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Herzog aussi

Tu comptes le voir un jour ?

N'empêche sur les méthodes de tournage, je suis tombé l'autre jour sur une vidéo Youtube de Spielberg à qui l'on demande des conseils aux cinéastes en herbe, et il dit avec autorité que tout est dans l'écriture, que rien ne sera bien à l'écran sans un script solide. Je trouve ça toujours bizarre d'asséner ça comme s'il n'y avait pas d'alternative alors qu'il est évident depuis des décennies qu'il existe d'autres façons de faire. Mais peut-être voulait-il dire que le script était une base indispensable (il faut bien partir de quelque chose) mais que l'on pouvait dépasser lors du tournage?

C’est possible puisqu’il dit aussi qu’il faut être bien préparé quitte à mieux pouvoir improviser, il faut avoir un plan (littéralement aussi) mais on peut en dévier.

De Spielberg ça ne m’étonne absolument pas, pas sur qu’il attende autre chose d’un tournage qu’une concrétisation visuelle de ce qu’il y a dans son scénario et son story board.

On dirait que tu parles d’Hitchcock.

Ça pourrait.

Spielberg il arrive sur le plateau le matin et il te fait son découpage en deux-deux (pour un résultat d’une expertise extraordinaire faut-il le préciser).

Oui, il alterne entre films storyboardés et films plus libres.
Jurassic Park : boardé.
Schindler : trouvé sur le plateau.

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Vidéo qui me fait regretter de ne pas avoir fait le déplacement dans le 10ème. Étonnant par ailleurs que personne n'ait relevé, lorsque Serra explique que la scène du repas a été monté sans respecter la continuité temporelle du tournage, qu'il y a un élément contextuel qui le prouve avec évidence (le verre de de Roller qui est alternativement rempli d'eau et de vin). C'est long, mais une nouvelle fois très éclairant sur la méthode Serra et ce qui la motive.

Je l'ai vu, enfin.

5/6

(j'y reviens un peu plus longuement).

Sans surprise, j’ai beaucoup aimé. J’aime le slow-cinéma, les propositions formelles et narratives nouvelles et j’adore Benoit Magimel… Et en plus, j’aime bien le cinéma d’Albert Serra, pas tout bien sûr - parfois ça casse - mais j’apprécie son audace, son originalité et surtout son ambition. Bref, tout était réuni. Le début m’a pourtant désorienté, je trouvais le ton surprenant, plus proche de L’année des requins que du sérieux de ses autres films. Mais plus le film avance, plus l’ivresse nostalgique m’a séduit, un peu comme une version de Twin Peaks dans les tropiques. Et à partir de l’incroyable scène de la vague, Pacifiction prend une dimension formelle hypnotique renversante qui m’a rappelé le cinéma d’Apichatpong Weerasethakul. Totalement ma came, donc.

Tu dois un peu regretter de l'avoir raté à Cannes, non ?

Mais oui, Maupiti island, je valide mille fois !

Totalement. Et surtout on m'avait invité à une projo avant Cannes... Mais avec mon collègue on se dispatche les films et je n'avais pas aimé le précédent (alors que lui si)... A quoi, ça joue le destin. Ceci dit, chez moi, en deux fois (héhé), c'est passé crème.