ai pas été trop gêné par la musique.

(Yeah, #TeamRenneBlanc + 1 !)

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MessagePosté: 09 Fév 2014, 23:47 
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Je dois être l'idiot du village parce que je n'ai même pas relevé :) Ce film doit rendre bête :mrgreen: Tom est une sorcière.


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MessagePosté: 09 Fév 2014, 23:49 
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En te lisant Mr Chow on aurait presque envie d'y croire, le problème est que pour un conte, qui passe forcément par la répétion, le rituel etc., c'est étonnamment plat, lisse et quelconque dans l'imagerie. Evidemment quelques contre-exemples surnagent dans une séquence ou deux, mais c'est bien peu.


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MessagePosté: 09 Fév 2014, 23:50 
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Sir Flashball
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Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
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Citation:
Evidemment quelques contre-exemples surnagent dans une séquence ou deux, mais c'est bien peu.


L'église, c'est quand même une séquence magnifique, non ?

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MessagePosté: 09 Fév 2014, 23:53 
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Castorp a écrit:
Citation:
Evidemment quelques contre-exemples surnagent dans une séquence ou deux, mais c'est bien peu.


L'église, c'est quand même une séquence magnifique, non ?


Moi je trouve que vous en faites un peu trop sur cette séquence, comme si vous cherchiez absolument à sauver des trucs; ok c'est plutôt joli mais ça reste grossier à la fois en intention et en exécution, ce mari qui se tord le cou pour regarder la sorcière, ce plan-carricature de celle-ci qui attire soudainement tous les regards des femmes de l'église... Mouais.


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MessagePosté: 09 Fév 2014, 23:55 
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Sir Flashball
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Ah non, je roupillais à moitié, et la composition, le montage, la lumière, tout ça m'a vraiment réveillé.
Ca symbolise très joliment le conte, mais aussi l'isolement de la femme au sein de sa propre communauté.

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