latique a écrit:
Je ne sais pas ce que ce long segment fait valoir, à part l'inefficacité de Bob. Il y a d'ailleurs une réplique du senseï qui le remet à sa place : quand Bob s'excuse d'être à l'origine du chaos qui provoque la fuite des migrants, le senseï lui dit : "ne sois pas si égocentrique" (ou une réplique semblable), avant de lui expliquer que son irruption n'est qu'une anecdote dans une longue histoire où son rôle est insignifiant.
Ce long chapitre sur la ville assiégée semble superposer deux films (celui avec les migrants et celui sur Bob) et opposer deux politiques (le réseau de militants anonymes - les skaters, les employées de l'hôpital, etc - versus la bande des french 75, avec ses figures héroïsées et leurs pseudos, leurs légendes). Pas sûr que les "silhouettes" servent à faire valoir les figures héroïsées de premier plan. En tout cas Bob, dans ce long passage, n'est qu'une figure farcesque, un fauteur de troubles qui révèle une situation qui le dépasse.
Il n'y a pas que ce segment où apparaissent les migrants.
Il y a une des scènes d'intro où le plan des activistes est de les évacuer en camion. Les premiers étant la focale quand les seconds, des silhouettes. Et aussi celle à dessin concentrationnaire, un traveling suivant Lockjaw mais même dans ce contexte, les migrants ont finalement bien moins d'importance que ceux qui les séquestrent.
La plus longue séquence de la ville essaie de rééquilibrer tout ça, PTA n'est pas un idiot, mais il échoue à mes yeux. Il y a bien le senseï et les über-cools skaters qui aident Pat/Bob mais a priori, ce ne sont pas des migrants, qu'on verra encore vite fait, trop vite fait, avec la descente de l'usine.
On peut aller plus loin d'ailleurs dans ton observation globale sur le film avec cette séquence: le senseï n'aide pas Bob pour une quelconque efficacité de la lutte, ou à la marge si ça peut permettre de se débarasser d'un Lockjaw. Il l'aide en tant qu'ami, à toujours penser à lui offrir quelques cannettes, et certainement sans doute d'abord pour sa disciple. Son évasion en tant que légende du mouvement, je ne l'ai pas vu au 1er degré. C'est le senseï, sachant pertinemment que Bob n'a plus volonté ni énergie de se battre comme un Zapata mais seulement pour sa fille, qui utilise cet argument pour qu'on prenne des risques pour lui.
La gestion des suprémacistes blancs m'a aussi semblé assez bancal. Ils sont grotesques et tout est fait pour les mettre à l'opposé du cool (la dégaine du mec avec ses tatouages dégueulasses et ses tresses ridicules qui traite le traqueur de "brûleur de diligences") mais au final, voir avec quelle froide efficacité le cas de Lockjaw est traité, même si en deux temps, les rend inversement quelque peu séduisants.
Oui, ya tout ça, oui ya pleins d'indices, de justification, mais je trouve ça pauvrement maîtrisé sur ses 2h30. Comme quand je lis l'histoire de rythme effréné, de mouvements permanents. Bon, si yen a qui aime tant mieux, moi j'ai regardé au moins 5-6 fois ma montre à souffler à voir chaque bataille s'éterniser l'une après l'autre et le retour de Lockjaw, au-delà du gag et du meta-western du plan le voyant revenir au loin à fini de m'achever (surtout pour ce côté hollywoodien où faut que le méchant brûle dans les flammes de l'Enfer, c'est vraiment inutile ou à la symbolique tordue). Alors quand en plus on revient dans le bungalow...
latique a écrit:
Vieux-Gontrand a écrit:
d'ailleurs ils n'exflitrent pas Di Caprio avec eux, mais à l'air libre, malgré tout plus sûr pour eux.
C'est pas plutôt parce que DiCaprio est armé? pour ne pas mettre en danger les migrants, qui eux n'ont pas d'armes?
Le senseï donne d'abord l'arme à Bob, puis ce sont les skaters qui la récupèrent, cec qu'on voit à l'écran puis précisé dans le dialogue téléphonique suite à la question du senseï quand il apprend que Bob est tombé de 12 mètres en passant par un arbre (d'ailleurs, je fantasme si entre la chute et le taser il y a une coupe ou non; je crois que oui, mais DiCaprio est vraiment bon physiquement, sa façon de se figer et de tomber en étant taser est digne d'un danseur).