Forum de FilmDeCulte

quel iconique smash, mon dieu. woof.

l'histoire est tellement simple, pure, riche, efficace. c'est raconté de manière brute, sans fioriture, 1h20. ça avance à toute vitesse, ça exploite chaque bout de situation possible. mais ce n'est pas juste une comédie de situation. quand ça doit être drôle ça l'est, mais c'est adapté à michel blanc, qui était donc un grand angoissé et ça vire au pure cauchemar.

je crois que le film est né du mélange d'une vraie anecdote arrivée à jugnot, avec un "sosie" qui multipliait les apparitions bas de gamme, et de l'envie de blanc de parler de la celebrité. et ça fonctionne du tonnerre comme ça. il y un auto-portrait touchant dans le fond et amusant dans ses détails (un truc à la con : quand il voit son père et dit que de toute façon il ne mange jamais chez lui, et quand il est mort dans l'article du parisien sur sa "vie de quartier" ils disaient qu'il déjeuner tous les midis et un soir sur deux, tout seul, dans la brasserie en bas de chez lui parce qu'il détestait manger chez lui). il y a la cascade de trucs méta (le fait qu'il galère à écrire un nouveau film, et effectivement c'est 7 ans après son 1er, il avait écrit avant d'autres versiosn de l'histoire avec audiard et balasko avant que blier fasse un premier jet de ce qu'on connait...). il y a le contraste entre carole bouquet qui vit sa celebrité de manière heureuse et épanouie et lui qui la vie de manière névrosée, j'ai pensé à adjani et hupper et à 3 rangs d'écart au théatre, la première dissimulée sous ses fringues avec un langage corporel d'animal traqué et l'autre épanouie, visible, naturelle. il y a le pur plaisir de cinéma de tous ces caméos ou même petits rôles (bernard farcy, etc), instantané du showbiz français de l'époque (tout le monde est mort, à la retraite ou dans la sauce), et globalement on savait vivre avec des gens hq.

puis il y a cette rencontre extraordinaire entre blier et blanc. les crédits et la naissance du truc sont difficiles à déterminer : c'est "scénario de michel blanc - d'après une histoire de bertrand blier" mais blanc dit que blier a écrit le premier jet, et effectivement t'as des morceaux entiers du film, des scènes, des dialogues qui sont du pur blier - et du grand, parce que y a vraiment des dialogues d'anthologie, des scènes magiques, des trucs fous que personne ne s'autorise sauf lui. mais du blier qui reste ancré dans la réalité, et cette petite différence est magique et donne une dimension particulière à son travail - dommage qu'ils n'aient pas poursuivi.
la storyline avec balasko est aussi marquante : il est accusé de l'avoir violée, elle retire sa plainte, ca ne pose aucun problème à bouquet, blanc disait en promo "sans offense pour josiane, je n'ai jamais eu envie de la violer !" woké...

bref carton total pour ce film que je connais très bien et qu'on peut revoir sans fin avec plaisir.
puis incroyable quand même :
1991 : une époque formidable
1993 : les visiteurs
1994 : grosse fatigue
1995 : gazon maudit
fou.

Vu à sa sortie donc trop jeune (12 ans), j'ai pas réussi à apprécier le côté méta ni à le trouver suffisamment drôle. A revoir impérativement adulte.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

94, y a aussi Un indien dans la ville (production Lhermitte) et La Vengeance d'une blonde (projet de Marie-Anne Chazel).

J'aimerais connaître les impressions de Bruno Moynot.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

J'adore ce film, hyper drôle et complètement unique. Un vrai bijou.

_________________
Netflix les gars, Netflix.

Déçu par la deuxième partie du film.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

J'allai le dire, vu il y a (très) longtemps mais souvenir d'une deuxième partie en-deçà. Je partais sur une bonne impression et j'en suis ressorti un peu déçu.

_________________
You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

BILANS CINEMA : 2023 I 2024

Pareil, ça patine beaucoup après un feu d'artifice. Une rupture de ton pas assez maîtrisée.
Mais ça reste un film très jouissif et le plus ambitieux du package Splendid en solo de l'époque, de haut niveau (même opinion avec Gazon Maudit et une Époque formidable qui baissent en régime au dernier tiers, et puis les Visiteurs aussi tiens, même si pour celui-là, ça commence encore plus mal, la partie médiévale est quand même nanardesque, ça commence vraiment qu'après le saut dans le temps avant de faiblir au fur et à mesure).

déjà je ne suis pas particulièrement d'accord.
c'est le moment où l'histoire vire au cauchemar, blanc est un grand angoissé qui pressent toujours la catastrophe et... il a raison.
c'est un truc surréaliste qui devient bien réel, et atroce.


et ensuite, c'est l'époque où les scénarios français n'étaient pas écrits avec des manuels américains, où les structures étaient beaucoup plus libres (nawak). avec blier qui, de manière celebre, écrivait au fur et à mesure sans savoir où il allait, se laissait guider par ce qu'il écrivait. alors ça peut donner des deuxièmes parties un peu plus flottantes voire décevantes, mais en contrepartie ça donne des récits beaucoup plus libres et surprenants - c'est le cas ici.

En 2008, dans une autre section, j'écrivais :

Je viens de revoir...Grosse Fatigue.
Que j'avais pas vu depuis sa sortie en salle en 1994.

C'est quand même grave de se dire qu'on faisait des films plus audacieux niveau métafilmique il ya 14 ans...le film est un OVNI qui part dans tous les sens sans savoir comment faire avancer son histoire (et surtout comment la terminer) avec de jolis traits grossiers quand il s'agit de parler de célébrité et tout ça mais il est pétri de situations marrantes et surtout de dialogues cultes.

_________________

Pas convaincu, c'est pas le pire de ce qu'offre à l'époque la comédie française, mais est-ce un compliment que de dire cela, surtout pour refaire un Jerry Lewis ? Le film représente bien la déconnexion de la corporation des comédiens et c'est pourquoi le film revit au contact des personnages qui leurs sont périphériques, notamment les parents du vrai et du faux Michel Blanc. Le repas chez la mère de ce dernier laisse entrevoir ce qui pourrait être une version franchouillarde de ce que fait ces dernières années à la télé Danny McBride et sa bande : une satire et un instantanée de la culture.