Puck a écrit:
dans le cadre d'une Amérique à peine fantasmée (mais fantasmée quand même car c'est un film de fiction)
Puck a écrit:
c'est Big Lebowski en thriller politique
Alors on pourra me reprocher de ne pas apprécier le film parce qu'il n'est pas comme je voudrais qu'il soit mais il me semble qu'on accorde beaucoup plus d'indulgence de nos jours au flou entre les différents degrés de lecture, la réalité et la fiction, la lecture et l'interprétation, et que ce film tombe en plein dedans.
Une ou deux scènes en mode Big Lebowski clairement déconnectées, rappelant au spectateur, quitte à ce que ça passe pour un coup de coude, qu'on est bien dans une fiction m'aurait semblé bienvenue. Parce que si le grotesque est présent (la mère enceinte tirant à la mitrailleuse, quasi tout Jocklaw et bien d'autres touches), la réalité autour de ces sujets l'étant tout autant, je pense vraiment qu'on puisse le prendre au 1er degré.
Pour refaire le parallèle avec les derniers Tarantino, il accorde encore ces moments fondamentalement incroyable même dans le monde du cinéma (où on peut survivre d'une balle dans la tête et un carambolage).
Là, je ne vois rien de ça. Et vu le talent de PTA, je trouve ça petit malin
Pas lu le papier de Lordon, je ne sais pas si c'est du cinéma bourgeois (mais très certainement upper-class californian) et j'ai franchement directement pensé à l'anathème bobo. Entre autres, parce que le film est riche et provoque en effet des discours comme dit bnmtp, mais si un certain cinéma ou fiction en général voit une tolérance à brouiller les représentations comme on dit dans d'autres cas, ça me désole.
C'est certainement l'époque.
FingersCrossed a écrit:
après, c'est un trope bien établi de la critique française d'accorder des points bonus de manière un peu disproportionnée au sous-texte politique des films américains, quitte à réduire à ça des films qui ont d'autres facettes. en l’occurrence ici le film se caractérise par le fait qu'il mélange plein de choses, c'est sa spécificité, son identité et sa splendeur, donc vouloir absolument que ce soit un film politique ça dit juste que le cerveau des gens est plus formaté que celui de l'auteur.
Ouais, enfin quand tu vois un film où tous les personnages principaux sont des activistes politiques, c'est pas comme s'échiner à trouver un discours sur la lutte des classes dans Shakespeare in Love.
Et quand, aussi bien écrite qu'elle peut l'être, tu rajoutes une couche de papa célib / adolescente, tu donnes facilement l'impression de pas assumer.