Forum de FilmDeCulte

Je confirme, vraiment passionnant et sans provoc ça fait du bien.

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CroqAnimement votre

Il se trouve que notre "amitié" vient de sa surprise qu'un gars de Match connaisse "Honor de Cavalleria" (je l'avais rencontré dans une soirée Unifrance).

et merci Lohmann et Art Core, ça fait toujours plaisir.

De rien, dans l’attente du renvoi d’ascenseur quand tu auras vu notre petite vidéo

hahaha, tweete là que je te retweete. J'avoue je fais rarement la promo de mes interviews, même sur mon compte Twitter.

Je ne suis plus sur Twitter. Mais plus que de la pub, ce qui serait cool c’est d’avoir des retours

hahaha, je vais écouter ça à mon prochain télétravail

Non mais quand tu lis l’article consacré au torero, c’est vraiment un film Match (corrida qui avait été récupérée et popularisée par Hemingway, et l’esthétique Harry’s bar est conforme encore une fois).

C'est vous qui avez les plus grosses, vous leur avez montré à ces connards, maintenant tout youtube veut vous la sucer.

(J'en parlerai plus en détail demain si le temps)

Ça fait toujours plaisir de savoir que l’on est bien monté.

Ce que j'ai vraiment apprécié perso c'est la façon dont Serra a placé ses caméras: des plans serrés, au plus près des protagonistes, c'est à dire pas du tout des prises de vue qui nous mettrait à la place d'un spectateur dans l'arène, ni non plus une représentation qui pourrait être télévisuelle. C'est sa façon à lui de prendre ses distances, de dire que son film ne doit pas se regarder comme un spectacle, comme un match de foot ou comme une corrida quoi - on ne regardera pas son film pour le plaisir du divertissement en tant que tel.

Globalement je suis d'accord avec tout ce qui est dit, que ce soit sur le topic ou sur la vidéo du Canapé Potemkine qui est top d'ailleurs ! Les images sont hypnotisantes, c'est fou ce monde qui reste quand même très largement à la marge, fait de costumes colorés, de poses et de regard hors du commun, avec tout une tradition vraiment spécifique autour... et à la fois si beauf. Vraiment pendant le film je me suis demandé ce qu'on pouvait aimer là-dedans. Car non seulement c'est profondément immoral et écœurant, mais en plus la bête est si lâchement affaiblie que ça retire une grande partie du panache qui fait le fondement du concept de base... Et au final j'ai l'impression qu'il ne se passe pas grand chose. C'est hyper lent, répétitif, non spectaculaire. Et puis bon là c'est plus perso mais regarder des animaux se faire torturer c'est moyennement mon délire. Et ça c'est quand même la grosse limite du film, dans le sens où j'ai trouvé ça saisissant au début, j'ai adoré la scène d'habillage qui fut une parenthèse bienvenue, mais je mentirais si je ne disais pas que tout simplement me tapper de la corrida pendant 2 heures ça m'a franchement gonflé. J'ai toujours eu une curiosité envers ce truc même si en soit j'y suis opposé, mais je m'attendais à quelque chose d'un peu plus impressionnant. Et quand tu vois en plus pendant le film le comportement des toréadors et surtout du public, ça m'a bien conforté dans le fait que ce n'est pas du tout un univers qui me donne envie. J'imagine que ça aura au moins servi à ça.

3/6

Cool si la vidéo t’a plu !

Autour de l’an 2000 Canal+ diffusait pendant l’été des corridas avec Pierre Albaladejo aux commentaires, et j’en avais regardé pas mal pendant 1 an ou 2, entre fascination et interrogation.

Si je ne m’attendais pas à ce que Serra passe autant de temps dans l’arène, son regard partage l’ambivalence que je ressens envers la corrida et c’est sa grande force, traiter minimalement mais sérieusement ce rituel ultra codifié, dont l’issue est connue mais lors duquel le toréro prendra tous les risques pour extraire une gloire somme toute vaine.

C’est aussi la limite du film à mon sens, qui se concentre sur le ballet entre le taureau et le matador, y compris dans sa dimension de beauté morbide, mais les motivations propres au torero resteront un mystère. Ca manque un peu, mais le projet de Serra a le mérite de la cohérence en mettant sur un pied d’égalité le torero, dans cette absence de motivation, avec le taureau, par définition insondable.

Et Serra n’élude rien de toute la cruauté de la tauromachie, dans l’optique de rendre justice à ces bêtes mais en évitant toute caricature. On ressent effectivement l’effarement face à l’allongement de la faena, implorant la mise à mort tout en se demandant comment les taureaux s’échinent contre la muleta alors que charger le torero semblerait si aisé…

Au final le film m’a surpris y compris dans son dispositif très simple, très sec, même si j’aurais apprécié plus d’interludes comme celui de la chambre, contrepoint parfait du grand écart entre la masculinité la plus exacerbée exprimée dans l’arène et le van, et le côté crypto gay du rituel (pour le dire trop simplement), parce que la répétition des allers-retours arène / mini-bus est quand même un poil longue et usante.

Je connais trop mal (pas du tout, vu que Pacifiction) l’œuvre de Serra, mais cool vidéo des collègues, le jeu de cour sur ce micro monde finissant est effectivement une dimension centrale du film, qui la capte bien.

Trop mimi

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'est toute notre jeunesse

Longue (comme toujours) intervention chez Potemkine, c'est long mais vraiment passionnant. Au-delà de son dispositif que l'on connait maintenant bien et qu'il décrit dans ses moindres détails, Serra plus qu'à l'habitude s'épanche aussi sur ce qui touche à son ambition artistique. Et où l'on apprend également qu'il a beaucoup aimé Once Upon a Time in Hollywood.